• NE JAMAIS DESESPERER art. 52 Suzanne

    NE JAMAIS DESESPERER

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     L’image que nous avons de nous-mêmes ou que nous voulons donner de nous-mêmes n’est pas celle que nous contenons. Il y a plus en nous que nous ne le savons. Le sens que nous avons de nous-mêmes n’est pas le sens ultime. La graine ne sait pas ce qu’elle contient et quand elle est dans la terre, elle ne peut pas imaginer la forme qu’elle va prendre au-dessus de la terre. Ainsi, l’homme ne peut imaginer la Résurrection.

    Comment échapper au désespoir ? En refusant de désespérer !

    -         Croire quand même.

    C’est parfois difficile car notre foi peut être mise à rude épreuve, il y a tant de choses que nous ne comprenons pas. « Qu’ai-je fait pour être ainsi frappé ? » Dieu peut aussi paraître lointain, indifférent, voire inhumain. Dieu peut-il être inhumain ? Seule notre incompréhension peut permettre de poser une telle question car Dieu nous aime d’un amour parfait, d’une perfection que nul homme ne peut atteindre ici-bas.

    Le silence de Dieu peut nous paraître cruel, cependant il ne signifie pas une absence mais plutôt un retrait pour nous permettre un nécessaire retournement en toute liberté. C’est ainsi qu’il permet à sa créature de grandir en amour.

    Le désespoir s’accompagne souvent du doute et le doute entretient le désespoir. Si le doute peut nous entraîner dans une profondeur abyssale, la foi en Dieu peut nous en sortir. Nous avons intérêt à ne pas occulter le doute et à le nommer. Le vivre va nous aider à creuser en nous-mêmes, à nous questionner et à obtenir des réponses. Il va aussi aiguiser notre désir et nous permettre d’expérimenter la force de la présence là où nous ne l’attendons peut-être pas.

    -         Espérer quand même.

    Ne jamais désespérer, ni de soi-même ni de la situation dans laquelle nous sommes. Savoir que Dieu n’a jamais dit son dernier mot. Ainsi, « même si le couteau est placé sous le cou, personne ne doit désespérer » Quand l’espérance est enracinée dans la foi, dans la confiance et dans l’amour, elle peut se manifester et soulever de son dynamisme la vie de l’homme.

    Nous pouvons alors nous laisser renouveler, transformer. Nous osons nous adresser à Dieu en l’appelant « Notre Père » et apprenons simplement à faire usage de la grâce que nous avons reçue au Baptême. Dès lors, nous pouvons inventer, réinventer nos réponses, courir, marcher, être mobiles, avoir une légèreté d’être.

    Refuser le désespoir, croire, espérer, nécessite de fuir les honneurs. L’humilité devient notre objectif final. En hébreu, le mot « honneur » et « lourdeur », c’est le même mot. Un homme qui est honoré, est lourd. Quand on est lourd, quand on s’est enfermé dans la lourdeur de soi, on n’avance plus. Nous devons sortir de ce « gros plein d’être », sortir de l’image de soi que nous renvoient les autres, véritable piège qui nous coupe de cette légèreté d’être et entrave le mouvement. Véritable piège qui nous entraîne inexorablement vers le « vieillissement ». Souvenons-nous d’Abraham, l’humble. A son âge, il est « léger » !

    -         Aimer quand même.

    Aimer, peut-être est-ce plus difficile encore. Aimer quand même, c’est se souvenir que Dieu a pris l’initiative d’un dialogue d’amour avec les hommes. Au nom de cet amour il les engage et leur apprend à s’aimer les uns les autres. Aimer quand même, n’est-ce pas alors, dans un mouvement d’abandon, dire tout simplement : « Pour toi, Seigneur, et non pour moi. Avec toi, Seigneur, et non sans toi ». Il ne s’agit pas  d’aliéner ni d’appauvrir notre liberté, bien au contraire, mais plutôt de s’ouvrir aux manifestations de la grâce et de participer librement au vouloir divin.

    Aimer, n’est-ce pas en fin de compte se détourner de soi-même, abandonner toute crispation, mourir à tout ce qui risque de faire obstacle à notre relation, c’est-à-dire toute la partie déviante de notre nature, pour coopérer librement à l’action divine ? N’est-ce pas déposer toutes nos résistances, rechercher la vérité et porter témoignage à Celui-là seul qui est l’Amour ?

     

    L’acte de déposition nous permet de ne pas nous laisser emporter par le désespoir. Acte de foi et d’espérance, il nous ramène en permanence vers l’essentielle humilité. Au cœur de ce face à face, dans cette croissance spirituelle, nous retrouvons peu à peu, notre légèreté originelle et apprenons à aimer en vérité, nous apprenons à aimer de l’amour du Christ. Nous croyons en la Résurrection.

    « Espère en Dieu et, d’une manière ou d’une autre, il agira. Dans son amour de l’homme, à travers l’espérance, il ouvrira une autre voie que tu ignores, pour sauver ton âme captive. Seulement ne néglige pas celui qui peut te guérir ». (Pierre Damascène)

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

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