• L’EGLISE D’ALGERIE UNE EGLISE DE BÂTISSEURS DE PAIX (5 et fin) -Suzanne

    Suite (fin) Un reportage de Suzanne Giuseppi Testut de sa récente mission en Algérie.. c'est à lire et relire ! Merci BEAUCOUP SUZANNE

     

    L’EGLISE D’ALGERIE

    UNE EGLISE DE BÂTISSEURS DE PAIX (5 et fin)

     

     

    Une Eglise dans l’esprit de saint François d’Assise

    Au XIIIè siècle, un petit homme aux vues prophétiques, François d’Assise, depuis « l’île de la chrétienté », a voulu « passer sur l’autre rive » pour y rencontrer, les mains nues et le cœur ouvert, des hommes qui, malgré tout, étaient des frères.

    Depuis, la présence franciscaine, n’a jamais cessé au cœur de l’Islam (Maroc, Algérie, Proche-Orient, Balkans). Dans francois_et_le_sultan.jpg l’esprit franciscain, cet évènement constitue une « inspiration », une « vision » à l’heure où les intégrismes religieux et culturels risquent au cœur de notre millénaire, de s’affronter toujours davantage si l’on ne fait rien.

    L’approche franciscaine consiste donc à rejoindre l’autre au-delà de la haine et de la guerre. »

    On ne peut pas vivre sur le passé.

    « Nul chrétien ne peut se recevoir comme fils et refuser d’être frère. Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut aimer Dieu, qu’il ne voit pas » » (1 Jn 4,20) Celui qui pense à Dieu mais pas à son frère, qui espère en Dieu mais désespère en son frère, qui se renonce pour Dieu mais ne renonce à rien pour son frère n’est pas vraiment libre de la liberté des fils. Cette fraternité sans frontière, qui provient de cette nouvelle naissance inaugurée par la résurrection du Christ, est le signe et le moyen de l’amour infini du Père. Rassemblant dans le Christ la diversité des conditions, des cultures, des goûts et des opinions, elle préfigure le Royaume promis par le Père.[1]

    François d’Assise fut un de ces êtres qui rappellent aux croyants, quel que soit leur credo, combien Dieu appréciera, au jour du jugement, les saints de toutes les religions plus que les seigneurs de la guerre. Car Dieu a créé l’homme pour aimer et jamais pour haïr.

    La rencontre au-delà du Nil, en pleine croisade, entre François d’Assise, frère des croisés et le Sultan Al-Malik al-Kâmil, (Kâmil/parfait) chef des Sarrasins, peut donc être vue comme une source d’espérance, de joie et d’enthousiasme.

    A nous tous de continuer l’œuvre initié par saint François.

     

    Vais-je retourner en Algérie ?

    Si Dieu le veut, oui.

     

    Des propositions à la suite de cette mission ?

    Oui. Une mission au Maroc et en Tunisie.

     

    Une adresse utile

    Bibliothèque et centre de conférences « Les Glycines » à Alger

    Père Guillaume MICHEL (Père de la Mission de France) glycines_biblr@yahoo.fr

     

    Une revue « Hayat » 

    Revue socio-éducative, publiée en Arabe et en Français. Est distribuée sur tout le territoire national. Elle s’adresse d’abord aux femmes et aux jeunes filles qui ont peu de moyens de formation ou d’information et aborde des thèmes très variés. Hayat est un moyen d’échange avec des femmes de toute l’Algérie.  (Voir un texte à la suite de l’article)

     

    Fioretti algériennes

    Dans l’avion qui atterrit à Alger, sans que je demande de l’aide, un algérien descend mon sac du coffre à bagages. Comme il s’aperçoit qu’il est lourd il insiste pour le porter jusqu’au contrôle des passeports. A la réception des bagages, un vieil algérien saisit ma valise. Quand je lui fais remarquer, qu’à peine arrivée en Algérie, je reçois beaucoup d’aide, il me dit : « c’est normal. Soyez la bienvenue en Algérie. »

     

    Dans le car qui me condui 2-francis-serviteur.jpg t d’Aïn Sefra à Sidi Bel Abbès, je m’assois près d’un homme jeune, son visage est sympathique. Nous en avons pour plusieurs heures de route. Vers midi, je sors le gros morceau de Pannetone que m’a donné soeur Rosanna et le partage avec ce jeune homme. Un peu plus tard, il me demande si je vais jusqu’à Bel Abbès, si je connais déjà, à quelle adresse je me rends et comment je m’y rends. Je lui réponds en vérité mais un peu gênée par ses questions. Il me dit alors : « Tu sais, nous allons arriver à l’heure de la prière, il n’y aura peut-être pas de taxis et la gare routière est très isolée alors, je vais t’accompagner. » Que faire ? Je décide de lui faire confiance. En arrivant à Bel Abbès, nous descendons ensemble, il prend ma valise, je le suis sur une grande place et là il appelle un taxi. Il me dit, je viens avec toi. Nous voilà partis. Une fois que le taxiteur arrive près de l’adresse indiquée je lui donne une pièce de 50 Dinars Le jeune homme me rend ma pièce, règle le taxi, m’accompagne devant la porte d’entrée de la communauté, attend que les sœurs m’ouvrent avant de me quitter, sans oublier de me laisser son numéro de portable en cas de besoin … il me montre sa carte, il est commissaire de police. Avec un beau sourire, nous nous sommes dit « au revoir ». Voilà comment en Algérie on peut devenir des amis.

