• Prendre soin des plus faibles pour construire une société solide

    Dans son salut à l'Association "Assifero", qui regroupe des fondations italiennes et étrangères dédiées à la promotion de la personne et de l'économie solidaire, le Pape réaffirme qu'une société solide se construit dans la compassion et la proximité avec les personnes marginalisées.
     

    Alessandro De Carolis - Cité du Vatican

    Sur son site internet, l’Association italienne des fondations et des organismes philanthropiques (Assifero) revendique la promotion d’un «système philanthropique stratégique et efficace pour le développement humain et durable». Un travail initié il y a 20 ans sur la base d'une «approche d'inspiration clairement chrétienne», s’est félicité le Pape ce matin lors de son audience avec les membres de l’institution.

    Imiter les qualités de Dieu

    Le Pape a salué le travail en synergie et dans divers secteurs des fondations privées, basées en Italie et à l'étranger, réunies au sein d’Assifero pour promouvoir la personne et contribuer au «développement de modèles sociaux et économiques sains et solidaires», note François. Il y voit «une charité "tous azimuts"».

    Dans son discours, le Pape demande aux membres de l’association de porter une attention particulière dans leurs programmes à trois valeurs «importantes»: la promotion du bien intégral de la personne ; l'écoute des communautés locales ; la proximité avec les plus petits. Avec la compassion et la tendresse, la proximité est une des qualités de Dieu, leur rappelle François.

    Bien des individus, du territoire, du dernier

    Concernant la «promotion du bien intégral des personnes», le Pape rappelle que l’aide matérielle doit viser à émanciper ses destinataires pour en faire les «protagonistes de leur croissance, du développement de leurs capacités et de leurs talents, tant au niveau individuel que communautaire». En ce qui concerne l'«écoute des communautés locales», il est très important que l'action d'Assifero «ne se réduise pas à une aide sporadique, mais sème des graines pour l'avenir là où les gens vivent», estime François. Il les invite à avoir l’humilité de se mettre à l’écoute, ce qui leur permettra «d'être le porte-parole des besoins des plus faibles auprès des institutions publiques». Enfin, le Pape les invite à prendre soin des plus faibles, de manifester de la proximité «aux derniers», et le Pape de citer le proverbe selon lequel «une chaîne est aussi forte que son maillon le plus faible».

    Être proche des derniers, s'abaisser à leurs blessures, prendre en charge leurs besoins, c'est poser une bonne base dans la construction de communautés unies et solides, pour un monde meilleur et un avenir de paix, a conclu François.

    source https://www.vaticannews.va/

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    Unité des chrétiens: s’opposer à la guerre pour accomplir la grâce de Dieu

    «Nous pouvons imaginer avec quelle douleur le Seigneur doit assister aux guerres et aux actions violentes faites par ceux qui se professent chrétiens». Mercredi 25 janvier en la basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs, le Pape a dénoncé ceux qui se sentent «autorisés par leur foi à soutenir différentes formes de nationalisme obtus et violent» lors des vêpres concluant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. François a appelé les chrétiens à la conversion, pour marcher vers l'unité.
     

    Marie Duhamel – Cité du Vatican

     «Quand vous venez vous présenter devant ma face, [...] Cessez d’apporter de vaines offrandes; [...] Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux. Vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas» (Is 1, 12.13.15). Dans son homélie, le Pape se fait l’écho de l’indignation et des reproches du Seigneur formulés dans le livre d’Isaïe, dont est tiré le thème de cette Semaine de prière pour l’unité, «Apprenez à faire le bien: recherchez la justice», et qui fut lu à l’ambon.

    «Les nouvelles tristes et préoccupantes ne manquent pas et nous nous passerions volontiers des "reproches sociaux" de l'Écriture», reconnait François mais il est selon lui important d’écouter ce qui fait souffrir le Seigneur «pour Lequel nous vivons».

    François identifie deux motifs à l’origine de ces paroles «si fortes» et qui peuvent paraître inopportunes «alors que nous avons la joie de nous réunir en tant que frères et sœurs dans le Christ pour célébrer une liturgie solennelle à sa louange».  

    Faire la volonté de Dieu, et non la sienne

    D’abord, le Seigneur blâme le fait que dans son temple, en son nom, ce qu'il veut n'est pas accompli. Il n’a pas besoin d’encens mais que l’opprimé soit aidé, souligne le Pape. Aujourd’hui, comme hier, la société considère les riches comme bénis de Dieu et méprise les pauvres, mais «c’est se méprendre totalement sur le Seigneur» insiste-t-il. Et ainsi «Dieu souffre quand nous, qui prétendons être ses fidèles, faisons passer notre propre vision avant la sienne, suivons les jugements de la terre plutôt que ceux du Ciel, nous contentant de ritualités extérieures et restant indifférents à ceux auxquels Il tient le plus». Dieu s'afflige de notre «incompréhension indifférente».

