• Homélie pour le Baptême du Seigneur - 13 janv. 2013

    Homélie pour le Baptême du Seigneur.

    Abbé Jean Compazieu

     

    Baptême du Seigneur.

     

    Bapteme de JésusTextes bibliques : Lire


    Depuis Noël, nous allons de révélation en révélation. La nuit de Noël, c’était la bonne nouvelle annoncée aux bergers, des pauvres, des exclus. Dimanche dernier, nous avons fêté l’Epiphanie. Cette fête c’est celle de la bonne nouvelle annoncée à toutes les nations et toutes les races. Aujourd’hui, c’est le baptême du Seigneur : le Christ Sauveur est révélé au peuple d’Israël. Ce peuple en attente voit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur Jésus. La voix du Père se fait entendre ; elle vient confirmer la mission du Verbe fait Chair. D’après la tradition juive, la communication entre le ciel et la terre était coupée. Elle est de nouveau possible par la venue du Christ Rédempteur.


    Cette bonne nouvelle était déjà annoncée par le prophète Isaïe (1ère lecture). Nous avons entendu des paroles très fortes : « Consolez, consolez mon peuple ». Nous savons que le peuple en question vient de vivre des années de plomb avec les guerres, les destructions et les déportations. Rien ne lui a été épargné. Alors comment croire au Dieu de l’alliance devant tant de souffrances accumulées ? Nous avons souvent la même réaction quand tout va mal : on se dit que s’il y avait un Bon Dieu, il n’y aurait pas tous ces malheurs.


    Mais voilà que le prophète intervient de la part du Seigneur. Il témoigne de sa foi et de sa confiance. Notre Dieu est comme un berger qui prend soin de tout le troupeau. A l’intérieur de ce troupeau, il porte une attention toute particulière aux bêtes qui ont le plus besoin de sa protection : « les agneaux », « les brebis qui allaitent leurs petits ». C’est une manière de dire que Dieu ne peut abandonner son peuple. Il vient à nous pour sauver son peuple. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui.


    Le ministère de Jean Baptiste, qui nous est rapporté par l’Evangile de ce jour, doit être compris à la lumière de ce message. Il arrive au Jourdain pour inviter les gens à se convertir. Les prêtres et les lévites Hébreux cherchent à savoir qui il est. Non il n’est pas le Messie, ni Elie ni le prophète semblable à Moïse annoncé par le Deutéronome. Il affirme simplement être la voix qui crie à travers le désert : « Préparez les chemins du Seigneur ». Dans son discours, il parle de ravins à combler, de collines à abaisser. Il s’agit de combler les graves manquements à la loi de Dieu et de rabaisser les prétentions orgueilleuses et la rébellion. C’est ainsi que Jean Baptiste exhorte le peuple à se convertir et à recevoir un baptême pour exprimer son désir d’être purifié.


    Or voilà que Jésus arrive et se fait baptiser. Pourtant, lui, le Fils éternel du Père, n’a pas de péché à se faire pardonner. Il est totalement pur. Alors pourquoi demande-t-il un baptême de conversion ? La réponse, nous la trouvons tout au long des évangiles : ce baptême est une manifestation de sa mission. Jésus, l’envoyé du Père, rejoint le monde pécheur pour lui montrer que Dieu ne l’abandonne pas. Il entre dans les eaux du Jourdain, pur de tout péché. Il en ressort, porteur de tout le péché du monde. Ce péché, il le prend sur lui car il veut nous en libérer.


    C’est important pour nous aujourd’hui. Notre vie est souvent polluée par la colère, l’égoïsme, la rancune. Tout cela, nous devons le donner au Seigneur. Il veut nous en libérer car cela nous empêche de vivre. Alors, n’hésitons pas à déposer au pied de la croix tout ce qui va mal dans notre vie. Avec la venue de Jésus, c’est la promesse d’Isaïe qui se réalise : Dieu rejoint son peuple accablé par le malheur. Il vient le consoler, lui dire son amour passionné. Tout au long des évangiles, nous le découvrons comme « Lumière des nations. Il est celui qui ouvre les yeux des aveugles et libère les captifs.


    C’est ce Sauveur que la voix du Père révèle à son peuple en ce dimanche : « Tu es mon Fils bien aimé ». Ce qui est merveilleux, c’est que cette parole est aussi pour nous : nous sommes tous les enfants bien-aimés du Père. Son Salut est offert à tous malgré nos peurs et nos fautes. Son règne de Lumière s’étend u monde entier. Rien ni personne ne peut arrêter la Parole de Dieu ni l’empêcher de produire du fruit. C’est comme un feu qui ne demande qu’à se répandre dans tout l’univers. Ce feu, c’est l’amour passionné de Dieu.


    Ce titre de « Sauveur », accolé à celui de Jésus, revient de façon appuyée dans la lettre de Saint Paul à Tite. Il s’agit du « salut de tous les hommes ». Le baptême de Jean Baptiste était une annonce du baptême chrétien. Ce dernier n’est plus un geste de pénitence mais une immersion totale dans l’amour de Dieu. Il nous renouvelle dans l’Esprit Saint. Désormais, plus rien ne peut être comme avant. Ce passage était beaucoup plus marqué pour les premiers chrétiens qui venaient du monde païen. Avec Jésus c’est une vie nouvelle qui commençait pour eux.


    Alors oui, redisons-lui notre bonheur de croire en lui et d’avoir été baptisés en lui. Que l’Esprit Saint nous donne de reconnaître en Jésus de Nazareth Celui qui a les paroles de la Vie Eternelle et qui nous sauve. Plus que jamais, nous le prions : « Tu es notre Dieu et nous sommes ton peuple, Ouvre-nous le chemin de la vie. »


    Sources : Revues Signes, Dimanche en paroisse, Saisons Bibliques 1, Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) )

    Source http://dimancheprochain.org

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