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    Il faut toujours prier


    enf-chien-priere.jpgParabole du juge qui se fait prier longtemps : Luc 18, 1-8
    Autres lectures : Exode 17, 8-13; Psaume 120(121); 2 Timothée 3, 14 - 4, 2

     

    Lorsque Luc écrit qu’il faut que telle chose arrive, il exprime la conviction que les événements envisagés font partie du plan de Dieu qui ne peut être qu’un plan de salut (voir, par exemple : Luc 2,49; 4,43; 24,7.26.44). Lorsqu’il écrit qu’il faut toujours prier il affirme que la prière est une nécessité inhérente au projet de Dieu. Il ne s’agit pas seulement d’obéir à une loi mais de répondre adéquatement à l’initiative de Dieu en entretenant avec lui une relation vivante. Le verbe prier peut recouvrir un vaste éventail d’attitudes : louer, remercier, demander pardon, demander une faveur etc. Tout au long de sa vie Jésus donne l’exemple de la prière : lors de son baptême (Lc 3, 21), avant le choix des apôtres (Lc 6, 12), lors de sa transfiguration (Lc 9,28). Sa prière est sa nourriture quotidienne (Lc 5,16; 6, 12; 9,18 etc.). Sa manière de prier impressionne ses disciples qui lui demandent de leur apprendre à prier comme lui (Lc 11, 1-2). Et le livre des Actes des Apôtres montre comment la communauté chrétienne mit en pratique la consigne de Jésus (Ac 1,24; 6, 6; 8,15 etc.).

    Prier sans se décourager (v. 1)

         S’il est une récrimination commune à tous les croyants, c’est celle-ci : « Je prie, je demande des bonnes choses, et Dieu ne m’écoute pas ». Cette plainte s’exprime même dans le livre de prière par excellence, les Psaumes : Mon Dieu, le jour j’appelle et tu ne réponds pas (Ps 22(21), 3; voir aussi : Ps 44(43),24-25; 69(68),14; 88(87),14-15). Jésus se montre sensible à cette expérience souvent douloureuse. Sans proposer d’explication, il exhorte à la patience et à la persévérance.

         Ce thème est illustré par la parabole de l’ami importun (Lc 11, 5-8) qui est le pendant masculin de celle de la veuve persévérante. Luc utilise ce procédé en d’autres endroits : le semeur (Lc 13, 18-19) et la femme qui fait du pain (Lc 13, 20-21), le berger (Lc 15, 4-7) et la maîtresse de maison (Lc 15, 8-10). Il est possible que dans la source utilisée par Luc, ces deux paraboles se suivaient. D’ailleurs la conclusion de l’enseignement sur la prière (Lc 11, 1-13) s’applique bien à l’histoire de ce juge : Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui l’en prient? (Lc 11, 13). 

         Voilà la réponse de Jésus à l’apparent silence de Dieu. Dieu ne donne pas d’abord des choses, il se donne lui-même en envoyant son Esprit. Seul l’Esprit peut inspirer une vraie prière, conforme au projet de Dieu : L’Esprit vient au secours de notre faiblesse; car nous ne savons pas quoi demander pour prier comme il faut; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables, et Celui qui sonde les cœurs sait bien quel est le désir de l’Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu (Rm 8, 26-27). La prière qu’il faut faire sans cesse est celle de Jésus au mont des Oliviers : Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui se fasse (Lc 22, 42). Partant de là, toutes les demandes inspirées par l’Esprit peuvent être adressées à Dieu puisqu’elles se situent toujours à l’intérieur de son projet de salut car Dieu notre Sauveur … veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tm 2, 3b-4; voir tout le développement sur la prière chrétienne : 1 Tm 2, 1-8).

    Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus? (v. 7)

         Luc a vraisemblablement détaché cette parabole de l’ensemble sur la prière pour en faire la conclusion du discours sur la venue du Fils de l’homme (Lc 17, 20-37). On trouve, dans le Nouveau Testament, plusieurs échos de l’attente des premiers chrétiens concernant la venue prochaine du Royaume (cf. 1 Th 4, 13-18; 2 Co 5, 1-5 etc.). Mais à mesure que passe le temps l’impatience fait place à l’inquiétude : Dieu aurait-il oublié sa promesse (cf. Jacques 5, 7-11; 2 Pierre 3, 8-10)? Dans son évangile et dans les Actes Luc réagit à cette préoccupation en montrant comment l’œuvre du salut s’inscrit dans l’histoire. La Bonne Nouvelle a besoin de temps pour se répandre jusqu’aux extrémités de la terre (Ac 1, 8). En attendant le Jour, les disciples doivent affronter l’hostilité et la persécution (cf. Lc 21, 12-19) comme leur maître avant eux (cf. Lc 17,25). Dans cette situation dramatique, la prière est l’outil le plus utile pour garder courage et faire face aux difficultés : Veillez et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme (Lc 21, 36). La veuve persévérante met en pratique cette consigne. À cause de son insistance elle finit par obtenir justice de la part d’un juge inique. Combien plus Dieu, qui est juste et bon, fera-t-il justice à ceux qui le prient?

    Trouvera-t-il la foi sur la terre? (v. 8)

         Le retard apparent dans l’accomplissement de la promesse produit inquiétude, découragement ou assoupissement (cf. 2 Pierre 3, 9). Luc se demande si les chrétiens, en s’installant dans le monde comme s’il devait durer toujours, ne perdent pas quelque chose d’essentiel; la venue du Règne, qui fait l’objet de la prière (cf. Lc 11, 2) est-elle encore au centre de la foi et de l’espérance? L’inquiétude exprimée par la conclusion du passage concerne moins la foi dogmatique que la vigilance active des croyants tendus vers la réalisation des promesses du salut.

    Les mains de Moïse demeurèrent levées (Ex 17,12)

         On connaît Moïse comme libérateur et comme législateur, moins peut-être comme intercesseur. Pourtant, plusieurs textes le présentent dans ce rôle (voir, par exemple : Ex 32, 11-14.30-32; Dt 9, 7-21 : l’affaire du veau d’or; Nb 14, 13-19; Dt 9, 25-29 : l’exploration de la Terre promise). Le texte retenu par la liturgie raconte une bataille livrée par les Israélites contre des nomades, les Amalécites. Le succès des armes est attribué à la prière constante de Moïse. La prière n’a pas d’effet magique; Josué et ses guerriers doivent livrer bataille, mais ils sont soutenus par l’intercession de Moïse, le chef du peuple, qui présente à Dieu la cause des siens. Le geste de lever les mains vers le ciel pour prier existe dans plusieurs cultures. On le retrouve dans le Nouveau Testament (1 Tm 2,8) et Tertulien y associe le vol des oiseaux : Quant aux oiseaux, lorsqu’ils se lèvent, ils se dirigent vers le ciel et ils étendent leurs ailes, comme nous étendons les mains, en forme de croix et ils font entendre ce qui apparaît comme une prière (De oratione 29).

    Tu connais les textes sacrés (2 Tm 3,15)

         La Commission biblique pontificale travaille actuellement sur l’inspiration et l’autorité de la Bible. Le sujet est toujours d’actualité. Paul affirme l’origine divine des Écritures : Tous les passages des Écritures sont inspirés par Dieu, et leur importance pour la vie de l’Église : Celle-ci est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice (3,16). La connaissance de la Bible est nécessaire pour alimenter la piété personnelle mais aussi toute l’activité missionnaire et pastorale. Timothée, qui connaît les textes sacrés depuis son jeune âge (cf. 3,15), reçoit la consigne de proclamer la Parole à temps et à contretemps (4,2) car elle est le chemin qui conduit au salut (3,15).

     

    Jérôme Longtin, ptre

    Source www.interbible.org

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