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LE POINT DE DEPART DES TEMPS NOUVEAUX - art. 15 Susanne
LE POINT DE DEPART DES TEMPS NOUVEAUX
- Photo : "L'ascension de Jésus au ciel" La Madone, entre deux anges, et les apôtres sont présents - Mosaïque - Cathédrale de Monreale en Sicile.
L’Ascension du Seigneur marque la fin de la vie terrestre du Christ et le début de l’histoire des disciples, de l’Eglise. Elle constitue si l’on peut dire, le lien, l’intermédiaire, le joint, la transition entre une étape de l’œuvre salvifique de Dieu et celle qui suit. La fin de la première scène et l’ouverture de la suivante.
« Le Seigneur leur dit : ‘Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint, qui descendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre’ » (Ac 1,8).
« Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Et il advint, comme il les bénissait, qu’il se sépara d’eux et fut emporté au ciel » (Lc 24, 50-51). « Sous leurs yeux, il s’éleva et une nuée le déroba à leurs regards. Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu’il s’en allait, voici que deux hommes, vêtus de blanc, se trouvèrent à leurs côtés ; ils leur dirent : ‘Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra de cette manière, comme vous l’avez vu s’en aller vers le ciel’ » (Ac 1, 9-11).
« Pour eux, s’étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie, et ils étaient constamment dans le Temple à louer Dieu » (Lc 24, 52-53)
Jésus promet à ses disciples la venue de l’Esprit Saint afin, qu’armés de la force de l’Esprit, ils puissent entrer dans leur mission : annoncer l’Evangile. Puis, il les emmène à Béthanie, la maison de l’obéissance, l’Eglise où, à la suite du Christ, les disciples oeuvrent à la volonté du Seigneur sous sa bénédiction et dans la joie de la louange.
Quarante jours, exactement, après avoir célébré et glorifié avec les disciples, la résurrection, dans l’atmosphère joyeuse de sa présence, nous sommes invités par l’Eglise à nous transporter en esprit au Mont des Oliviers, pour faire nos adieux au Seigneur qui monte au ciel sans pour autant se séparer des siens.
Le jour de l’Ascension, tous les fidèles, unis aux apôtres, jouissent comme eux de cette vision extraordinaire : Le Christ monte au ciel, sans pour autant se séparer des siens. Il lève les mains pour bénir ses apôtres et son Eglise. Comme les apôtres, nous pouvons éprouver un mélange de sentiments, puissants et même, contradictoires : la joie, la tristesse mais aussi l’espérance.
Tout d’abord, c’est la joie, la gloire, la victoire qui dominent.
Tel un vainqueur, le Christ s’élève au-dessus de la terre qu’il a sauvée. Le Père l’accueille, les anges et les hommes glorifient en lui le Sauveur. « Portes, levez vos frontons, tous les peuples battez des mains », le Christ est monté là où il était d’abord.
Cette joie est aussi la joie du salut de l’homme car, le Seigneur, en montant vers le ciel, monte avec son corps humain, sa chair divinisée. En prenant place à la droite du trône de Dieu, le Christ devient le « Précurseur » du genre humain dans la gloire du ciel, de même que, par sa Résurrection, il est devenu le « Premier-né » d’entre les morts.
En un mot, le Christ a pris sur ses épaules la nature humaine qui s’était égarée et, en s’élevant, il l’a divinisée et l’a amenée à Dieu, le Père.
Cependant, joie mêlée de tristesse motivée par la séparation.
Sentiment d’abandon, si douloureux au cœur de l’homme. Cœur empli de larmes et de chagrin. Peur de ne plus voir l’Aimé et de ne plus goûter à son tendre amour. Impression de distance infranchissable qui risque de nous couper du regard et de la relation. Réaction humaine qui nous confronte au sentiment de l’oubli.
Joie, tristesse, mais aussi espérance.
Le Seigneur ne nous laisse pas orphelins. Le Verbe est toujours présent au monde, il est à côté de lui. Notre monde n’est pas un monde abandonné, l’Esprit nous le dit par la foi, l’amour et l’espérance qu’il nous inspire.
Dans sa glorification le Seigneur n’abandonne pas l’être humain, il l’accompagne et l’assiste « Dieu avec nous ». Le Christ désire nous libérer du pouvoir de Satan et nous faire participer à sa vie éternelle !
Le Seigneur envoie l’Esprit promis, le Paraclet, pour qu’il demeure avec nous jusqu’à la consommation des siècles et apporte au monde la paix. L’Esprit donne aux croyants la vision de la Transparence du Christ dans l’histoire et dans l’actualité. La vie des saints en témoigne : François d’Assise par exemple a reçu le charisme d’être, dans la sanctification de sa vie, transparent à la présence du Verbe incarné.
L’Ascension est un mystère. Mystère que vit l’Eglise, tous les jours, à chaque instant ; mystère que nous vivons aussi lorsque nous tournons nos yeux vers le ciel, cherchant notre Sauveur. Il est là, il sera toujours là ! Nous recevons ainsi force et courage en prenant conscience de sa présence continuelle et de la douceur de la grâce du Saint-Esprit. Ainsi, nous pouvons descendre dans la lutte de la vie en marchant sur la terre, mais « en recherchant les choses d’en-haut », en « songeant aux choses d’en-haut », tournés vers le ciel « Là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu » (Col 3, 1)
Oui, Seigneur, nous savons que tu es là. Fais briller sur nos âmes, ta clarté.
Suzanne Giuseppi Testut ofs
« Au Portugal, Benoît XVI vit la crise de l'Eglise sur un mode spirituel - La CroixConstitutions générales de l'Ordre Franciscain Séculier -OFS- suite 15 »Tags : christ, seigneur, ciel, joie, l’esprit
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