• Homélie du 8ème dimanche du temps ordinaire (2 mars 2014)

    Homélie du 8ème dimanche du temps ordinaire (2 mars)

    Abbé Jean Compazieu

    Faire confiance à Dieu

     

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche sont un appel très fort à la confiance en Dieu. Nous pouvons faire nôtre la prière du psaume : « Il est mon rocher… ma citadelle… ma gloire… Dieu est pour nous un refuge… »

    C’est cet appel à la confiance que le prophète Isaïe adresse à son peuple (1ère lecture). Ses paroles le rejoignent dans une situation très douloureuse : la ville de Jérusalem est dévastée. Le peuple d’Israël est en exil en terre étrangère. Le moral est au plus bas. Un exil de 50 ans c’est très long. C’est plus que la durée d’une génération. Ce cri de souffrance est toujours d’actualité. Nous pensons à tous ceux qui sont enlevés, séquestrés, torturés. Ils sont nombreux en Afrique, en Corée du Nord et ailleurs. Toute cette violence qui n’en finit pas, c’est désespérant.

    Mais voilà qu’en ce jour, le prophète Isaïe a une bonne nouvelle pour nous : non, le Seigneur ne nous oublie pas. Il est comme une mère qui ne peut oublier son enfant. Même quand tout va mal, il est là. Il ne demande qu’à nous rejoindre dans notre vie pour la remplir de son amour. Il nous destine « à être lumière des nations afin que son salut soit présent jusqu’aux extrémités de la terre ». Avec  des gens complètement démolis, il est toujours capable de réaliser des merveilles. Mais il ne peut le faire sans notre accord car il nous a créés libres et responsables. Nous voyons bien que tout au long des l’histoire de l’Eglise, Dieu fait appel aux plus petits pour transmettre des messages les plus importants.

    L’Evangile de ce jour est aussi un appel à la confiance en Dieu : Jésus s’adresse à ceux qui n’arrêtent pas de se faire du souci au sujet de ce qu’ils vont manger ou boire ou encore pour le vêtement. Remarquons au passage qu’il ne parle pas du chauffage qui nous tracasse tant dans nos régions, surtout en période d’hiver. Nous vivons dans un monde où il faut sans cesse anticiper et prévoir à court et à long terme. Nous voyons que les gouvernements, mais aussi les entreprises  élaborent des plans sur plusieurs mois ou plusieurs années.

    Alors, comment recevoir cet évangile ? Jésus ne dit pas qu’il ne faut pas s’occuper de la nourriture, du vêtement ou du chauffage. Il nous rappelle simplement que ce n’est pas le but premier de notre vie. Ce qu’il nous recommande de chercher en priorité c’est le « Royaume de Dieu et sa justice » Cette justice du Royaume de Dieu, Jésus nous l’a enseignée dans le sermon sur la montagne qui a été lu ces derniers dimanches. Nous ne devons jamais oublier que nous sommes créés pour Dieu et pour nos frères. Nous ne pouvons pas laisser l’argent devenir le seul but de notre vie et de nos actions.

    Nous avons trop tendance à penser qu’avec beaucoup d’argent, nous ne manquerons de rien. En fait, si nous recherchons seulement les richesses matérielles, nous manquerons de ce qui est le plus important ; nous manquerons d’amour. Nous le voyons bien tous les jours, ce désir de posséder toujours plus engendre la violence, les injustices, la haine. Jésus vient nous libérer de toutes les obsessions qui pourraient nous égarer. Il veut nous rendre plus disponibles pour l’essentiel, le Royaume de Dieu et sa justice. Cette justice, ce n’est pas seulement l’équité, c’est surtout la sainteté. Ce  qui fait la valeur d’une vie, c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent.

    Cet Evangile est à lire à la lumière de Pâques. Jésus ressuscité est entré dans le Royaume de son Père. La question de la nourriture et du vêtement ne s’y pose plus. Les chrétiens vivent dans l’attente glorieuse du Royaume de Dieu. C’est vers ce Royaume qu’ils doivent avoir les yeux rivés. Bien sûr, ils doivent se vêtir, se chauffer et se nourrir. Mais la perspective de la venue du Christ les empêche de se laisser accaparer par l’accumulation des réserves. Le souci du Royaume de Dieu remet les autres préoccupations à leur bonne place.

    Dans sa lettre aux Corinthiens, Saint Paul aborde une question un peu différente. Il s’adresse à des chrétiens qui n’ont pas bien compris l’Evangile. Il y a chez eux des querelles de clans. Chacun ne jure que par son prédicateur préféré. Paul intervient pour remettre les choses à l’endroit. Les prédicateurs ne sont pas des maîtres auxquels on devrait appartenir. Leur mission c’est de nous montrer le Christ et de tourner leur communauté vers lui. Nous avons mieux à faire que de les comparer les uns aux autres : « Cherchez le Royaume de Dieu et sa justice ».

    Le carême qui commence mercredi prochain nous aidera à entrer dans cette perspective. Nous entendrons des appels du Seigneur : « Convertissez-vous… Revenez à moi de tout votre cœur. Nous prions ensemble le Seigneur pour que notre réponse soit de plus en plus à la mesure de son amour pour nous. Amen

    Sources : revues Signes, Feu Nouveau et Dimanche en Paroisse, Parole de Dieu chaque jour de 2014 (Vincenzo Paglia), Lectures bibliques des Dimanches Année A (Albert Vanhoye); Célébrons dimanche 2014.

    source http://dimancheprochain.org

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