    «Le Seigneur irrité par la violence contre le temple de Dieu, qui est l’homme»

    Plus grave encore, la violence sacrilège, le deuxième motif d’affliction du Seigneur qui pointe du doigt le fait que les mains de ses fidèles qui lui construisent des temples, «sont pleines de sang» (Is 1,15) «Nous pouvons imaginer avec quelle douleur (Le Seigneur) doit assister aux guerres et aux actions violentes faites par ceux qui se professent chrétiens», affirme François devant des membres de différentes dénominations chrétiennes, notamment du Conseil pan-ukrainien des Églises et des organisations religieuses en déplacement à Rome.

    Le Pape réaffirme ici avec force ce qu’il proclamait déjà dans Fratelli tutti (n. 86), que la foi «de par l’humanisme qu’elle renferme» doit garder «un vif sens critique» face à ceux qui, encore, «semblent se sentir encouragés, ou du moins autorisés, par leur foi à défendre diverses formes de nationalismes, obtus et violents», des comportements xénophobes, un mépris voire des mauvais traitements envers ceux qui sont différents. La foi doit aider à réagir rapidement quand ces tendances commencent à s’infiltrer, insiste le Pape.

    Passer du mal au bien

    «Pour que la grâce en nous ne soit pas vaine», François exhorte chacun à s’opposer à la guerre, à la violence à l’injustice qu’il ne faut pas se contenter de  dénoncer. «Il faut aussi renoncer au mal, passer du mal au bien». Quand il lance «Apprenez à faire le bien: recherchez la justice» (Is 1,17), la Parole de Dieu, l'admonition vise notre changement, souligne le Pape.

    Avec Dieu, tout est possible

    Ayant diagnostiqué les erreurs, le Seigneur demande d'y remédier. Il assure d’ailleurs que c'est Lui qui lavera nos péchés, parce qu’il sait que nous sommes paralysés par trop de fautes, affirme François. «Seuls, nous n’y arrivons pas, mais avec Dieu tout est possible ; seuls, nous n’y arrivons pas, mais ensemble, c'est possible. Ensemble, en effet, le Seigneur demande aux siens de se convertir». La conversion demandée au peuple, a une dynamique communautaire, ecclésiale, et souligne le Pape, «nous croyons donc que notre conversion œcuménique progresse également dans la mesure où nous nous reconnaissons en besoin de grâce, en besoin de la même miséricorde: en reconnaissant que nous dépendons tous de Dieu en tout, nous nous sentirons et serons vraiment, avec son aide, "un" (Jn 17, 21)».

    Le Pape se réjouit de cette ouverture commune à un changement de perspective. Il se dit reconnaissant de l’attention de chrétiens de diverses communautés et traditions au parcours synodal, qu’il souhaite «de plus en plus œcuménique». 

    Ne pas travailler pour son groupe mais pour le Royaume de Dieu

    François invite cependant à ne pas oublier que «marcher ensemble» et se reconnaître «en communion les uns avec les autres dans l'Esprit Saint» implique un changement, une croissance qui ne peut se faire, écrivait Benoît XVI dans l'encyclique Deus caritas est, «qu'à partir de la rencontre intime avec Dieu», pour apprendre «à regarder cet autre non plus seulement avec mes propres yeux et mes propres sentiments, mais selon la perspective de Jésus-ChristSon ami est mon ami».

    Alors que les chrétiens célèbrent la conversion de l’Apôtre Paul, le Pape l’interpelle afin qu’il leur donne à tous «courage indomptable», afin que chemin faisant, personne ne tombe dans l’écueil de travailler pour son propre groupe plutôt que pour le Royaume de Dieu, ou dans l’écueil de s'impatienter, pire, de perdre l'espoir de ce jour où «tous les chrétiens, dans l'unique célébration de l'Eucharistie, se retrouveront réunis dans cette unité de l'unique Église que le Christ a donnée à son Église dès le commencement».

    source https://www.vaticannews.va/

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  • François invite à communiquer avec le cœur à une époque de polarisations

    «L'appel à parler avec le cœur interpelle radicalement notre temps, tellement enclin à l'indifférence et à l'indignation», écrit le Pape François dans son message pour la 57e Journée mondiale des communications, qui a pour thème cette année: "Parler avec le cœur. Selon la vérité dans la charité". Le Saint-Père encourage à aller à contre-courant pour favoriser la paix, à l'exemple de saint François de Sales, patron des journalistes, dont l'Église commémore la mémoire en ce 24 janvier.
     

