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    Le genre, qu'est-ce que c'est ?

    Adam et Eve.  Céramique de Giovanni della Robia (1469–1529). The Walters Art Museum, Baltimore. © D. R.

    Le « genre » est un terme traduit de l’anglo-américain gender. Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas un concept univoque qui se rattacherait à une « théorie » unifiée. Ce mot a plusieurs définitions et sert à de nombreux usages académiques ou militants.

     De quoi s’agit-il ?

    Il est apparu dans les années 1970, dans le cadre d’études américaines sur les « anomalies » de la sexuation. Il existe
    en effet de très rares cas de personnes ayant le sentiment subjectif d’être des hommes alors qu’elles sont biologiquement des femmes et inversement. D’où l’idée de distinguer le sexe biologique, corporel, du genre qui correspond au sentiment d’appartenir à l’un ou l’autre sexe. Les psychiatres,sociologues, anthropologues qui se sont penchés sur cette question ont vite compris qu’un certain nombre d’habitudes culturelles renforçaient le genre dans le lent processus d’éducation. On connaît bien le trop fameux : « Les filles sont douces et les garçons brutaux ». Mais de façon plus subtile on dit aussi par exemple d’un bébé qui crie qu’« il aura du caractère » si c’est un garçon, alors qu’une petite fille attirera plutôt
    la compassion : « Elle est malheureuse »… D’où l’idée, assez simple au fond, que le genre est construit par les idées toutes faites, les « stéréotypes » culturels du milieu ambiant. Tout, ensuite, est une question de curseur : un peu construit, beaucoup construit ou, pour les extrémistes, totalement construit ?

    Sur ce point, il faut bien dire que toutes les écoles ne sont pas d’accord. Ce n’est que tardivement, en 1990, qu’est apparue, avec Judith Butler, la Queer theory (théorie étrange) qui prône une déconnexion totale du biologique et du culturel afin de « subvertir » la domination masculine.

     Cette théorie est-elle vraiment menaçante ?

     En soi, une théorie aussi vague et générale n’a rien de menaçant. Au contraire, certains apports des études de genre sont très utiles pour que les hommes et les femmes prennent conscience, ensemble, de leurs préjugés respectifs. Ceci notamment pour parvenir à une plus grande égalité et à une meilleure entente.

     On songe notamment à l’apport trop méconnu de Carol Gilligan, une psychologue, qui, dans les années 1980, a ouvert les recherches sur le « care » par une étude très concrète menée avec des hommes et des femmes à partir d’une batterie d’entretiens. Il en ressortait que les caractéristiques mêmes de la génération (une femme est issue d’un corps semblable au sien, un homme d’un corps différent du sien), induisaient des comportements différents devant la vie et les relations humaines.

     Mais il faut bien avouer qu’en dehors de milieux universitaires assez pointus, c’est la théorie la plus extrémiste – que l’on a appelée, à tort, la « théorie du genre » – qui a surtout été véhiculée en France par les médias. Les promoteurs du mariage entre personnes de même sexe ont trouvé, dans cette théorie extrême, un appui idéologique ou une forme de confirmation. 

     Quel est le point de vue de l’Église ?

    L’ Église n’a pas de point de vue précis sur les études de genre en général. Mais elle a une position assez claire sur l’anthropologie elle-même. Elle affirme, elle n’est pas la seule à le faire, que l’on ne peut dissocier le corps et l’idée que l’on s’en fait. Le genre (le sentiment que nous avons
    de notre identité sexuée) peut bien être en grande partie construit, il repose aussi sur une réalité physique (notre sexe corporel). Cette réalité physique nous fait nous souvenir que nous sommes des êtres finis, incomplets, dépendants. Créés par Dieu « mâles et femelles », nous avons
    à devenir vraiment « hommes et femmes ». C’est un travail de relation fait de respect, de reconnaissance, d’amour, d’écoute. Un travail toujours inachevé, toujours à reprendre, toujours à poursuivre.

    Jean-Pierre Rosa. Article paru dans " les Cahiers Croire" n ° 288 sur le Corps.
    Croire.com

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