• LES TENDRES REGARDS DE DIEU - Suzanne

    LES TENDRES REGARDS DE DIEU

     

     

    francois-et-Jesus.jpg Le temps de l’Avent est un temps de témoignage. Témoignage de l’Amour incommensurable de Dieu qui revêt notre humanité. Témoignage de ses créatures qui « rendent témoignage à la Vérité » de manière spirituelle c’est-à-dire que, non contentes de recevoir les dons divins et de bien agir par la grâce de Dieu, elles communiquent ces dons à d’autres par la parole, les encouragements et les exhortations. 

    Le rôle de témoin  est d’une grandeur incomparable, car nul ne peut rendre témoignage à une réalité, comme par exemple l’existence de Dieu, que dans la mesure où il y participe. Jésus disait : « Nous parlons de ce que nous savons et nous attestons ce que nous avons vu » (Jn 3, 11)

    Saint François d’Assise est un de ces témoins venus pour répandre les dons de Dieu et annoncer ses louanges. Il croit en l’Incarnation, il la vit et nous engage à y participer dans la contemplation. Tout, dans ses louanges témoigne de sa foi en l’Incarnation et de sa participation à la Présence divine. François la voit ! Rendre témoignage à la vérité divine, cela suppose que l’on connaît cette vérité. Le Christ, lui aussi, a eu ce rôle de témoin. « Je suis venu en ce monde et je suis né pour rendre témoignage à la vérité ». (Jn 18, 37)

    Dans les « Louanges de Dieu » rédigées par saint François en septembre 1224, sur le Mont Alverne, après avoir été marqué  par les stigmates de la Passion du Christ, il attribue 27 fois des noms divers à Dieu, sans hésiter à s’adresser chaque fois à Lui, par « Tu es ». Il n’y a plus aucun doute dans le cœur débordant d’amour de François. Dans une vision mystérieuse il a entrevu la Passion du Christ, Crucifié et Glorieux.

    Tout au long de son parcours, François a expérimenté dans son humanité les doux regards de Dieu. Maintenant, émerveillé par la splendeur du regard qui se pose sur lui, il les Lui redonne dans ses louanges et nous les offre, comme en son temps à frère Léon, comme un chemin de plénitude d’être et de vie :

    Tu es saint, Seigneur, seul Dieu, qui fais des merveilles. Tu es fort, tu es grand, tu es très haut, tu es tout-puissant, toi, Père saint, roi du ciel et de la terre. Tu es trine et un, Seigneur Dieu des dieux. Tu es le bien, tout bien, le souverain bien, Seigneur Dieu vivant et vrai.

    Toute l’expérience de François ainsi que sa longue rumination du Mystère jaillissent dans ces mots. François y reconnait toutes les interventions miséricordieuses de Dieu dans sa vie.

    Tu es amour, charité

    Dieu est passionné d’amour pour sa créature, il nous cherche inlassablement pour nous rencontrer au cœur d’une vraie relation qui fera de nous ses partenaires.

    Tu es sagesse

    C’est dans la rencontre de Dieu que nous goûtons à cette « saveur ».

    Tu es humilité

    Dieu s’efface, il se fait faible. Il s’offre discrètement à notre regard.

    Tu es patience

    Nous pouvons tout déposer sous son regard, parce qu’il sait attendre, nous attendre au-delà de tout.

    Tu es beauté, tu es familiarité

    Dieu se laisse approcher par l’homme, il se laisse regarder. Cet échange de regard nous introduit dans une intimité et sa beauté  peu à peu nous transfigure.

    Tu es sécurité et repos

    Que peut-il nous arriver de grave si nous sommes en Christ ?

    Tu es joie, tu es notre espérance et allégresse

    Dans ces mots, nous retrouvons le Christ qui « danse la Résurrection », tel qu’on peut le voir en contemplant l’icône du Christ de saint Damien. Il la danse pour chacun de nous mais aussi pour nous tous.

    Tu es justice, tu es mesure (ou tempérance)

    Dieu connait sa créature mais sa volonté d’amour et de salut est telle qu’elle précède toujours sa rigueur … à la mesure de ce qui convient à chacun, mais son amour qui ne connait pas de mesure, l’emporte toujours.

    Tu es toute richesse à suffisance

    François d’Assise n’est pas né pauvre. Il n’a pas subi cette pauvreté que dénonce Jésus comme un scandale. Il a choisi la vertu de pauvreté. Il s’est laissé enseigner par le pauvre. Ainsi, il a trouvé la vraie richesse, c’est-à-dire la relation à Dieu.

    Tu es beauté, tu es familiarité

    Répétition volontaire ou pas, nous savons que François d’Assise aime la beauté et qu’il sait voir en chacun de ses frères et en chaque être, l’Image qu’il contient. Il se fait familier de tous.

    Tu es protecteur, tu es notre gardien et défenseur, tu es force

    Dieu le Père, sait caresser ses enfants d’un geste maternel. Le féminin de l’être est au cœur de François comme au cœur de chacun de nous. Mais Dieu est aussi celui qui garde et qui veille et dont la vigueur ne faillit jamais. 

    Tu es rafraichissement

    François a aimé la fête. Dieu procure cette joie festive, ce rafraichissement intérieur  à tous ceux qui répondent à son invitation.

    Tu es notre espérance, tu es notre foi, tu es notre charité

    François passe du « je » au « nous ». Depuis longtemps, son « je » s’est effacé devant le « nous ». En rappelant les vertus théologales, le saint s’adresse certes à ses frères, à cette jeune communauté, mais il s’adresse aussi à nous tous. Saint François place l’espérance en premier. Tout homme attend et espère Dieu. Dieu est le bonheur attendu par tout homme. Dieu est notre foi, il nous conduit quand nous traversons les ténèbres, sa lumière nous permet de voir plus loin, au-delà des apparences et des évènements. La foi élargit notre regard. Dieu est notre charité. Pour François, « Il faut que l’amour l’emporte »,  en chacun de nous. Il sait qu’il n’y a pas plus grand que l’Amour. 

    Tu es toute notre douceur, tu es notre vie éternelle

    Par ta douceur Seigneur, tu peux tout en moi. « Viens Seigneur Jésus », tu es notre vie éternelle.

    Grand et admirable Seigneur, Dieu tout puissant, miséricordieux Sauveur.

    Découvrir Dieu, c’est s’émerveiller devant sa grandeur. L’aimer, c’est l’admirer. Entrer dans son intimité, c’est se laisser sauver en goûtant à sa miséricorde.

    En ce temps béni de l’Avent, en fille de François, j’ose ma louange à mon Dieu d’Amour, le soir de Noël :

    Tu es Enfant

    Je te bénis de te déposer dans mes bras, de te laisser bercer et caresser. A mon tour de « t’enfanter » en témoignant de ta présence, en osant proclamer que tu es le Dieu Vivant.

     

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs 

     

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