• PRIER AVEC LE CANTIQUE DES CANTIQUES - Élisabeth (5)

    PRIER AVEC LE CANTIQUE DES CANTIQUES le 5e et d'autres à venir

     

     TROISIEME POEME

     

    PRIER AVEC LE CANTIQUE DES CANTIQUES - Élisabeth (5)

    Sur ma couche la nuit j'ai cherché celui que mon cœur aime.

    Je l'ai cherché mais je ne l'ai point trouvé.

    A  l'heure de la prière, au temps de l'oraison, dans le secret de ma chambre ;  à l'heure où je m'abandonne, où je dépose les armes et enlève tous les masques, dans la solitude et le silence,   je te cherche et  t'appelle mon Dieu.

    Allongée sur ma couche, comme une épouse près de son époux, je te raconte toute ma journée, je te confie tous mes problèmes, je te fais part de mes doutes, mes faiblesses, mes manques, mes fautes. Comme une épouse  au côté de son époux, je ne crains pas  de te montrer ma nudité car je sais que tu me comprends, que tu prends soin de moi et qu'en toi j'ai mon refuge.... mais parfois il me semble que tu n'es pas là, que  tu ne m'écoutes pas,  que je parle dans le vide. Peut être suis-je dans cette nuit des sens dont parle St Jean de la Croix, je ne sais, alors, « je me lèverai et parcourrai la ville…. »,  je quitte ma solitude et  ma retraite  pour te chercher  dans l'agitation du monde mais là non plus « … je ne t'ai point trouvé ! ».

     

    Les gardes m'ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville.
    Avez-vous vu celui que mon cœur aime?

    A peine les avais je dépassé, j'ai trouvé celui que mon cœur aime.

    Je l'ai saisi et ne le lâcherai point que je ne l'aie fait entrer

    dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m'a conçue

     

    Je me suis heurtée à mes limites, toutes mes croyances et mes projections mais à peine les avais je dépassées, pour me lancer dans l’inconnu sans tenir compte du danger,  j'ai trouvé celui qui est par delà le bien et le mal, le jugement, la rétribution et le châtiment, celui qui est tout Amour et que mon cœur aime.

    Je l'ai saisi fermement  pour le conduire au lieu de ma naissance, lieu de l'alchimie secrète  de l'union entre le masculin et le féminin, lieu de ma conception, moment mystérieux où Dieu  insuffle dans la matière une partie de lui même, cette âme qui va m’habiter, et son oui, son précieux consentement pour cette si formidable et périlleuse aventure de la vie afin  dévoiler et d’exprimer sans fin Son Amour .... Lieu où l’infini s’unit au fini,  où Dieu devient Mère, où Il n'est plus que rehem,( entrailles , matrice, miséricorde). Amour miséricordieux de la mère qui toujours est présente pour son enfant, le console, le protège,  l'accueille, le bénit, allant jusqu'à donner sa vie pour lui s'il le fallait.

    C'est là que je veux te conduire mon Bien aimée, je veux ouvrir toutes grandes les portes de la chambre de la  Miséricorde! Dans ce sein avec toi je veux reposer.

     

    Sixième poème.

    Je dors  mais mon cœur veille. J’entends mon Bien aimé qui frappe :

    Ouvre moi ma sœur mon amie, ma colombe ma parfaite ;

    car ma tête est couverte de rosée, mes boucles des gouttes de la nuit.

    Celui qui ne me connait pas pense que je suis engluée dans le quotidien de mon existence, mangée par le matériel, complètement assujettie aux contingences de ma nature mais  en réalité je veille. Je reste à l'écoute, je guette dans ma nuit, les premières  lueurs de l'aurore,  et c'est parce que  mon cœur veille que j'entends mon Bien aimé lorsqu'il tape à ma porte, qu'il m'appelle, provoquant l'éveil de  mon âme.

    Sa tête est couverte de rosée, Tal, en hébreu, valeur numérique 39 , trois fois 13, trois fois Ehad Un, le Nom de Dieu, celui de l’Amour Aahavh du Père,  Fils et  St Esprit...eau précieuse qui provient de la  source lumineuse cachée qui sourd de l’obscurité,  à l'aube de la rédemption et qui sert à la confection de l'eau lustrale, l'eau purificatrice...Le talith, (châle de  prière,) contient le mot Tal, c’est le châle de la rosée dont Tu t'enveloppes Seigneur . Tu viens à moi revêtu de toutes mes  prières, mes larmes de joie,  de peine, de reconnaissances et de louanges .

     

    J'ai ôté ma tunique, comment la remettrai je ?

    j'ai lavé mes pieds, comment les salirai-je ?

     

    Voilà comment dans ma paresse et mon indifférence, j’ai osé te répondre à toi qui m’appelait avec tant d’empressement. J’ai oublié l’exemple de notre père Abraham par le mérite duquel toutes les nations sont bénies, j’ai oublié de dire « me voici! »  Il était tout entier dans la présence de l'instant. « me voici »,  la disponibilité pleine et entière dans l’espace et le moment présent est le point de rencontre de l’homme et de Dieu pour la relation consciente.

    L'amour  est cet art de l'attention, de l’écoute,  de la disponibilité, du pas accordé, des voix ajustées. Mais je n'étais pas disposée, trop  prise par mes projets et mes habitudes. Cependant, tu t'es  fait si pressant Mon bien aimé a passé la main par la fente et pour lui mes entrailles ont frémi que je me suis levée mais c'était trop tard, il ne m'avait pas attendu.

    Sa fuite m'a fait rendre l'âme et les gardes, les gardes m'ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville. Ils m'ont frappée, ils m'ont blessée…Torturée et meurtrie par mes reproches, mon sentiment de culpabilité et mes regrets je suis tombée dans une langueur insupportable, je ne puis plus vivre mon Seigneur car tu  es l'essence de mon essence, le battement de mon cœur, ma respiration.

    Que tout le monde le proclame bien fort et bien haut, Je vous en conjure filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien aimé que lui déclarerez-vous? Que je suis malade d'amour,  jusqu’à ce que cette clameur lui parvienne et qu’il me revienne !

     Élisabeth

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