• L’homme et l’arbre - Élisabeth

    L’homme et l’arbre.

     

    arbre-homme Le roi David ouvre le livre des psaumes en comparant l'homme heureux à un arbre planté auprès des cours d’eau qui donnera son fruit en son temps et dont la feuille ne se gâtera pas.

     

    (Ps1, 3). Cette comparaison n'est pas nouvelle puisque déjà dans  les nombres (20,19) l'homme est comparé à un arbre des champs. La Tradition enseigne qu’il y a une parenté entre l'arbre et l'homme. Tous deux se tiennent debout, portent du fruit, offrent protection et nourriture aux autres. On se sert du tronc pour faire du papier sur lequel l'homme écrira, de même toutes les émotions vécues, les mots dits ou entendus s’inscrivent dans la chair de l’homme.  Nous écrivons dans note corps notre histoire avec l'encre de notre sang, ce sang qui nous  fait vivre comme la sève alimente tout l'arbre. Dans le judaïsme il y a un nouvel an des arbres  au printemps comme il y a un nouvel an des hommes à l'automne. L'automne rappelle à l'homme sa finitude et l’arbre en ressuscitant lui signifie que lui aussi il ressuscitera. L'arbre sert aussi de métaphores pour évoquer les liens entre le passé, le présent et le futur. Les trois parties qui le composent les racines, le tronc et les fruits, feuilles ou fleurs symbolisent notre histoire familiale. Si l'on coupe ses racines un arbre meurt ainsi en est il de l’homme qui se coupe de ses traditions et de même qu’on juge un arbre par ses fruits, l’homme est jugé sur sa descendance, ou sur ses actions qui sont aussi ses enfants. Le Maharal  de Prague (Kabbaliste du XVIe siècle) dit que si  l'arbre à ses racines enfouies dans la terre  dressant ses branches vers les hauteurs, l'homme lui a ses racines dans les cieux et dirige ses branches vers le bas.

     

    Cette remarque pour nous faire comprendre que tout le travail de l’homme consiste à faire descendre le ciel sur la terre, à dévoiler l’invisible dans le visible et à unir l’infini et le fini.

     

    L’homme heureux  est comme un arbre planté auprès des cours d’eau. Le mot cours d’eau se dit Pélèg en hébreu. Ce mot vocalisé Palag signifie diviser, opposer, partager. Un homme heureux est un homme qui reste debout, bien droit au milieu des eaux contraires, au cœur des tensions. On peut s’étonner de cette image du bonheur qui ne ressemble en rien à l’idée que l’on s’en fait. Le bonheur n'est donc pas un long fleuve tranquille. Le bonheur c’est la vie c’est à dire le mouvement, la contradiction. Le bonheur c’est de se tenir paisible et serein au milieu de ce foisonnement de vie et de donner des fruits en son temps. Nous apprend ici la valeur de la patience et du travail du temps, il ne faut rien précipiter, toute chose demande du temps pour se développer et pour donner son fruit.

     

    Même les feuilles de cet arbre  ne s’abiment  pas. C'est-à-dire que tout ce que nous vivons dans le moindre détail, tout ce que nous possédons a de la valeur. Le roi David dans sa sagesse nous enseigne : Quand tu es au milieu des eaux tumultueuses ne lâche pas, tu es sur le chemin du bonheur, il te faut tenir, jusqu'à ce que le fruit mûrisse. Il te faut patienter. Le Baal Shem Tov (fondateur  du mouvement hassidique en Europe Centrale 18e siècle) disait qu'il faut parfois 70 ans avant de faire une chose bien c'est-à-dire éternelle.

     

    Élisabeth

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