• Les écouter, les comprendre, les aimer. - Bruno

    Les écouter, les comprendre, les aimer.

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    Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.

    Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.

    Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseillé et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires.

    Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot  :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes.

    Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité.

    Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.

    Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse,il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Soeurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser.

    Mais, pour agir sur le racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures. Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • Commentaires

    4
    mariejosée
    Lundi 9 Janvier 2017 à 12:11

    L'expérience de son milieu d'action conduit Bruno à livrer des réflexions remplies de sagesse. Merci Seigneur pour notre frère Bruno.

      • Samedi 14 Janvier 2017 à 20:25
        Bruno LEROY.

        Chère mariejosée, je vous remercie de penser que je suis plein de Sagesse. Hélas, je ne suis qu'un pauvre éducateur qui tente d'effectuer son travail au mieux et de réfléchir à sa pratique. Comme le font tant d'autres éducateurs face aux problématiques sociétales...Nous ne devons pas laisser l'éducation de nos enfants uniquement entre les mains des spécialistes que nous sommes. La famille proche ou lointaine peut servir de témoignage de vie au même titre que les travailleurs sociaux. Il faut que nous impliquions au maximum les parents dans cette aventure. Sinon, il pensera que seuls les éducateurs détiennent la vérité sur l'existence. C'est la société tout entière qui est responsable de ses jeunes. En tant qu'éducateur nous leur apprenons à aimer la vie tout en s'affirmant avec respect face aux autres. Faut-il que le respect de chacun soit réciproque. Il faut dire, monter aux Jeunes que la vie vaut la peine d'être vécue et leur donner le sens du combat par temps de peines.

        Bien Fraternellement, Bruno.

    3
    hoda
    Lundi 9 Janvier 2017 à 07:33

    C est une histoire tres vraie il faut nous rapprocher des jeunes les aimer et les ecouter

      • Samedi 14 Janvier 2017 à 20:11
        Bruno LEROY.

        Je vous remercie Hoda pour votre impression et votre réflexion sur la façon dont les adultes doivent se comporter avec les jeunes. Nous devons les aimer avec distance pour privilégier leur autonomie. Les écouter avec les oreilles du cœur pour mieux comprendre et saisir leurs tourments comme leurs joies. Mais ce que nous faisons avec nos jeunes nous devons le faire auprès de tout être rencontré ! Les jeunes sont les racines de l'être de demain et ils copient le comportement des adultes. Si nous nous comportons de façon incohérente. Ils auront la mémoire de nos incohérences parfois abjectes en ces moments de crise où l'argent prime sur l'Humain.

        Bien Fraternellement, Bruno. 

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