    Adriana Masotti – Cité du Vatican

    «Dans le contexte dramatique de conflit mondial que nous connaissons, il est urgent d'affirmer une communication qui ne soit pas hostile. (…) Nous avons besoin de communicateurs disposés au dialogue, impliqués dans la promotion du désarmement intégral et engagés à dissiper la psychose de la guerre qui se niche dans nos cœurs». Cet extrait du message du Pape François pour la Journée mondiale des communications sociales 2023, qui sera célébrée cette année le dimanche 21 mai, montre combien la communication est étroitement liée à l’actualité. Le Pape estime d’ailleurs que communiquer «à cœur et à bras ouverts» n’est pas l’affaire de quelques-uns, mais la responsabilité de tous.

    La dynamique de la communication cordiale

    Après une édition 2022 liée à l’écoute et une édition 2021 axée sur le regard, le Pape souhaite que la 57e Journée mondiale des communications sociales soit cette fois-ci une invitation à «parler avec le cœur», selon «la vérité dans la charité» (Ep 4,15). Le cœur est en effet ce qui pousse à l'accueil, au dialogue et au partage, déclenchant une dynamique définie par François comme celle de «communiquer cordialement». Accueillir l'autre, c'est ce qui permet, après l'avoir écouté, de «dire ensuite la vérité de l'amour».

    «Nous devons avoir peur non pas de proclamer la vérité, même si elle est parfois inconfortable, mais de le faire sans charité, sans cœur. Parce que « le programme du chrétien - comme l'a écrit Benoît XVI - est "un cœur qui voit"» . Un cœur qui, par ses pulsations, révèle la vérité de notre être et qui, pour cette raison, doit être écouté. Cela incite celui qui écoute à se mettre sur la même longueur d'onde, au point de pouvoir sentir dans son propre cœur les pulsations de l'autre. Alors le miracle de la rencontre peut se produire», écrit le Saint-Père.

    Parler avec le cœur signifie laisser entrevoir une participation «aux joies et aux craintes, aux espoirs et aux souffrances des femmes et des hommes de notre temps», estime le Pape. Soit le contraire de ce que suscite un contexte «tellement enclin à l'indifférence et à l'indignation, parfois même sur la base de la désinformation qui falsifie et instrumentalise la vérité». 

    Préférer des mots respectueux 

    Le Pape François donne l'exemple du «mystérieux Voyageur qui converse avec les disciples sur le chemin d'Emmaüs»: parlant avec amour, Jésus accompagne «le chemin de leur douleur», en respectant leur temps de compréhension. Le Souverain Pontife souligne que «de l'histoire marquée par des polarisations et contrapositions - dont, malheureusement, la communauté ecclésiale n'est pas exempte – (…) nous sommes tous appelés à rechercher et à dire la vérité, et à le faire avec charité».

    Cet appel concerne particulièrement les chrétiens, poursuit François, de la bouche desquels «ne devraient pas sortir de paroles mauvaises», mais seulement des paroles capables de faire du bien aux autres et de toucher même les «cœurs les plus endurcis». C'est la «douce force de l'amour» qui a des répercussions sociales.

    «Nous en faisons l’expérience dans la coexistence civique, où la gentillesse n'est pas seulement une question de “bonnes manières”, mais un véritable antidote à la cruauté, qui malheureusement peut empoisonner les cœurs et envenimer les relations. Nous en avons besoin dans les médias, afin que la communication ne nourrisse pas un ressentiment qui exaspère, génère de la colère et mène à la confrontation, mais qu’elle aide les gens à réfléchir calmement, à décrypter, avec un esprit critique et toujours respectueux, la réalité dans laquelle ils vivent».

    Saint François de Sales, un exemple à suivre

    Le Saint-Père évoque ensuite saint François de Sales, docteur de l'Église, évêque de Genève à une époque de tensions avec les calvinistes, proclamé par Pie XI patron des journalistes catholiques. «Sa douceur, écrit-il, son humanité, sa disposition à dialoguer patiemment avec tout le monde et surtout avec ceux qui s'opposaient à lui, firent de lui un témoin extraordinaire de l'amour miséricordieux de Dieu». Pour lui, la communication était un «reflet de l'âme» et une manifestation d'amour: nous «sommes ce que nous communiquons».