     

    Dans le car qui me conduit à Tebessa, je suis malade à mourir. Pour ne pas gêner, je quitte mon siège et je m’accroupis dans l’allée centrale. Le jeune homme, coéquipier du chauffeur, s’en aperçoit, il vient immédiatement, me prend par les épaules et me dit : « ne reste pas comme ça, tu es malade, viens ». Il arrête le car, me fait descendre pour prendre l’air, me donne de l’eau à boire, me parfume et me fait assoir sur son siège près du chauffeur. Il n’a pas hésité à arrêter le car trois fois sur le trajet.

     

    Dans le car qui me conduit de Tebessa à Chechar, un homme un peu hirsute monte dans le car. Il exige assez « vigoureusement » que j’enlève mon sac pour s’assoir à côté de moi (En tant qu’étrangère, tous les chauffeurs laissaient la place libre à côté de moi). J’enlève mon sac et lui fais signe de s’assoir. Quatre hommes se sont immédiatement levés en me disant de ne pas avoir peur. Gentiment mais avec fermeté, ils ont obligé cet homme à aller s’assoir ailleurs.

     

    Je prends un taxi en arrivant à Alger pour me rendre à ND d’Afrique. Je discute le prix et le lieu exact où le taxiteur doit me déposer. Nous sommes d’accord. A peine partis, l’homme commence à remettre en question le prix de la course. Je lui rappelle notre accord mais il insiste. Je lui demande alors de me déposer immédiatement. Un échange s’ensuit : « Mais on ne laisse pas une femme seule sur le trottoir en Algérie ! » Très bien, alors tu m’amènes à ND d’Afrique au prix convenu. Très bien Madame, pas de problème ! Nous avons ensuite bien partagé ensemble dans la voiture.

    Et bien d’autres aventures qui confirment qu’il faut élargir notre regard. Ce qui m’a le plus frappée en Algérie, c’est l’exceptionnelle qualité relationnelle de personne à personne et la gentillesse de tous ceux que j’ai rencontrés.

     

    VENEZ ET VOYEZ !

     

    Suzanne Giuseppi Testut - ofs

     

     FIN

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    l'article complet sans les photos ICI



     

    Journal HAYAT Mars 2012.

     

    Edito  de : H. Ait Yala et Meriem H.

     

    La vrai grandeur c’est …

     

    Chères lectrices,

     

    Cette année, j’ai envie de rêver, de rêver d’une grande dame qui soit digne de ce nom… Je vois cette dame qui marche la tête haute qui salue avec un visage accueillant, qu’on repère dans une foule qui va et qui vient … Cette grande dame avance sans complexes, elle sait ce qui est important dans la vie et fait ses choix en fonction de ses objectifs, elle est satisfaite de ses acquis…

     

    Mais qui est-elle, cette dame ? Et si cette grande dame était vous ou bien moi-même ? Chaque fois que nous croyons en nous-mêmes et dans les autres, nous sommes grands ! Qu’est-ce qui fait la grandeur d’une personne ? Sa richesse, sont opulence ou plutôt sa personnalité, sa générosité, son ouverture à l’autre … ? Ma vraie grandeur c’est de savoir reconnaitre qui je suis, de regarder mon prochain comme quelqu’un qui m’enrichit. En tant qu’êtres humains, nous sommes faits pour construire des relations pour communiquer, pour nous entre-aider…

     

    Il n’est pas toujours facile d’accepter ses limites et également de croire que malgré tout nous sommes importantes, importantes pour ce que nous sommes : des créatures de Dieu… Souvent c’est grâce à nos limites que nous pouvons grandir en humanité ; c’est grâce à elles que nous apprenons à donner aux autres et à compter sur eux dans les moments difficiles. Ainsi nous acquérons de la compréhension envers ceux qui sont autour de nous. Si nous ne sommes pas parfaites, pourquoi les autres devraient-elles    l’être ?

     

    En ce mois de mars 2012, ayons le courage de nous reconnaître dans tout ce qui fait notre grandeur. Non pas grandes en excluant les autres, mais grandes parce que Dieu nous a accordé de l’importance. Chacun de nous a son rôle à jouer dans cette humanité, chacun est unique, irremplaçable ; il mérite donc d’être respecté.

     



    [1] Denis Villepelet Calendrier Saint-Paul 2012 - 8 mai

     


     

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