• LA SAINTETE DE LA VIE - art. 21 Suzanne

    LA SAINTETE DE LA VIE

     

     

    deposition.jpgBien qu’appelés par le Christ à devenir des saints, nous ne pouvons acquérir par nous-mêmes le don de la vie divine. « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jn 17,19)

    C’est en nous re-posant en Dieu, en nous laissant saisir par le Christ, en nous laissant pénétrer « Du dedans et du dehors » par l’Esprit Saint que nous participons à la sainteté divine elle-même. Ce don de l’Esprit passe par le Christ qui est réellement pour l’homme l’initiateur de la vie en Dieu.

    Un homme suppliait une fois son Maître : « Indiquez-moi un chemin universel du service de Dieu ! » Le Maître lui répondit : « il n’est pas possible de dire à l’homme quel chemin il doit suivre. Car voici un chemin du service de Dieu, et c’est l’étude de la Loi ; et voici un chemin du service de Dieu, et c’est la prière ; et voilà une voie pour servir Dieu, qui est de jeûner ; et voilà une autre voie, qui est de manger. Il incombe à chacun de bien savoir vers quelle voie le pousse son cœur, et d’embrasser alors celle-ci en y mettant toutes ses forces. (Martin Buber – Le chemin de l’homme)

    La vie des saints est précieuse car elle nous donne de merveilleux exemples. Ils nous enseignent comment nous pouvons nous rendre disponibles à la grâce. Leur chemin de sainteté s’est accompli dans le quotidien de leur expérience et, parce qu’ils sont nos frères, nos sœurs, ils nous montrent que l’homme a la capacité d’accueillir la grâce. Ils nous montrent qu’ils ne sont pas nés saints, ils le sont devenus. Ce qui a été fait de grand et de saint a donc pour nous valeur d’exemple parce que cela nous montre concrètement ce que peuvent être la grandeur et la sainteté. Cela nous entraîne vers ce qui est à faire, vers un service nouveau, riche de ce qui a été fait sans pour autant se maintenir à une stricte imitation.

    Avec chaque homme, vient au monde quelque chose de nouveau qui n’a pas encore existé, quelque chose d’initial et d’unique.

    Si nous sommes tous issus de la même terre, chacun d’entre nous est unique aux yeux de Dieu. Ainsi, nous agissons, pensons, réagissons, aimons d’une manière personnelle, intime. Notre propre histoire même, est unique. C’est pourquoi la façon dont Dieu nous approche est spécifique, en relation avec la part unique de notre personne. Ainsi devons-nous, chacun selon sa manière propre, établir à la lumière du Christ, notre réponse, unique, personnelle et responsable. Chacun de nous est appelé à accomplir sa vertu propre dans ce monde.

    Dieu dit ceci : « Tout ce que tu fais peut être un chemin vers moi, pourvu que tu le fasses de telle manière que cela te conduise à moi. » Cette chose que peut et doit faire tel homme précisément et aucun autre, ne peut se révéler à lui qu’à partir de lui-même.

    Le danger est donc de lorgner ce qu’un autre a accompli ou de s’y mesurer et de s’efforcer de l’imiter car, ce faisant, nous perdons de vue ce à quoi nous sommes, seuls, appelés. Ainsi, ne comparons pas notre dé à coudre de grâce avec le verre à moitié plein de notre prochain. Nous risquerions de laisser échapper notre potentiel propre et ne produirions alors aucun fruit de sainteté. Que chacun agisse conformément au degré qui est le sien.

     

    Lettre - de s. François d’Assise - à Frère Léon :

    « Frère Léon, salut et paix de ton frère François.

    Je te le dis ainsi, mon fils, comme mère, que toutes les paroles que nous avons dites en chemin, je les dispose et conseille brièvement en ce mot – et il ne faut pas venir à moi pour un conseil, car je te conseille ainsi – de quelque manière qu’il te semble meilleur de plaire au Seigneur Dieu et de suivre ses traces et sa pauvreté, faites-le avec la bénédiction du Seigneur Dieu et mon obéissance.