    L’enseignement de saint François de Sales, observe le Pape, apparaît «à contre-courant» à une époque où la communication est souvent instrumentalisée. Ses écrits constituent «une lecture extrêmement agréable, instructive et stimulante», avait noté Paul VI. «Si l'on observe le paysage de la communication aujourd'hui, ne s'agit-il pas précisément des caractéristiques auxquelles doit satisfaire un article, un reportage, une émission de radio ou de télévision ou un post sur les réseaux sociaux ? Puissent donc les professionnels de la communication se laisser inspirer par ce saint de la tendresse, en recherchant et en racontant la vérité avec courage et liberté, tout en rejetant la tentation d'utiliser des expressions percutantes et agressives», indique le Souverain Pontife.

    Pour l'Église et le monde

    Le Pape dit aussi rêver d’une «communication ecclésiale qui sache se laisser guider par l'Esprit Saint, douce et en même temps prophétique, qui sache trouver de nouvelles formes et modalités pour la merveilleuse annonce qu'elle est appelée à porter dans le troisième millénaire. Une communication qui mette au centre la relation avec Dieu et le prochain, en particulier les plus démunis, et qui sache allumer le feu de la foi plutôt que préserver les cendres d'une identité autoréférentielle».

    Le Pape met enfin en avant une «communication qui ne soit pas hostile», nécessaire pour promouvoir une «culture de la paix». L'escalade de la guerre redoutée aujourd’hui par l’humanité, avertit François, doit être freinée «au plus vite, y compris au niveau de la communication» car les mots se transforment souvent «en actions guerrières d'une violence féroce». Il y a donc un urgent besoin de communicants «disposés au dialogue, impliqués dans la promotion du désarmement intégral et engagés à dissiper la psychose de la guerre qui se niche dans nos cœurs. (...) Toute rhétorique belliqueuse doit être rejetée, de même que toute forme de propagande qui manipule la vérité, la défigurant à des fins idéologiques. Au contraire, il faut promouvoir à tous les niveaux une communication qui aide à créer les conditions pour résoudre les conflits entre les peuples», estime le Saint-Père. 

    Prière pour les communicants

    Le message du Pape François s’achève par une prière pour les professionnels de la communication, «pour qu’ils exercent leur profession comme une mission»: «Que le Seigneur Jésus, Parole pure jaillissant du cœur du Père, nous aide à rendre notre communication libre, limpide et cordiale. Que le Seigneur Jésus, Verbe fait chair, nous aide à nous mettre à l'écoute de la pulsation des cœurs, à nous redécouvrir frères et sœurs, et à désarmer l'hostilité qui divise. Que le Seigneur Jésus, Parole de vérité et d'amour, nous aide à dire la vérité dans la charité, afin de nous sentir gardiens les uns des autres».

    source  https://www.vaticannews.va/

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  • L’urgence d’une fidélité créatrice

    Pour une Église plus évangélique

    Pour une Église plus évangélique - Femmes et MinistèresDepuis des décennies des voix s’élèvent avec insistance pour enjoindre l’Église catholique d’opérer, au sein de son organisation, des changements majeurs dans son rapport avec le monde et plus spécifiquement avec celui des femmes. En effet, après tant de discussions, de recherches et de publications enracinées dans l’expérience des femmes, force est de constater que la réalité est restée fondamentalement la même. Malgré certains discours renouvelés et des pratiques libératrices semées en terrains fertiles, l’immobilisme institutionnel perdure. Rien d’étonnant que dans l’étape de consultation diocésaine de l’Église, en route vers le synode romain 2023 sur la synodalité, de nombreux rapports acheminés au Vatican fassent état d’une prise de parole éloquente incluant des demandes formelles concernant l’accès des femmes à toutes les fonctions ecclésiales1. 

    Si la crise se manifeste très concrètement sur le plan du fonctionnement et des structures, elle est cependant beaucoup plus profonde car elle atteint le message, le cœur du christianisme et le sens de l’expérience chrétienne. Elle concerne donc la réalité de notre fidélité au Nazaréen et à son Dieu et notre façon de l’exprimer en vérité aujourd’hui. C’est bien sûr tout un ensemble d’éléments interreliés dont nous devons tenir compte pour opérer une transformation globale du système ecclésial. Souvent évoqués, les verbes refonder, déconstruire et reconstruire ne le rappellent-ils pas avec justesse? Dans cet article je m’arrêterai à certains blocages persistants semblables à des nœuds qui fixent et enserrent. Des nœuds à défaire dont la résistance rend le travail d’autant plus difficile qu’elle se renforce parfois depuis des millénaires. Pour y arriver, j’essaierai de tenir fermement le fil d’une fidélité créatrice assez vivifiante pour nous convoquer à construire un vivre ensemble différent.

