• "Ils sont fous ces romains" dirait Obélix, mais c'est la folie franciscaine !

    Francois-violon.jpg"Ils sont fous ces romains" dirait Obélix, mais c'est la folie franciscaine !

     

    Festival franciscain en Italie

     

    Je vous partage ce mail d'un expatrié de la région Champagne, qui avait fait équipe avec les Markt pour les semaines des familles.

    A bientôt, Régis (min nat. France, qui a traduit pour nous l’article suivant)

    Merci à Bertha Richaud de nous l’avoir transmis.

     


     

    Auront-ils été influencés par les franciscains du Bronx ?

    (Question de Richard )


     

    Article du quotidien “la Repubblica” du 4 octobre 2010

     

    REGGIO EMILIA (Emilie-Romagne)

    Traduit par Laurent S

    franciscain-dance.jpg

    (Franciscain de Toulouse)

    Les franciscains retournent dans les rues. Un festival entre joie et religion.

     

    Pour trois jours, la ville s’est transformée en un grand parvis-scène. Clarisses et frères, capucins et mineurs parmi la population de vrais « jongleurs de Dieu » sur les traces du Poverello d’Assise. « Nous sommes trop confinés dans nos couvents, il est  l’heure d’aller de nouveau sur les places ».

     

    Loué sois-tu pour notre sœur pluie. Les deux frères lèvent les yeux vers le ciel capricieux. « J’ai senti une goutte, qu’est-ce qu’on fait ? », « toi, commence à prier, moi je vais chercher un parapluie ». Reggio-Emilia a été pour trois jours un grand parvis-scène pour la joie inoxydable et contagieuse des « jongleurs de Dieu », des « fous du Seigneur ». Les noirs conventuels, les capucins avec leur capuche, les mineurs avec la corde sur leur bure marron, les voiles des clarisses : c’est le Festival Franciscain et presque tout se passe dans la rue, parce que c’était la maison du Poverello d’Assise, et c’est là que ses « enfants » huit siècles après veulent habiter de nouveau.

     

    « Nous sommes trop confinés dans nos couvents, nous sommes en train de devenir des moines, il est l’heure de retourner dans les rues » : ainsi parle frère Giordano Ferri, qui a inventé tout cela il y a un an, l’a essayé avec une « édition zéro » et maintenant a impliqué toute la grande Famille en ces trois jours de paix et bien qui tourne autour d’une demande « scandaleuse » : frères, est-ce possible ?

     

    « L’invasion cordiale », l’appelle le maire Del Rio. “Vole vole hirondelle…”, au milieu de la place Martiri trois capucins de Turin, Franco, Gabriele et Piero, chassent l’embarras des passants avec un karaoké dansant, guitare, tambourins, rondes, un tient un poster avec les paroles. « François aussi priait, chantait, dansait ». Parmi les arbres du parc explosent Franciscain-Bronx.jpg les rires des enfants, ce doit être le frère clown. Le « mur du préjugé » que tu dois dépasser pour rejoindre le cœur du Festival est peint en une fresque par frère Cesare. Le stand avec le t-shirt « frère soleil » pour les garçons et « sœur lune » pour les filles est pris d’assaut par des adolescents étonnés.

     

    « C’est le visage sympathique du franciscanisme » commente l’évêque Ghizzoni, peut-être un peu perplexe. « Ils dansent, mais ils sont aussi sérieux… », se sent le devoir de les justifier le provincial des mineurs Bruno Bartolini, « ils ne sont pas venus pour faire un spectacle mais pour évangéliser ». Les habitants de la ville, simplement, sourient, écoutent, se laissent ravir. « François est une figure fascinante, propre, il est notre passeport » insiste frère Giordano, « et avec l’image qu’a aujourd’hui l’Eglise, c’est un joker à jouer… ».

     

    Hors des couvents, donc, hors des oratoires, à chercher où est l’homme. Oui, il y a aussi un point de critique et d’autocritique derrière les louanges souriantes qui sautent des pavés. « Ils ont raison », les encourage un sage prêtre séculier, le Bolonais don Giovanni Nicolini, « retourner sur les places pour l’Eglise est urgent : enfermés dans nos lois, nous avons négligé les hommes ».

     

    Ils disent que les prêtres de Reggio n’ont pas accueilli favorablement l’invasion du centre. Frère Giordano, séraphique : « que les bergers fassent les bergers, qu’ils soignent les brebis qui sont dans leur bergerie, et qu’ils nous laissent faire ce que nous savons faire depuis des siècles ». C'est-à-dire prêcher joyeusement aux plus lointains, sans cacher notre identité. Ettore Valzania, président du Tiers-Ordre franciscain de l’Emilie-Romagne, en tant que laïc peut le dire avec plus de liberté : « dans la société, tout se résout dans le rapport avec les institutions, la politique, le pouvoir. La nôtre est une révolution par le bas ».

     

    Il y a les conférences des invités connus, Massimo Cacciari, Stefano Zamagni, Chiara Frugoni… Mais ce serait seulement le énième festival sans cette euphorie qui entraîne les clarisses hors des clôtures et les ermites hors des grottes, Ainsi, frère Mauro Ruzzolini, a une grotte personnelle, sous sa maison à Magnale en Toscane : je reste en méditation solitaire trois jours par semaine, les trois autres je les utilise pour recevoir et conforter les confrères en crise. « J’ai étudié la psychologie au collège pontifical ».

     

    C’est certain, même les frères joyeux cèdent parfois sous le poids du Monde. Sœur Chiara Elisabetta Sparacino a demandé un permis spécial pour quitter le couvent de Sant’Agata Feltria dont elle est abbesse, quinze moniales, sept ordinateurs, neuf mille visiteurs par an. « Et tous nous apportent un problème, une angoisse, une douleur, certains soirs on ne réussit pas à trouver le sommeil ». Elle sait le grec et le latin,  sœur Chiara, elle étudie l’exégèse patristique, mais quand elle prêche elle fait des plaisanteries en romanesco et enchante avec son visage de petite fille . « Il faut savoir renoncer au pouvoir que donne le savoir ». Et avant de retourner parmi ses murs, elle confesse : « notre joie est souvent comprise comme de l’insouciance, alors qu’elle est un choix en conscience d’ouverture à l’homme. Et parfois cela nous coûte une grande fatigue ».

     

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