    Et s’il t’est nécessaire que ton âme revienne à moi pour une autre consolation, et si tu veux, viens. »

    Ainsi, le chemin par lequel un homme accède à Dieu, passe par la connaissance de son être propre, la connaissance de sa qualité d’homme, de sa tendance essentielle. Mais ce qui est « trésor » en lui, il ne pourra le découvrir que s’il saisit véritablement son sentiment le plus profond, son désir principal, c’est-à-dire ce qui, en lui, émeut son être le plus intime. Or, l’homme ne connaît souvent son sentiment le plus profond qu’à travers la passion qui le gouverne. Le désir d’un être humain se précipite d’abord vers les choses qui promettent de combler ce désir.

    Ce qui importe c’est donc de réorienter son désir car demeure de toute éternité, au plus profond de l’homme, le désir d’aimer et d’être aimé qui est un désir infini que le fini ne peut combler. Et ce désir infini, n’est rien d’autre qu’un désir de vie, désir de l’homme pour Dieu et désir de Dieu de rencontrer l’homme dans une relation d’amour. De cette manière, il trouvera son chemin.

    L’homme, dans son temps de péché a besoin de se re-poser dans son temps de sainteté. Pour s. Grégoire de Nysse : « Le comble du désir, c’est de pouvoir aspirer participer de la vie divine »

    La sainteté est une qualité de Dieu et l’homme peut y participer.

    Elle est un chemin d’humilité, mais notre véritable vocation ne saurait être en aucun cas de nous détourner de choses et d’êtres que nous rencontrons et qui attirent notre cœur ; c’est au contraire, d’entrer en contact, par la sanctification du lien qui nous rattache à eux, avec ce qui en eux se manifeste en tant que beauté, en tant que sentiment de bien-être, de vérité et de paix. La joie éprouvée au contact du monde conduit, si nous la sanctifions de notre être tout entier, à la joie en Christ.

    Prenons un exemple : L’abstinence à la vie naturelle, le jeûne ou l’isolement à certains moments de l’existence, peuvent constituer parfois un point de départ nécessaire. Ils ne peuvent pas toutefois représenter la voie dans son entier. L’homme ne doit s’éloigner de la nature que pour revenir à elle renouvelé et pour trouver le chemin vers Dieu par le contact sanctifié avec elle. Tout acte naturel conduit, s’il est sanctifié, à Dieu, et la nature a besoin de l’homme pour accomplir en elle ce qu’aucun Ange ne peut accomplir en elle : la sanctifier.

    Ainsi, la grâce de Dieu veut que nous soyons des partenaires, elle veut un véritable échange, une vraie communion. C’est pourquoi, Dieu et l’homme sont copilotes de l’histoire du salut, coopérant pour assumer des fonctions de pilotage distinctes en direction de la destination fixée par le Créateur et conformément à son dessein.

    Lorsque l’on a demandé à s. Séraphim de Sarov s’il manquait aux chrétiens de son époque une condition quelconque pour produire les mêmes fruits de sainteté que ceux si abondants dans le passé, il répondit : Il ne manque qu’une seule condition : la résolution. » …

    Mais peut-être que François d’Assise répondrait : Il ne manque qu’une seule chose : la louange !

    Suzanne Giuseppi Testut   ofs

      Les autres articles de Suzanne ICI


    Pour votre information voici où vous pourriez rencontrer Suzanne prochainement.


     

    les 24 et 25 juillet - Participation au Salon du Livre de Font Romeu et conférences


    -  Au Québec en Octobre 2010

    , plus de détails dans un proche avenir.

     

             - Sherbrooke le mercredi 13 octobre (plus de détails bientôt)

     

     

    « le Père Eusèbe-Henri Ménard ofmAssociation - Custodie de Terre Sainte »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :