• « L’amour » comme vérité de ma vie - Suzanne

    « L’amour » comme vérité de ma vie

    Ceux qui découvrent « l’amour du Christ », ne peuvent qu’aller plus loin sur le chemin de liberté. Peut-être même est-ce par la gravité de la difficulté à surmonter nos aspérités, nos nœuds pulsionnels obscurs, ou encore dans une extrême difficulté à vivre que se découvre ce qui, à d’autres moins éprouvés, demeure voilé. Prenons par exemple Paul dont la violence du fanatisme contre le Christ et les chrétiens s’exerce.

    C’est à cause de cela que, découvrant « l’amour du Christ », il ne peut qu’aller plus loin sur le chemin de liberté entrant même en conflit avec d’autres piliers du christianisme primitifs, plus timorés. C’est parce que fasciné plus que d’autres par la perfection selon la loi qu’il lui faut dégager la liberté de l’homme nouveau, où le règne de la loi cesse. C’est parce qu’il est violence prise dans le faux remède de la culpabilité infinie, qu’il parle si fortement de « l’agapè », « l’amour » et qu’il annonce la fin du péché.

    Mais il reste Paul, comme chacun de nous, marqué de son passé, de ses épreuves et de ses impasses. C’est par et à travers ce qu’il doit combattre en lui, que ce qui se dit par lui prend une force exceptionnelle. Ce qui commande tout Paul, ce qui commande chaque « découvreur » c’est la nécessité de l’Evangile dont la substance est précisément la bonté, la charité : la nécessité de l’amour.

    L’amour du Christ. Croire au Christ et l’aimer. C’est par cette relation au Christ que notre vie peut être, indissociablement, amour du Dieu qui s’est manifesté en lui et amour de notre prochain, fût-il ennemi : aimons comme il nous a aimés le premier. Langage usé à fond d’avoir trop servi. Pourtant, dès qu’on l’entend avec attention, ce langage est tout sauf banal. Ce que le Christ propose à l’homme et lui indique comme le vrai chemin de la vie, ce n’est rien moins que changer son désir. Au lieu de chercher satisfaction et plaisir, se faire don : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » Au lieu de prétendre se tenir en soi-même, n’exister que par un autre : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » Au lieu de mesurer sa demande à la dure réalité, croire à l’amour fou de Dieu : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, vous le recevrez. ». Par le Christ, pour qui découvre relation juste avec lui, s’ouvre le chemin de vie.

    La puissance de la Parole.

    Cette parole est plus vaste que les mots, elle les précède et les porte. Pour défaire ou vaincre la force de mort, elle ne peut que parler avec puissance. Elle dit : A travers dons et épreuves, naissances et morts, t'est donnée la vie. Tu connais l'amour dont tu viens, tu le sais par ce souffle de vie qui t'anime mais que tu ne domines pas, par cette vérité qui t'est donnée comme pain quotidien. Tu n'en as jouissance que par l'amour que tu donnes. Alors, aucune emprise ne peut te séparer de la joie d'être né. La parole qui parle à pleine force est affrontée à ce qui se cache de mensonge et détresse derrière l'ordre des choses et le courant de la vie. C'est pourquoi cette parole "l'Evangile", annonce, exige ce qui est perçu comme l'impossible : vivre par amour, sans être régi par la violence.

    Suzanne Giuseppi Testut - ofs

     

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