    1.UNE SOURCE INTARISSABLE  --pour lire la suite voir ICI

    Source   https://femmes-ministeres.org/

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    Audience générale: la vigilance, signe de sagesse et d’humilité

    «Il ne suffit pas d’opérer un bon discernement et un bon choix. Il faut rester vigilant». C'est l'exhortation du Pape François lors de sa catéchèse mercredi 14 décembre. Pour cette «phase finale» de sa catéchèse sur le thème du discernement, François propose la vigilance comme «signe de sagesse et d’humilité».
     

    Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

    François a commencé sa catéchèse ce mercredi 14 décembre en passant en revue tous les cycles d’exhortations qui ont permis de marcher sur les pas de saint Ignace de Loyola. «Nous abordons à présent la phase finale de ce parcours catéchétique sur le discernement», a-t-il confié. Il a rappelé «les éléments du discernement -à savoir la prière, la connaissance de soi, le désir et le livre de la vie» avant de mentionner «la désolation et la consolation, qui en constituent la matière» du discernement. Le Souverain pontife propose à cette phase la vigilance qu’il considère comme «une attitude essentielle» qui permet de détecter la voix du Malin, susceptible de nous détourner du chemin choisi dans notre processus de discernement.

    La vigilance, signe de sagesse et d’humilité

    «Il est nécessaire à ce point de rappeler une attitude essentielle pour que tout le travail effectué pour discerner le meilleur et prendre la bonne décision ne soit pas perdu: l'attitude de la vigilance», a expliqué François. Pour lui, après avoir traversé toute l’étape du discernement pour parvenir à un choix, il faut prendre au sérieux cette attitude qui nous aide à rester éveiller pour ne pas retomber dans le piège du malin. Car, dit-il, «le risque est bien là».

    Selon le Pape, «Il ne suffit pas d’opérer un bon discernement et un bon choix, il faut rester vigilant», considérant cette vigilance comme «un signe de sagesse, signe d'humilité, qui est la voie royale de la vie chrétienne». Cette attitude, a affirmé François est «celle des chrétiens qui attendent la venue finale du Seigneur», rappelant l’invitation de Jésus à ses disciples à rester éveiller. Dans ce sens, la vigilance est ce moyen qui nous conduit à nous mettre davantage à l’écoute de la voix de l’Esprit-Saint qui nous guide dans le vécu de nos choix opérés à travers le discernement. Le Saint-Père exhorte à rester vigilant à l’exemple des ouvriers qui doivent attendre le retour du maître pour lui ouvrir la porte à son arrivée. «Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller». La vigilance est ainsi ce dont nous avons «besoin pour que le processus de discernement soit couronné de succès».

    La vigilance, l’arme de combat contre l’orgueil 

    Considérant l’importance de cette attitude dans la vie chrétienne, François indique que «si la vigilance fait défaut, il y a un très fort risque, que tout soit perdu». Ce manque représente selon lui un danger qui n’est pas «d'ordre psychologique, mais d'ordre spirituel, un véritable piège de l'esprit mauvais». Rester vigilant consiste à mettre de l’ordre dans sa vie pour empêcher la voix du malin nous distraire et nous empêcher de vivre le choix que nous avons fait par le moyen du discernement. Pour François, la vigilance nous permet de reconnaître la grâce de Dieu dans nos actions et d’éviter d’être remplis de nous-même et pris dans le piège de l’orgueil. Le Saint-Père recommande donc d’adopter la vigilance comme arme de combat contre le «mauvais orgueil, de la présomption d'avoir raison, de bien faire, d'être en règle». Car, «Quand nous avons trop confiance en nous-mêmes et non dans la grâce de Dieu, alors le Malin trouve la porte ouverte», a-t-il ajouté, invitant chacun à «le vérifier en repensant à son histoire personnelle». 

    Source https://www.vaticannews.va/

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  • Notre bâton de pèlerin

    Pèlerin

    (Jon Tyson / Unsplash)

    Hélène BoudreauSYLVIE GAGNÉ | 12 DÉCEMBRE 2022

    Pour cette chronique, j’ai choisi d’aborder quelques liens pouvant exister entre la méditation chrétienne [1] et le récitatif biblique. Après avoir suivi l’atelier d’introduction à la méditation chrétienne avec le franciscain Michel Boyer, je me suis jointe à un groupe local de méditation chrétienne. D’autre part, je pratique la discipline du récitatif biblique depuis plus de trente ans.

