• Remise du Prix Régine Orfinger-Karlin 2012 aux Clarisses de Malonne

     

    Un prix bien mérité, félicitations mes soeurs

    Journée internationale des droits de l’Homme

    Remise du Prix Régine Orfinger-Karlin 2012

    Le 7 décembre 2012 au Musée Ianchelevici à La Louvière

    (1premier prix et 3 nominés)

    Mesdames, Messieurs,

    Nous, clarisses de Malonne, sommes profondément touchées et honorées de voir notre actionen faveur de la Libération Conditionnelle, nominée par la Ligue des Droits de L’Homme !

    Nous vous en remercions de tout coeur…  Si nous ne sommes pas là aujourd’hui pour recevoir cette reconnaissance c’est tout simplement parce que nous voulons rester fidèles à la discrétion qui a toujours prévalu dans notre engagement, mais croyez bien que nous n’en sommes pas moins présentes par le coeur et l’intériorité à votre combat pour les droits humains fondamentaux.

    La libération sous condition accordée à certains auteurs de délits même très graves, ayant purgé leur juste peine et ne présentant plus de danger pour la société est un acquis important de notre époque et dans notre pays. Il permet d’entretenir chez des personnes, souvent blessées dans la conscience qu’elles ont d’elles-mêmes, l’espérance en un avenir possible où elles pourront faire la preuve que toute étincelle d’humanité n’est pas morte en elles et qu’elle peut redevenir, moyennant certaines conditions, un feu brûlant qui réchauffe et éclaire la société de manière positive. Nous aimons souligner que cette perspective d’une restauration des auteurs de crimes n’est pas sans incidence positive sur la restauration des victimes.

    Encore faut-il que ces personnes, auteurs de crimes ou de délits, soient rendues aptes à la réinsertion, d’où tout un travail en amont de la libération conditionnelle à l’intérieur même du lieu d’emprisonnement et ensuite un nécessaire accompagnement pendant tout le temps de la réinsertion, particulièrement en ses débuts. Notre société manque encore de cohérence à ce sujet. Les prisons n’ont souvent pas les moyens financiers et humains de mettre en oeuvre un véritable travail de « restauration ». Dans les prisons de femmes la situation semble meilleure que dans les prisons pour hommes, mais à leur sortie les femmes trouvent plus difficilement un lieu d’accueil. Et pour celles dont le procès a été hautement médiatisé et outrancièrement répercuté par l’émotion publique, ce lieu d’accueil est pratiquement rendu impossible !

    Il nous paraît donc urgent de mettre en place un dispositif d’insertion qui protège particulièrement les femmes à leur sortie de prison. Il devrait exister dans notre pays au moins un centre d’accueil subsidié par l’état pour les cas graves qui ne trouvent pas de solution.

    Il y aurait aussi à faire tout un travail d’éducation pour permettre à l’émotion publique non seulement de s’exprimer, ce qui est légitime, mais de se réguler par un débat qui instaure une juste distance entre l’émotion et la décision afin d’éviter que la démocratie se dissolve en une « émocratie » violente et injuste.

    Nous espérons donc que la reconnaissance accordée à notre action constituera un encouragement pour les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités en ce domaine et nous vous remercions chaleureusement de nous avoir permis aujourd’hui de formuler ce souhait qui nous tient à coeur.

    Les clarisses de Malonne

     

     

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