• Prédication de l'Avent: penser à la mort pour tendre vers la vie éternelle

    Prédication de l'Avent: penser à la mort pour tendre vers la vie éternelle

    Pour sa première prédication de l’Avent, délivrée devant le Pape François et la Curie, le cardinal Raniero Cantalamessa a proposé une longue réflexion sur la mort, «bonne grande sœur» qui nous enseigne «à bien vivre» pour peu que nous sachions l’écouter avec docilité.
     

    La pandémie a ravivé chez l’humanité un sentiment de précarité et de caducité, constate le néo-cardinal italien. A l’aune de ce contexte dramatique, et alors que tous s’efforcent de tirer les leçons de cette expérience pour leur vie personnelle et spirituelle, le prédicateur de la Maison pontificale choisit de placer les «vérités éternelles» au centre de ses enseignements de l’Avent. La première d’entre elles est la mort, sur laquelle il appelle à réfléchir «afin d’en tirer des leçons pour bien vivre». Cette «voie sapientielle» de l’expérience, celle de l’Ancien testament, de l’Évangile, des pères du Désert et d’autres cultures, est la perspective privilégiée pour cette méditation.

    A l’école de «sœur la mort»

    La pensée moderne s’est elle aussi emparée de la mort, notamment à travers deux philosophes dont l’influence perdure encore aujourd’hui. Le premier est Jean-Paul Sartre, pour qui l’existence précède l’essence et la vie représente un projet uniquement conditionné par nos choix libres. Or cette conception «ignore complètement le fait de la mort et est donc réfutée par la réalité même de l’existence que l’on veut affirmer».

    Pour le second, Martin Heidegger, la mort représente la substance même de la vie : «l’on nait pour mourir et rien d’autre». Or, saint Augustin, «qui avait anticipé cette intuition de la pensée moderne sur la mort», en tire des conclusions radicalement différentes : «non pas le nihilisme, mais la foi en la vie éternelle».

    «La calamité actuelle est venue nous rappeler combien il appartient peu à l'homme de “planifier” et de décider de son propre avenir, en dehors de la foi» poursuit le capucin qui souligne : «il n'y a pas de meilleure perspective pour voir le monde, soi-même et tous les événements, dans leur vérité que celle de la mort. Et alors, tout prend sa place».

    Dans un monde où semblent prévaloir l’iniquité et le désordre, au détriment de l’innocence, la mort devrait constituer le seul point d’observation «où tout prend sa juste valeur». Car elle signe «la fin de toutes les différences et injustices qui existent entre les hommes».

    «Regarder la vie du point de vue de la mort est une aide extraordinaire pour bien vivre. Êtes-vous troublé par des problèmes et des difficultés ? Avancez, placez-vous là où il convient: regardez ces choses depuis votre lit de mort. Comment alors auriez-vous aimé agir ? Quelle importance accorderiez-vous à ces choses ? Avez-vous un conflit avec quelqu'un ? Regardez-le depuis votre lit de mort. Que voudriez-vous avoir fait alors: avoir gagné ou vous être humilié ? Avoir vaincu ou avoir pardonné ?»

    La pensée de la mort nous empêche aussi de nous accrocher aux choses terrestres et de fixer ici-bas la demeure du cœur. Sachons donc écouter «avec docilité» cette «bonne éducatrice».

    Un besoin pour l’évangélisation

    «La pensée de la mort est presque la seule arme qui nous reste pour secouer de sa torpeur une société opulente» affirme le prédicateur de la Maison pontificale. Dieu, à travers ses prophètes d’hier et d’aujourd’hui, veut réveiller son peuple, car Il aime ses enfants et ne veut pas que ceux-ci soient comme un «troupeau parqué pour les enfers et que la mort mène paître». (Cf. Ps 49, 15)

    «La question du sens de la vie et de la mort a joué un rôle important dans la première évangélisation de l'Europe et il n'est pas exclu qu'elle puisse en mener un semblable dans l'effort actuel pour sa ré-évangélisation» ; une chose demeure en effet immuable et inéluctable: le fait que les hommes doivent mourir. Et c’est précisément «la question posée par la mort qui ouvrit la voie à l'Évangile, comme une brèche toujours ouverte dans le cœur de l'homme».

    Mort corporelle et mort spirituelle

    Il n’est pas question de rétablir la peur de la mort, car Jésus est venu pour la détruire, non pour l’accroitre. En revanche, «il faut l’avoir connue pour en être libéré».

    Le cardinal Cantalamessa ne parle pas ici de la mort corporelle, mais de ce que l’Apocalypse nomme «la seconde mort» ; celle-ci n’est pas une Pâque, un passage, mais bien un «terrible terminus». «C’est pour sauver les hommes de cette catastrophe que nous devons recommencer à prêcher sur la mort», préconise-t-il.

    «Ce qui donne à la mort son pouvoir le plus redoutable pour angoisser le croyant et pour l'effrayer, c'est le péché. Si quelqu'un vit dans le péché mortel, pour lui la mort a encore l'aiguillon, le poison, comme avant le Christ, et par conséquent elle blesse, tue et envoie à la géhenne».

    Participer à l'Eucharistie reste le moyen le plus vrai, le plus juste et le plus efficace de «se préparer» à la mort, à l’instar de Jésus qui, en instituant ce mystère, a anticipé sa propre mort, nous propose de nous unir à Lui et offrir notre vie au Père.

    «Avec tout cela, nous n'avons pas ôté son aiguillon à la mort - sa capacité à nous angoisser que Jésus lui-même a voulu expérimenter à Gethsémani. Cependant, nous sommes au moins mieux préparés à accepter le message consolant qui nous vient de la foi et que la liturgie proclame dans la préface de la messe pour les morts : “Pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite, elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux”».

    source https://www.vaticannews.va/

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