• Novembre- Réflexion de Laurette Lepage-- auteure engagée

    Qui est-elle?Novembre- Réflexion de Laurette Lepage-- auteure engagée

    Laurette Lepage

     

    Femme de terrain, a œuvré au Brésil à l'occasion de deux séjours : l'un en formation d'animateurs et d'animatrices de communautés de base; l'autre, en partageant la vie des plus pauvres dans un dépotoir.

     

    De retour au pays, elle passe quinze ans au milieu des exclus du quartier Saint-Roch, à Québec, où elle met sur pied la Fraternité de l'Épi. 

     

    Auteure de cinq ouvrages : quatre sur la méditation de la Parole de Dieu et un sur son cheminement personnel, publiés aux éditions Anne Sigier. Un autre, à paraître : « Debout les pauvres ! »

     

    Et en ce mois de novembre 2008 elle accepte généreusement de nous partager ses réflexions.

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    Merci beaucoup Laurette

    Richard Chamberland ofs

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    NOVEMBRE

     

    Un mois de novembre par année, ça suffit !  Je n'ai encore entendu personne s'exclamer : « Novembre, quel beau mois »!  Les  arbres dépouillés, la pluie, la grisaille, puis la fête liturgique du 2 novembre, appelée « commémoration des fidèles défunts ». Tout contribue à perpétuer l'appellation de novembre, « mois des morts ».  En plus, l'Halloween se plaît à nous présenter des décors macabres combien mortifères!

     

    Novembre, mois des morts !..  Pourquoi pas plutôt, le mois des vrais vivants ?  Inutile de le nier; la mort fait peur et même si la religion perd du terrain de nos jours, cette peur est encore nettement inscrite dans notre société. Quand on voit le lot de morts violentes de l'actualité quotidienne, le trépas de nos proches, sans oublier la fragilité et l'usure inscrites dans nos propres corps, comment croire que la vie surgira de nouveau de nos tombes et que les ferments de mort n'auront pas le dernier mot ?

     

    Ne faudrait-il pas élargir notre vision étriquée de la mort, pour parvenir un jour à lui associer un sentiment de joie ? Joie de comprendre que le changement de plan est un plus et non une fatalité ?  Les autochtones pourraient nous en apprendre sur le culte des ancêtres dans une communication intime avec la mort.  Pour eux, les défunts sont omniprésents et il importe de les respecter et de les honorer.  Les mânes des morts reviennent annuellement et dans chaque famille, on prend soin de leur offrir fruits et encens en manifestant de la joie et de la reconnaissance. 

     

    Et pourquoi ne pas s'inspirer de l'Évangile pour apprivoiser cette re-naissance de la mort ? « L'homme ne naît pas pour mourir. Il meurt pour ressusciter », dit Léonardo Boff.  Jésus ressuscité en est la confirmation convaincante.  C'est lui-même qui affirme que « le Seigneur n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 38).   N'avait-il pas dit à Marthe, soeur de Lazare : « Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » ?

     

    En attendant, avec le vieux Job, je me plais à chanter :

    « Le jour viendra, Seigneur,

    où je m'éveillerai en ta présence ».

     

    Laurette Lepage

    « Catholiques et musulmans défendent la vie, la femme, les pays pauvres« La profession du franciscain séculier et son sens d'appartenance» »

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