    Méditation chrétienne et récitatif biblique

    La pratique personnelle de la méditation chrétienne s’apprend peu à peu quand on accepte la simplicité et la gratuité qui la caractérise. Le silence essentiel à la méditation favorise l’écoute intérieure. On se dépose dans l’Esprit-Saint et on Le laisse agir.

    Comme pour la discipline du récitatif biblique, dans l’expérience de la méditation chrétienne nous faisons des exercices d’assouplissement et de respiration, ce qui nous amène à l’intériorisation.

    Nous adoptons ensuite une position corporelle permettant l’ouverture à l’écoute et à l’action du Seigneur, doucement, sans effort, mais en confiance. Tout au long du temps de méditation proprement dit, nous récitons intérieurement ce qu’on appelle notre mot sacré, ou notre mot-prière : ce peut être par exemple « Jésus », « Abba », ou « Maranatha ». Après le moment de méditation, nous prenons le temps pour partager ce que nous avons vécu intérieurement tout comme on le fait en récitatif biblique.

    Un bâton de pèlerin

    bâtonIl y a quelques années, un couple de mes amis, se préparant à vivre le chemin de Compostelle, me remit un bâton de pèlerin qu’ils avaient fabriqué. Ces amis avaient pris soin de me demander quelle Parole de Dieu j’aimerais y voir gravée. Suivant ce que je vivais à cette époque, j’ai répondu : « La vérité vous rendra libres. » (Jean 8,22)

    Le père Boyer a comparé le mot sacré, par exemple « Maranatha », à un bâton de pèlerin. En effet, tout au long de la méditation, les pensées continuent d’aller et de venir sans cesse. Les distractions pullulent. « À certains jours, les questions ralentissent le pas. Sans cesse, nous remettre en marche dans la confiance en ayant recours à notre bâton de pèlerin : notre mot sacré. Il nous sert d’appui et nous encourage à poursuivre le pèlerinage [2] ». Le mot sacré tel un bâton de pèlerin, répété à nouveau en suivant le rythme de la respiration, nous guide et balise le chemin de pèlerinage intérieur.

    Si le mot sacré de notre méditation se compare à un bâton de pèlerinage, nous pouvons expérimenter qu’il en est de même pour le récitatif biblique qui rejoue en nous. Suite à une session, il n’est pas rare qu’un bout de verset se mette à « rejouer » sans cesse en notre cœur, en notre esprit, car il a été gravé en nous. Quand une personne fait l’expérience de la manducation de la Parole en récitatif biblique depuis des années, elle reste encore surprise qu’un verset ou l’autre remonte à la surface dans un moment inattendu et sans même que ce texte biblique n’ait été entendu récemment dans sa vie.

    Le récitatif biblique dans l’action quotidienne

    Les textes bibliques qui se sont frayés un chemin dans toute notre personne, cœur, corps et esprit, entrent comme en dialogue avec notre vécu. Lorsque nous prenons une marche, ou préparons une réunion, ou bien faisons des boîtes pour un déménagement, il arrive qu’une phrase d’un récitatif biblique émerge ou jaillisse en nous. Le Souffle en nous laisse place à la vérité de notre être à l’instant précis où la Parole s’y faufile.

    Comme l’affirme le père Boyer : « Plus qu’une discipline, nous constatons à l’expérience, que la méditation devient peu à peu une priorité de vie. Les changements que nous percevons dans notre manière de vivre, de nourrir les relations avec les autres et de vivre le quotidien sont le meilleur stimulant pour continuer à méditer, à poursuivre le voyage intérieur [3] ». Il en est de même pour la pratique du récitatif biblique : l’action pénétrante de la Parole au fil de la vie stimule le désir de continuer de s’y abreuver.

    Alors, s’il arrive qu’un verset de récitatif biblique nous « poursuive » sans cesse, nous nous adressons au Seigneur, en toute confiance, pour nommer ce que cette Parole tente de nous dire, de nous enseigner, de nous faire découvrir, en ce moment de notre vie, en toute vérité et liberté.

    Ainsi,

     « Comme il faisait route, il entra dans un village… » (Luc 10,28 )
    « Écoutez, (voici que le semeur est sorti)… » (Marc 4, 3)
    « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne vers moi et qu’il boive… » (Jean 7,37)
     « J’ai désiré de désir manger cette Pâques avec vous avant de souffrir… » (Luc 22,15)

    La Parole, comme le bâton du pèlerin, peut guider notre choix de geste ou de parole dans des situations concrètes. Elle guide notre direction et nos décisions. Elle soutient de façon continue, dans la paix intérieure, notre marche.

