• Présence des Franciscains-Récollets en Nouvelle-France *II de III

    Présence des Franciscains-Récollets

    en Nouvelle-France  *II de III

    Histoire franciscaine d'ici

    par René Bacon, ofm

    Quand en 1629, les frères Kirke exigent la reddition de Québec, Champlain envoie le récollet Joseph de La Roche-Daillon parlementer avec eux. On permet alors aux Récollets et aux Jésuites de rentrer en France, via l’Angleterre.
    De 1632 à 1670, les Récollets ne peuvent revenir au Canada pour divers motifs que les historiens n’ont pas encore pleinement réussi à démêler.

     

                                                                        Frère Didace Pelletier,
                                                                       récollet, 1657-1699

     Accueil par Mgr de Laval

     Conduits par leur provincial, cinq Récollets arrivent donc à Québec à l’été 1670 : les pères Gabriel de la Ribourde, à titre de commissaire provincial, Hilarion Guénin et Simple Landon, ainsi que le diacre Luc François et le frère lai Anselme Bardou. À cette occasion, Mgr de Laval publie une lettre officielle pour “donner un témoignage public de l’allégresse et de la consolation causées en tous et chacun par le retour de ceux que les Anglais ont chassés il y a plus de 40 ans”.

    Les Récollets, à la rivière Saint-Charles, doivent reconstruire entièrement leur couvent et sa chapelle qu’ils mettent, cette fois, sous le patronage de Notre-Dame des Anges. En 1674, y résident deux Récollets prêtres et un frère; cependant que quatre autres Récollets travaillent au fort Cataracouy (Kingston), à l’Ile Percée, à Port-Royal et à Trois-Rivières.

    En 1677, les Récollets ouvrent à Québec un noviciat où Jacques Denis, né à Trois-Rivières, revêt l’habit franciscain, recevant en religion le nom de Joseph. Après avoir étudié la théologie quelques années en France, le père Joseph Denis revient en Nouvelle-France se dépenser durant plus de 50 ans, en divers postes, au service des Récollets et de l’Église canadienne. Il compte assurément parmi les plus belles figures qu’ait produites la mission canadienne des Récollets.

    Frère Didace Pelletier

    Au même noviciat, en 1678, Claude Pelletier, natif de Sainte-Anne de Beaupré, revêt aussi la bure grise des Récollets. Devenu frère Didace, il accompagne le père Joseph Denis à Percé, Plaisance et Montréal, y exerçant avec compétence son métier de charpentier et de menuisier, tout en donnant l’exemple d’une vie religieuse sainte et rayonnante. Peu après sa mort, survenue à Trois-Rivières le 21 février 1699, plusieurs miracles se produisent autour de son tombeau, comme l’atteste la Copie des actes du très dévot Frère Didace Pelletier…, dont le manuscrit est conservé aux Archives du Séminaire de Québec (Fonds Verreau, carton 13). En 1719, le père Joseph Denis écrira que la population du Canada a “déjà canonisé de vive voix” ce serviteur de Dieu. Sa cause de béatification pourrait, dans un proche avenir, être introduite en cour de Rome.

    Enracinement des récollets

    En 1687, Mgr de Saint-Vallier note qu’au couvent des Récollets à Québec “il y a douze ou quinze religieux … toujours prêts à aller partout où il plaît à l’Évêque de les envoyer. J’ai sujet, ajoute-t-il, de me louer d’eux dans les emplois que je leur ai commis”. En 1692, avec l’arrivée de 14 nouveaux religieux, il y a en Nouvelle-France 28 Récollets, soit 17 prêtres et 11 frères (lais ou clercs).

    Cette même année 1692, Mgr de Saint-Vallier achète des Récollets leur couvent et leur chapelle pour y établir l’Hôpital-Général de Québec. Certaines parties du couvent, en particulier le réfectoire, sont intégrées aux nouvelles constructions de l’Hôpital-Général. Et leur chapelle, qui se voit encore de nos jours, est considérée la plus ancienne du Canada. C’est le récollet Luc François qui en 1670-1671 en avait dressé les plans, dessinant le retable et l’ornant d’une Vierge de l’Assomption. Cette chapelle témoigne de la présence des Récollets à la rivière Saint-Charles durant plus de 30 ans.

    En cédant Notre-Dame des Anges, en 1692, les Récollets reçoivent de l’Évêque la permission de se construire à la Haute-Ville de Québec un nouveau couvent avec chapelle, qu’on dédie à Saint-Antoine de Padoue. Ce couvent abritera jusqu’en 1763 le noviciat et le scolasticat de philosophie et de théologie des Récollets. En 1784, le Commissaire provincial Félix de Berey rappellera que, “à la prise du pays, une sçavante, riche et curieuse bibliothèque de plus de quatre mille volumes” se trouvait au couvent Saint-Antoine.

    Implantation à Trois-Rivières

    En 1692, les Récollets sont aussi autorisés à se construire des couvents à Montréal et à Trois-Rivières. À ce dernier endroit, les Récollets avaient de 1671 à 1682 exercé “les fonctions curiales” auprès de la population locale et des alentours. Le couvent qu’ils commencent à construire en 1692 est dédié à saint Pierre d’Alcantara. À partir de 1693, Mgr de Saint-Vallier leur confie la cure de la paroisse, charge que les Récollets exerceront jusqu’en 1776. Cette année-là, par manque de personnel, ils devront abandonner leur couvent et quitter la paroisse. Après avoir servi d’hôpital, de cour judiciaire et de prison, l’ex-couvent des Récollets et leur chapelle deviendront, à partir de 1823, propriété des Anglicans. Jusqu’à récemment, ceux-ci s’en servaient comme église paroissiale et presbytère. Ils viennent de s’en départir au profit de la Ville de Trois-Rivières, qui compte en faire un Centre culturel intégré aux activités du Vieux-Trois-Rivières.

    vol 118, no 3 • 15 novembre 2013

       

    source http://www.nrfweb.ca/

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  • Commentaires

    1
    Luce Beaulieu
    Dimanche 8 Décembre 2013 à 21:00

    Je trouve cet article très intéressant puisque je suis allée à l'école à Québec.

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