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    L'autre tout différent

    La Crèche Le plus fascinant en François est sa capacité à déchiffrer de nouveau aux plus petits la Bonne Nouvelle de l'évangile comme un message libérateur. De ce fait, il ne correspond pas proprement dit à l'image de l’Église et de la société de son époque. Depuis une longue période le pauvre Jésus de Nazareth ne figurait plus sur l'agenda des prédicateurs. Autour de l'an 1200 l'image dominante de Dieu était celle d'un puissant dieu romain du monde, comme il règne sur le portail de la cathédrale de saint Rufin à Assise. Qu'est ce que ce puissant Jésus du monde a avoir avec la vie quotidienne des êtres humains? Plus Jésus était divinisé, plus on pouvait pratiquer dans l’Église une vénération qui n'avait plus beaucoup à avoir avec le besoin concret des personnes.

    Au centre était seulement le Jésus Christ élevé, qui était très éloigné des basfonds humains. Par contre, François a découvert de nouveau en Jésus le Dieu humilié, se dépouillant Lui-même, le Jésus de Nazareth, qui était tourné vers tous les besoins humains. Concrètement il Le rencontrait dans le visage défiguré des lépreux. A partit de là, il essaya tout simplement à imiter ce Jésus de Nazareth humilié et très aimant et à se tourner vers les pauvres et les marginalisés. Suivre les pas de Jésus - cela était la transmission du message libérateur de l'évangile.

    Quelles leçons pouvons-nous apprendre et en tirer afin d'aborder nos problèmes actuels ? D'abord nous devrions constater honnêtement,que nous ne pouvons pas transposer tout simplement les 800 ans du monde de François à notre monde. Il vivait dans une période marqué naturellement par la chrétienté et où l’Église jouait un rôle dominant. Remettre tout cela en question n'était jamais venu à l'idée de personne. Nous, au contraire,
    vivons dans une période, qui doit se retrouver – au moins ceux qui sont encore croyants et orientés vers les valeurs - dans un supermarché des religions et des offres spirituelles. Son monde était contrôlable et d'une lenteur bienfaisante, de telle sorte que le nouveau pouvait aussi se développer et s'affermir en toute tranquillité.

    Nous, au contraire, vivons dans un village globalisé, qui chaque jour - dans une rapidité à couper le souffle - nous exige et nous dépasse. Pour lui les pauvres avaient encore des noms et des visages, nous, au contraire,les prenons principalement en compte comme une armée des millions des sans noms et des marginalisés. Comment pouvons-nous surmonter ce fossé, si nous nous y mettons sérieusement à trouver ce qui, à partir de sa vie, reste encore aujourd'hui exemplaire et indispensable ? François n’avait propagé ni un programme, ni une ligne directrice d'une vie chrétienne. Cela n'était pas non plus nécessaire parce qu'il vivait exemplairement ce qu'il disait. Toute sa vie était parole et sa parole était vie. Il faisait seulement connaître ce qu'il vivait. Et c'est pourquoi il pouvait aussi dire, on ne connaît seulement que ce que l'on fait. Comme s'il avait déjà anticipé le principe choisi plus tard par Gandhi : le chemin est l'objectif.

    Si nous vivons fermement chaque jour ce que nous disons, alors nous n'avons pas besoin d'un programme écrit et d'une structure de l'organisation afin de les mettre en pratique. La foi apprise, cela est la caractéristique en François. Et il vécut cette foi à une époque où étaient en marche la lutte pour le pouvoir et la domination entre le pape et l'empereur, entre les évêques et la bourgeoisie dans les villes florissantes. Cependant, il ne s'y laissa pas contaminer et désorienter. Il alla son chemin et vécut son autre qualitativement meilleure vie dans une sécurité de somnambule. Il croyait et agissait selon ce principe. Vivre selon l'exemple du pauvre Jésus de Nazareth, cela était son programme. Ainsi donna t-il de nouveau vie au sermon sur la montagne. Pour lui ces béatitudes ne sont pas des instructions majestueuses et prétentieuses, qu'on doit d'abord expliquer afin de les rendre vivables ; mais non plus des élévations spirituelles, qui ne sont pas fiables pour la vie quotidienne. Car cela était cependant, en grande partie, la vision dans une religiosité bourgeoise et modeste.

    Pour lui les béatitudes du sermon sur la montagne font partie du centre de l'évangile ; elles sont les conseils d'un Dieu aimant sans condition les êtres humains. Donc Il les aimait et les vivait -sine glossa - d'une manière si convaincante que cela devint contagieux.

    C'était son programme, son chemin, qui était tout différent de celui que l’Église prescrivait. Le vivre et le rappeler, tel est notre devoir permanent, si nous approfondissons la question de ce que nous pouvons encore sauver de l’essentiel franciscain à notre époque.

    Andreas Müller OFM


    Source http://www.fr.ccfmc.net/

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