    Sylvie Gagné, présidente de l’Association canadienne du récitatif biblique.

    [1] NDLR : La méditation chrétienne est une discipline séculaire qui a été popularisée par le moine bénédictin John Main. Il a consacré sa vie à l’enseignement de la méditation selon la tradition chrétienne et il est l’auteur de plusieurs livres sur le sujet qui ont été traduits en français.
    [2] Voir Michel Boyer, Au rendez-vous de la simple présence, p. 14.
    [3] Ibidem, p. 22.

    Source  http://www.interbible.org/

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  • François: «Le bon prêtre est celui qui n'est pas un maître des âmes par l'argent»

    Ce samedi 10 décembre, le Pape François a reçu en audience au Vatican la communauté du Séminaire Conciliaire de Barcelone. L’évêque de Rome a conseillé aux futurs prêtres d'avoir «une vie de prière née de l'action de grâce», les invitant également au sacrifice du renoncement à sa propre volonté.
     

    «Souvenez-vous que lorsque vous serez prêtres, votre première obligation sera une vie de prière née d'actions de grâces pour cet amour particulier que Dieu vous a témoigné en vous appelant à son service». Tel est le conseil donné par le Pape François aux étudiants du Séminaire Conciliaire de Barcelone. Exhortant ces séminaristes à la prière, il les a invités à se confronter aux attitudes de la Sainte Vierge, en s’interrogeant ainsi: «Comment était-elle lorsque Dieu l'a appelée? Et moi, comment étais-je? Avec quel zèle est-ce que je planifie ma future vie sacerdotale? Est-ce que je me lèverai - dit saint Manuel - comme une bulle dans une horloge d'amour en ébullition, pour apporter Dieu au monde? L'emmènerai-je jusqu'à la montagne, jusqu'au plus dur et au plus douloureux?».

    Le bon prêtre

    Le Pape les a aussi invités à toujours se référer au Christ, «Jésus perdu dans le temple, à ce Jésus que l’on doit toujours retourner chercher dans le tabernacle».

    «Perdez-vous là avec lui, en attendant vos fidèles» a lancé le Saint-Père. «Le bon prêtre sait bien que, tant qu'il lui reste des yeux pour pleurer, des mains pour se mortifier et un corps à affliger, il n'a pas le droit de dire qu'il a fait tout ce qu'il avait à faire aux âmes qui lui ont été confiées».

    Le bon prêtre, est aussi celui qui «n'est pas un maître des âmes par l'argent et l'or... sa richesse, sa puissance, n'est que la vertu du nom de Jésus», et cela signifie, a expliqué l’évêque de Rome, le rendre présent dans l'Eucharistie, les sacrements, dans la parole, pour qu'elle naisse dans le cœur des hommes. 

    Faire des sacrifices et renoncer

    Dans ce cheminement, le Pape François relève des efforts à fournir: le sacrifice du cœur, le renoncement à sa propre volonté, comme l’a proposé Dieu à Gethsémani, le sacrifice de l’honneur, celui d’accepter sa croix et de commencer un chemin, souvent d’abandon. «C’est le sacrifice de la vie», a affirmé le Pontife, soulignant qu’en regardant la croix, nous levons les yeux vers le ciel et voyons notre destin.

    Rappelant qu’après le triomphe de la résurrection, Jésus est entré dans le sanctuaire céleste et de là il perpétue cette action continue d'action de grâce, le Pape François a exhorté les séminaristes à «ne jamais cesser de savourer et de se remémorer cet amour de prédilection» qui se déverse et se déversera abondamment dans leur cœur, lors de leur ordination et pour le reste de leurs jours. «N'éteignez jamais ce feu qui fera de vous des prédicateurs intrépides de l'Évangile, des dispensateurs de trésors divins. Unissez votre chair à celle de Jésus, comme Marie, pour vous immoler avec lui dans le sacrifice eucharistique, et aussi dans la gloire de son triomphe», a enfin conseillé François.

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    C'est pour QUAND la FRATERNITÉ ?

     

    OUI MAIS .... QU'EST-CE QUE JE FERAI EN CE SENS AUJOURD'HUI ?

     

    source de l'image FRATERNITÉ 2017

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  • Doux sacrement de réconciliation - Yves KERBRAT

    Le sacrement de réconciliation : une posture pour mes frères prêtres

     

    Les Sacrements Catholiques sont des manifestations de Dieu

    pour nous et pour chacun, chacune en particulier.

    Consentir à accueillir une douce lumière dans une âme en attente, qui espère…

    Se laisser toucher par cette amour fou et inconditionnel de Dieu dans l’instant présent…

     En posture de serviteur au pied de la personne en attente, en demande, en souffrance…

    Pose tes habits d’accompagnateur, de guide, d’enseignant, de celui qui sait…

    Revêt le tablier du Maître, de l’Ami de toujours.

    Silence… Contemple … Laisse passer….

    Passeur d’un moment,

    Baisse ton regard vers la source…

    Descend dans ton cœur profond et communie avec Celui qui Est.

    Dans l’attente du Souffle qui vous relie,

    Loue, implore, adore… Réjouis-toi de ce qui se passe dans le secret d’une âme,

    Ôte tes sandales, devant toi, la demeure de l’infini.

    Abaisse -toi encore… et encore…

    Silence… Prie… Souffre avec… Pleure avec … Rie avec…Offre avec…

    Recueille avec…

    Espères-en Celui qui se donne encore et encore

    Pour toi, pour l’autre et pour le monde,

    Comme un pain béni, une source féconde…

    Tout se dit dans l’intimité du cœur …

    Sans parole… les mains tendues ou ouvertes.

    Tu es là pour être avec, dire et laisser passer et agir l’Amour…

    Moment d’éternité et de pauvreté extrême.

    Pas toujours besoin de mots pour Celui qui vient comme un enfant à naître.

    Toi, pose les mots de l’Église comme une onction de paix, un baume guérissant,

    Dépose sur ce corps, le signe qui regénère, unifie et fortifie.

    Pousser par le souffle, ose la parole qui éclaire et réconforte…

    Que de ton cœur monte cette joie comme un parfum délicat

    Pour ton frère, ta sœur en humanité qui repart debout…

    Silence

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    Le Pape François, lors de ce premier dimanche de l’Avent qui ouvre le temps de Noël, a exhorté les fidèles à sortir de leur torpeur et à se réveiller pour reconnaître et accueillir le Seigneur qui se cache dans les situations les plus communes et ordinaires de notre vie.


    Xavier Sartre – Cité du Vatican

    «Notre Seigneur vient» dit l’Évangile de Matthieu en ce premier dimanche de l’Avent. C’est «le fondement de notre espérance» explique d’emblée le Pape François aux fidèles réunis place Saint-Pierre sous un franc soleil automnal. L’occasion pour lui de s’interroger doublement : de quelle façon le Seigneur vient-il et comment le reconnaître et l’accueillir.

    À la première question, la réponse est toute simple : «Dieu se cache dans les situations les plus communes et les plus ordinaires de nos vies. Il ne vient pas dans les événements extraordinaires, mais dans les choses de tous les jours,» révèle François. Il est là dans notre travail quotidien, dans une rencontre fortuite, dans le visage d’un sans-abri, il «nous appelle, nous parle et inspire nos actions». Il ne nous apparait donc pas «d’une manière éclatante» ou par un signe prodigieux. Il vient «comme il en fut aux jours de Noé» nous dit Jésus dans l’Évangile.

    Être vigilants
    Derrière cette apparente simplicité, se cache une exigence : celle d’être éveillé, alerte et vigilant car «Jésus nous met en garde contre le danger de ne pas se rendre compte de sa venue et de ne pas être préparé à sa visite». Il le fait en rappelant à ses disciples ce qui est arrivé au temps de Noé : les gens à cette époque n’ont rien remarqué et le déluge est arrivé, emportant tout le monde.

    Jésus poursuit sa mise en garde en racontant le sort de deux qui seront aux champs. Si l’un est pris et l’autre laissé, c’est que l’un «était vigilant, capable de discerner la présence de Dieu dans la vie quotidienne» et l’autre «était distrait, entraîné et ne remarquait rien».

    D’où cette exhortation aux fidèles : «en ce temps de l’Avent, sortons de notre torpeur et réveillons-nous de notre sommeil !». Le Saint-Père les invite à se demander s’ils sont conscients de ce qu’ils vivent, s’ils sont vigilants, s’ils sont éveillés. «Si nous ne nous rendons pas compte de sa venue aujourd'hui, nous ne serons pas non plus préparés lorsqu'il viendra à la fin des temps. Restons donc vigilants !» conclut François, invoquant la Vierge pour qu’elle nous soutienne, «elle qui a su saisir le passage de Dieu dans la vie humble et cachée de Nazareth et l'a accueilli dans son sein».

    source https://www.vaticannews.va/

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