• L'appartenance à l'OFS - partie 2

    Suite 2: L’APPARTENANCE A L’OFS

    Emanuela De Nunzio

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    Appartenance et identité

     

    6. Coïncidence substantielle (ou essentielle?). Tout discours sur l’appartenance, pour toute personne, s’allie étroitement à celui sur l’identité et le présuppose. Que veut dire être homme ? Que veut dire être femme ? Quel est le rôle du prêtre ? Que signifie être religieux/religieuse de nos jours ? Que signifie aujourd’hui être disciple de Jésus-Christ ? Qu’est-ce qui est bien et fondamental pour moi ? Où vais-je ? Que dois-je poursuivre dans la vie pour pouvoir arriver à la plénitude de l’existence ? A qui est ce que j’appartiens et qui m’appartient ?

     

    L’étroite connexion entre appartenance et identité est une loi psychologique, mais encore plus une structure de l’être comme tel. Une chose pour être elle-même doit se distinguer des autres - dirait Platon - parce que une chose qui voudrait être elle-même et en même temps toutes les autres serait en même temps elle et la négation d’elle. C’est un principe logique. Il n’y a pas d’identité sans appartenance et il n’y a pas d’appartenance sans identité: elles sont distinctes et cependant toujours essentiellement unies. Il est donc évident que pour parler de l’appartenance il est nécessaire de parler de l’identité: pour avoir conscience de soi et pour se distinguer par rapport à qui est autre que soi.

     

    7. Identité du franciscain séculier. Qui sont les franciscains séculiers dispersés à travers le monde? Quelle est leur identité? Chacun de nous, laïcs et religieux, avons eu des occasions de connaître d’autres réalités de Tiers-Ordre. Il y avait autrefois de très nombreux groupes. La plupart du temps leurs membres portaient un habit extérieur caractéristique, différent pour les hommes et pour les femmes. Dans certains lieux, les Fraternités masculines et féminines étaient distinctes et, même quand elles étaient mixtes, les hommes s’asseyaient d’un côté et les femmes de l’autre. Au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, toute la Famille Franciscaine a connu de profondes transformations. Le 24 juin 1978, les tertiaires ont reçu la nouvelle Règle, approuvée par le Pape Paul VI. Et auparavant, il y eut le Concile Vatican II, avec ses accents nouveaux. Les documents conciliaires influencèrent fortement les rédacteurs de la Règle Pauline. On entrait dans une période d’étude et d’assimilation de la nouvelle Règle, devenue point de référence fondamental dans la recherche de l’“identité”. Dans les temps nouveaux il était nécessaire de trouver le chemin du renouveau dans la fidélité à la tradition. Pendant quelques temps quelques Fraternités se présentaient encore constituées de laïcs avec une certaine nostalgie de la vie des frères et des religieuses, malgré le rappel persistant à être d’efficaces instruments de l’action de l’Eglise dans le monde. Mais l’attitude des frères et des sœurs a changé en une nouvelle manière d’être franciscains, identique dans l’essentiel, différente dans ses manifestations... Le Tiers-Ordre Franciscain avait pris la nouvelle dénomination d’Ordre Franciscain Séculier justement parce qu’on voulait souligner la présence des laïcs franciscains dans le monde; on voulait situer dans la “sécularité” la caractéristique la plus significative du Tiers-Ordre. Plus tard, dans Christifideles Laïci, le Pape Jean-Paul II, rappelant la doctrine du Concile, écrivait : “La vocation des laïcs à la sainteté inclut que la vie selon l’Esprit s’exprime de façon particulière dans leur insertion dans les réalités temporelles et dans leur participation aux activités terrestres (n°17). A de telles orientations correspondent les exigences plus profondes pour qui s’approche maintenant de l’OFS. Nous ne pouvons pas oublier que collent à la peau des jeunes tous les doutes, les interrogations et les transformations culturelles de nos temps. L’être humain n’existe pas en l’air. Il vit dans un contexte existentiel déterminé. Dans la vie il a une série d’engagements à accomplir, mais la personne est beaucoup plus que ce qui en paraît, que ce qu’elle fait, qu’elle réalise. Chaque personne est un mystère.

     

    Et alors, pour actualiser le discours, nous devons nous demander: que signifie aujourd’hui être franciscain séculier ? Que cherchent les personnes qui aujourd’hui font Profession dans l’Ordre ? Ces interrogations ne nous ennuient pas et ne nous inquiètent pas plus que cela parce qu’il nous semble que notre réponse se trouve déjà donnée dans le quotidien. Tout semble résolu: dans le quotidien, chacun est ce qu’il fait, et chaque Fraternité est ce qu’elle réalise. Cependant, avec un esprit moins accommodant, nous ne devrions pas nous contenter de cette première réponse. N’importe qui peut réaliser les fonctions que nous exerçons dans le monde, et n’importe quelle association ou mouvement peut réaliser l’apostolat que nous faisons, sans avoir besoin d’appartenir à l’OFS. Quand nous nous rendons compte de cela, un abîme s’ouvre devant nous. Nous nous préoccupons, et notre conscience nous accuse d’incohérence et de manque de radicalité dans le “suivre le Christ pauvre et crucifié” à la manière de Saint François. Pour nous tranquilliser nous cherchons à donner une couleur franciscaine à ce que nous faisons (ou que la Fraternité fait): nous promouvons la dévotion à Saint François, nous organisons des expositions d’articles franciscains, nous mettons en scène le Transitus de Saint François, nous parlons de Saint François dans les programmes radio qui sont sous notre responsabilité… Cette couleur franciscaine ne serait-elle pas peut-être un simple ajout ? Ne serait-ce pas que le franciscanisme que nous promouvons est une réalité accidentelle, secondaire,  accessoire? Autrement dit: ne serait-ce pas que nous sommes des professionnels, des étudiants, des commerçants, des administrateurs, des ministres de l’Eucharistie, fréquentateurs habituels de groupes paroissiaux et en plus aussi franciscains? Ou bien l’être franciscain appartient-il au noyau le plus intime de notre identité personnelle, à la moelle de notre être, à l’essence la plus authentique de ce que chacun de nous est?

     

    Au début de la Règle on trouve, en forme lapidaire, les éléments fondamentaux du projet de vie franciscaine séculière. Selon l’art.2, les franciscains séculiers sont des hommes et des femmes qui, “poussés par l'Esprit à réaliser dans leur état séculier la perfection de la charité, s'engagent par la Profession à vivre l'Évangile à la manière de Saint François et selon cette Règle reconnue par l'Église”. De la législation de l’OFS mise à jour, (Règle et Constitutions Générales) il ressort que l’identité du franciscain séculier s’exprime dans une triple dimension: personnelle (la vie intérieure), fraternelle (la coresponsabilité) et universelle (la mission).
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    1-
    http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26411134.html
    2- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26465095.html
    3- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26504070.html
    4- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26542321.html
    5- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26626234.html
    6- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26680827.html
    7- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26719113.html
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