• PÂQUES, C’EST DANS LA VIE ! - Laurette Lepage

    PÂQUES,  C’EST DANS LA VIE !

    «  La vie elle-même,
    éblouie  de rejaillir intacte.
    La vie insolente et dorée
    comme la vérité nue d’un Dieu crucifié ».  
    (Paul  Baudiquey)


    Nous aurions tort de croire que les soi-disant privilégiés, témoins de la Résurrection de   Jésus, sont des champions de la foi.  Devant la découverte aussi inattendue qu’étonnante, tout le monde ne saute pas de joie.  Regardons-les, en ce matin de Pâques, face au tombeau vide.  Les trois femmes sont saisies de frayeur et baissent le visage vers la terre.  Marie-Madeleine est tout en pleurs.  Pierre rentre chez lui.  Les disciples d’Emmaüs s’en vont, l’air sombre, en disant : « Et nous, nous  espérions » !


    En ce matin de Pâques, les gens d'autrefois et les gens d'aujourd'hui se ressemblent  étrangement.  Ils n’entrent pas brutalement dans la foi en la résurrection. Ce n'est pas dans la certitude qu'ils y arrivent, mais dans leur désarroi, faibles de toutes les questions qu'ils se posent.  Sûrement pas de grandes questions théologiques !  Leurs questions se situent au niveau de la terre: la vie à continuer, le deuil à supporter, les relations à ajuster avec les pharisiens et les Romains. C’est pour eux comme pour nous, une expérience en cours.


    Dieu a voulu que Pâques et la résurrection viennent s'inscrire dans le terre-à-terre de cette vie.  Si les femmes et les hommes de l'Évangile pouvaient revenir au milieu de nous, ils nous parleraient de la vie, de leur vie, dans ce qu'elle a de plus simple, mais aussi dans ce qu'elle a de plus désolant et de plus difficile. Ils nous parleraient à coup sûr de la manière dont cette nouvelle de la résurrection est arrivée au milieu de leur doute ou de leur chagrin. 
    Marie dirait que c’est par la porte des larmes et du deuil que la nouvelle est entrée en elle. Thomas dirait que pour lui, c'est par la porte du doute.  Pierre nous raconterait que c'est par une nuit de travail acharné, pour essayer d'oublier.  Paul nous dirait que c'est par sa lutte contre les Chrétiens. Tous situeraient Pâques au milieu de la vie de tous les jours.  Le Ressuscité n'était pas pour eux d'abord un sujet d'enseignement.  Il était le Vivant qui venait prendre place dans leur vie, pour la rendre encore plus vivante.


    C'est pour cela que Pâques est la plus grande fête des Chrétiens. Elle est plus importante que celle de Noël, même s'il n'y a ni sapin, ni guirlandes, car tout se passe au-dedans, dans le coeur. C'est le jour où Dieu place chaque nouvelle journée des humains sous le signe de sa vie et de sa présence.


     Jésus ressuscité entre dans notre vie par les moments de joie intense et par les moments de tristesse.  Il y entre pour y mettre une graine d'espérance, dans toute situation, dans toute voie sans issue.  Il est là, avec nous, pour pleurer, avec nous pour nous relever, avec nous pour nous rappeler que depuis ce jour de résurrection, il est possible de vivre debout.   Pâques, c’est dans la vie !  On ne ressuscite pas seulement après la mort, mais aujourd’hui.


    Laurette Lepage

     

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