• Newsletter de Franciscans International (FI)

     

         
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    Mars 2016 

    Salutations du Bureau de FI!

    Nous vous remercions pour votre soutien et votre intérêt pour le travail de FI, qui vise à influencer les responsables politiques à promouvoir les droits de l'homme pour les groupes désavantagés et marginalisés. Voici quelques-unes des activités récentes de FI. 

    Pour de plus amples informations, ou si vous avez des questions, veuillez nous  contacter à communication@fiop.org. 

     

    Tout au long du mois de mars, Franciscans International s’est montré actif sur plusieurs fronts au Conseil des Droits de l’Homme  à Genève.  Il a continué de plaider pour qu’il y ait un cadre juridique plus solide pour réguler les activités des entreprises, pour une meilleure protection des demandeurs d’asile et des populations autochtones, et  pour que la communauté internationale prenne un engagement clair afin de mieux suivre les situations d’abus des droits humains. Cette newsletter mettra en lumière les activités principales de FI au Conseil des Droits de l’Homme du mois de mars.

     
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    Le Droit des Femmes à l’alimentation : les Etats et les entreprises doivent être tenues responsables de la protection des Droits de l’Homme élémentaires


    ©Hagens World(CC BY-NC 2.0)

    Le modèle de développement économique actuel encourage un système alimentaire sur lequel les agro-entreprises ont la mainmise totale ; c’est un système qui exploite les personnes, les ressources naturelles et aggrave les inégalités sociales et de genre. Les communautés locales sont déplacées, les travailleurs sont exploités, les populations rurales sont forcées d’aller vivre en ville car elles doivent faire face à une appropriation illicite et non punie de leurs terres.  Alors que les Etats dépendent de plus en plus des investissements  étrangers et des sociétés transnationales, ils sont moins enclins à se conformer à leurs obligations en matière de droits de l’homme. Cela mène à des projets de développement non durables et non réglementés. Avec des pratiques culturelles patriarcales, ce modèle économique ne favorise pas la pleine jouissance pour les femmes de leurs droits, et les condamnent  à subir toutes sortes de violences. Pour surmonter ces obstacles structurels, les femmes s’organisent et plaident pour leurs droits, dont le droit à l’alimentation et à la nutrition, dans toutes les régions du monde.

    Le 8 Mars, 2016, Journée Internationale de la Femme, Franciscans International (FI) a rejoint un groupe d’ONG et de partenaires de la société civile, dont FIAN, pour créer un espace au sein du Conseil des Droits de l’Homme à Genève destiné à donner de la visibilité aux violations particulières concernant le droit à une alimentation et une nutrition saine. Un panel d’activistes pour les droits des femmes venant de divers mouvements sociaux dans le monde et le Rapporteur Spécial sur le Droit à l’Alimentation ont partagé leurs combats pour avoir accès à une alimentation correcte. Des conditions de travail désastreuses pour les femmes travaillant dans les plantations de thé en Inde, à une migration désespérée au Togo, où l’extraction de phosphate et l’accaparement illicite des terres ont déplacé des communautés entières ; du manque de visibilité du travail des paysannes en Espagne, à la discrimination contre les soins et à la sous-alimentation au Guatemala, les récits de ces femmes illustrent les profondes inégalités dont elles souffrent, mais aussi la nécessité pour les Etats et les sociétés de mieux se responsabiliser pour faire respecter les droits humains des femmes. Les récits de ces femmes soulignent aussi  les interconnexions qui existent entre le droit à l’alimentation et les droits des femmes. Par exemple, les femmes sont souvent réduites à être le principal pourvoyeur dans le domaine alimentaire, en conséquence des stéréotypes selon les rôles dévolus à chaque sexe. Cela engendre des inégalités criantes dans l’accès aux opportunités économiques. Mais les femmes sont bien plus que des pourvoyeuses de nourriture, et leurs droits jouent un rôle clef pour aborder le droit alimentaire. « Les femmes, qu’elles soient paysannes,  gestionnaires de bétail nomades ou autochtones, ou qu’elles travaillent dans les plantations ou à la pêche, sont déjà en train de défier le modèle économique dominant et risquent leur vies pour revendiquer leurs droits » a déclare la Secrétaire Général de FIAN, lors de la Journée Internationale des Femmes.

    Les témoignages de ces femmes font l’écho et renforcent FI dans ses efforts soutenus pour exiger un traité juridiquement contraignant pour les entreprises dans le domaine des droits de l’homme. L’un de nos droits les plus élémentaires-le droit à une alimentation correcte, surtout pour les femmes, est menacé tous les jours par le système économique mondial. Les Etats et les sociétés transnationales doivent être tenues responsables de la protection des droits les plus élémentaires des communautés.

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    Australie : Fermez les centres de détention offshore pour les demandeurs d’asile


    Mohammad Ali Baqiri, ancien détenu mineur sur Nauru, s'adresse à l'ONU

    Mohammad Ali Baqiri a fui le régime Taliban en Afghanistan avec la famille de son frère quand il n’avait que 10 ans, en laissant ses parents au pays. Il est arrivé en Australie en 2001 par bateau en provenance d’Indonésie, et  y a ensuite passé trois ans dans un centre de détention australien sur l’île de Nauru. A l’époque,  tous les demandeurs d’asile arrivant par bateau étaient obligatoirement détenus dans des centres offshore en attendant le traitement de leur demande de statut de réfugié. Malgré la fermeture de ces centres de détention entre 2008 et 2012, ils ont maintenant réouvert et fonctionnent toujours à cette date 

    Dans le centre de détention de Nauru, Mohammad a dû faire face à plusieurs actes de violence et de maltraitance et il témoigne du désespoir et des actes d’automutilation que ce système engendre. Beaucoup de réfugiés afghans sur Nauru ont fini par se soumettre à la pression du gouvernement leur demandant de rentrer dans leur pays et ont été assassinés plus tard par les Talibans. Ceux qui sont toujours en vie font à nouveau le voyage, douze ans plus tard, en attendant qu’un bateau en Indonésie les transportent vers l’ Australie.

    Quand Mohammad obtint finalement un visa, on le plaça directement en huitième année à l’école,  sans avoir la possibilité de suivre des cours d’anglais pour l’aider à s’exprimer. Il a du apprendre l’anglais par ses propres moyens et faire face aux moqueries et à l’attitude raciste de ses camarades .

    Aujourd’hui, Mohammad a 24 ans et termine à l’université en Australie ses études de droit et de business.  Il utilise son expérience pour être le porte-parole de demandeurs d’asile et de réfugiés dans le monde, en insistant sur le fait que de demander l’asile n’est pas un crime mais un droit, et en expliquant que les personnes qui fuient leur pays le font par désespoir et non pas par choix. Mohammad  fait tout pour informer les gens sur les conditions inhumaines dans les centres de détention, en déclarant qu’aucun enfant ne devrait subir ce que lui-même a subi.

    Mohammad a pris la parole aux Nations Unies à Genève le mardi 15 Mars, dans une conférence  parallèle au Conseil des Droits de l’Homme, en racontant son histoire et en insistant auprès du gouvernement australien pour qu’il se conforme à ses obligations en matière de droits de l’homme à l’international, qu’il ferme ses centres de détention, et qu’il mette fin aux ententes commerciales qui financent actuellement ces centres.  La conférence,  qui a également apporté des informations inédites sur la situation actuelle des femmes dans les centres de détention de migrants, a été organisée par Franciscans International, Edmund Rice International, Destination Justice et ChilOut, un partenaire de longue date de FI qui plaide pour les droits des enfants dans les centres de détention pour migrants.

    FI plaide depuis ces dernières années pour les droits des migrants et demandeurs d’asile, donnant des exemples concrets aux Nations Unies et à la communauté internationale, insistant auprès des gouvernements, en particulier l’Australie, la Thaïlande et le Mexique, pour qu’ils se conforment aux normes des droits humains lorsqu’ils accueillent les demandeurs d’asile qui arrivent sur leur territoire.

     
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    Le Conseil des Droits de l’Homme doit faire du Burundi sa priorité


    Le panel demande au Conseil des Droits de l'Homme de mettre le Burundi en priorité

    Malgré les efforts récents des Nations Unies et de l’Union Africaine pour traiter la question des bouleversements socio-politiques et la situation de  violence à la suite du processus électoral en 2015, la situation humanitaire et des droits humains dans le pays demeure une grande source d’inquiétude. Des groupes armés avec une aide extérieure menacent la sécurité socio-politique, et détentions arbitraires, torture, et assassinats sont des faits quotidiens. Jusqu’à maintenant, 250 000 personnes ont fui le pays.

    Le 16 Mars 2016, Franciscans International a rejoint Dominicains pour la Justice et la Paix, Caritas Internationalis, et l’Alliance Evangélique Mondiale afin d’organiser un débat aux Nations Unies pour examiner les causes profondes de la situation de violence actuelle. Les intervenants, y compris Michel Forst, le Rapporteur Spécial sur la Situation des Défenseurs des Droits Humains, ont tenté d’expliquer la situation, tout en identifiant les meilleures façons pour la communauté internationale de soutenir les Nations Unies dans leur suivi et leurs recommandations, de s’engager dans un processus de médiation efficace et global, et de mettre en place un mécanisme de protection pour garantir la sécurité de la population.

    Les intervenants ont remarqué que le Burundi avait montré plusieurs signes annonciateurs de cette crise latente, mais la réponse à cette crise de la Communauté Internationale a malheureusement tardé. Ils soulignent le manque de confiance et de vrai dialogue entre le gouvernement et l’opposition. Frère Emmanuel Ntakarutimana OP, ancien président de la Commission des Droits de l’Homme Indépendante Nationale a fait remarquer que les droits sociaux et économiques avaient été moins pris en compte que les droits civils et politiques, et avaient provoqué un mécontentement général et une perte d’espoir chez les jeunes gens préoccupés par leur avenir,  les ayant amené vers des partis politiques violents.

    Les personnes qui ont pris la parole depuis la salle, ont demandé une augmentation du nombres d'observateurs et médiateurs extérieurs pour permettre un dialogue plus suivi entre les factions au Burundi. Ils ont demandé aux Nations Unies de renforcer le contrôle et le suivi du pays, en soutenant la Commission des Droits de l’Homme Nationale, et de créer des mécanismes qui rassurent la population. Le débat s’est terminé en demandant  instamment au Conseil des Droits de l’Homme de donner la priorité au Burundi sur son programme  pour faire revenir la paix dans le pays et permettre au grand nombre de réfugiés, dont beaucoup de journalistes, de rentrer au pays en toute sécurité.

     
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    Il faut mettre fin à la complicité des Etats dans le domaine des violations des Droits de l’Homme contre les populations autochtones


    Le panel se penche sur le problème de la discrimination contre les minorités en Asie

    « Nous devons prendre conscience des réalités que l’on n'évoque pas toujours dans les salles principales du Conseil des Droits de l’Homme » a déclaré avec insistance M. Adrien Zoller, de Geneva for Human Rights and Global Training, concernant les graves violations des droits à la personne commises par les Etats à l’égard des populations minoritaires et des populations autochtones sur leur territoire. Mr Zoller a présidé une table ronde sur la discrimination permanente et la violence soutenue par les Etats contre les minorités ethniques en Asie.

    Franciscans International et plusieurs ONG partenaires ont animé le débat le 15 Mars aux Nations Unies, en manifestation parallèle au Conseil des Droits de l’Homme, pour donner aux défenseurs des droits de l’homme en Birmanie, au Japon, et en Papouasie Occidentale l’occasion de partager leur expérience et leur analyse des politiques des Etats à l’égard des minorités et des populations autochtones.

    Dans ces trois pays, les populations autochtones et les minorités ont subi arrestations arbitraires et violences, exécutions extrajudiciaires, et un accès très limité, voire inexistant, à la justice. En Birmanie, par exemple, 600 violations des droits de l’homme ont été commises par l’Armée seule, contre le peuple Kachin dans le Nord du pays et aucun cas n’a fait l’objet d’une traduction devant la justice. A Okinawa, au Japon, les manifestations des populations  autochtones locales contre la construction d’une nouvelle base américaine ont été accueillies par des arrestations arbitraires et de la violence excessive de l’Etat Japonais qui n’a jamais reconnu leur droit à l’auto-détermination et leur a interdit la pratique de leur langue et de leur culture. En Papouasie, l’année 2015 tient le record des arrestations de masse et de cas de maltraitance. Les jeunes Papous sont régulièrement tués par les forces de police lors de manifestations pacifiques, ou torturés en tant qu’activistes politiques, même s’il n’y a aucune preuve d’activisme. Tous ceux qui critiquent le gouvernement (en particulier les journalistes issus de populations autochtones) deviennent une cible pour la violence policière. On mène rarement des enquêtes sur ces cas et on ne les fait pas remonter jusqu’aux tribunaux. Les intervenant se sont mis d’accord pour faire pression sur les gouvernements pour qu’ils renoncent à appliquer  ces mesures violentes et agressives à l’égard des minorités et populations autochtones, et on insistés qu’il faut poursuivre une surveillance étroite des trois pays par les Nations Unies.

    Actif depuis des années dans le domaine du plaidoyer pour les droits de l’homme en Papouasie Occidentale, FI considère que le débat a été une occasion supplémentaire d’exposer le cas de la Papouasie Occidentale devant la communauté internationale et les décideurs politiques présents pour le Conseil des Droits de l’Homme.  La manifestation  a donné la possibilité aux voix autochtones de se faire entendre, permettant aux acteurs engagés sur le terrain de partager leur expérience et leurs informations au niveau international, où la réalité des violations des droits de l’homme n’est pas toujours présentée de manière explicite.

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    « Baie-Saint-Paul acquiert l’ensemble conventuel des Petites Franciscaines de Marie Homélie de la fête de la Sainte Trinité - 22 mai 2016 »

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