-
Que serait la dimension réelle du mot Paix ou Shalom ? Art 4 - Élizabeth
Shalom
Le mot paix est un mot qu’on rencontre souvent dans les Evangiles et somme toute ce n’est pas étonnant puisque dans cette partie du monde et dans la langue hébraïque pour saluer ou pour quitter une personne on emploie le mot Shalom, paix pour dire bonjour ou au revoir.
Il me paraît intéressant de revenir sur ce mot et d’approfondir son sens parce que Le Christ l’a employé me semble t’il d’une manière tout à fait particulière lorsqu’il nous dit : Je vous laisse ma paix. C’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas à la façon du monde. (Jean 14,27). Cette restriction m’a interpellée et j’ai pensé qu’il y avait peut être dans le mot Shalom une autre dimension que celle d’une simple salutation ou d’un appel à vivre sans conflit, sans guerre, sans discorde voire sans agressivité entre nations, dans nos sociétés, dans nos familles.
Shalom, vient de la racine Shalem : être entier, intact, achevé, complet ; de shilem s’acquitter d’une dette, payer, se réconcilier.
Le chemin qui mène vers la paix est donc aussi un chemin intérieur qui nous conduit à la connaissance de nous même afin de redevenir entier. Le Christ nous demande de sortir de nos divisons, contradictions internes, de rallier, d’unifier nos forces, notre volonté, de devenir un pour retourner à l’UN qui nous contient tous. Nous devons aussi nous acquitter de nos dettes et il n’est pas seulement question ici de nos dettes d’argent mais de tout le poids de nos rancunes et nos rancœurs, nos désirs de vengeance, nos haines tenaces qui sont autant de contentieux que nous nous transmettons de génération en génération. Cette paix qui nous semble un bien inaccessible dans le Christ nous l’avons déjà, à nous de nous y plonger en conscience par notre oui, en entrant dans notre chambre cellule, dans le secret de notre cœur pour le travail intérieur dans la prière et l’oraison. Recevoir la Paix du Christ c’est entrer dans un pardon donné reçu qui rend libre et entier.
Le mot shalem peut aussi se lire, en découpant en deux le mot : lé(vers) shem(le nom) . Commencer la descente dans ses terres intérieures, percer son ombre, c’est aller jusqu’à ses racines pour trouver son nom, notre nom qui nous dira notre vocation particulière, c’est aussi rencontrer le Nom, celui qui me fonde, qui me donne la vie, le souffle : Dieu. Dans le judaïsme, pour ne pas prononcer en vain le nom de Dieu, on dit tout simplement, Achem, le NOM
Union de prière.
Elisabeth------------------
Autres dossiers
- Articles et réflexions (591)
- Articles de Suzanne G Testut (160)
- Art. Laurette Lepage (52)
- Bible (253)
« Homélie du 3ème dimanche du Carême - 11 mars 2012Audio/vidéo :Les prophètes : Marie-Madeleine - InterBible »
-
Commentaires