• SI QUELQU’UN M’OUVRE LA PORTE, J’ENTRERAI CHEZ LUI… - art 38 Suzanne

     

    SI QUELQU’UN M’OUVRE LA PORTE,

    J’ENTRERAI CHEZ LUI…[1]

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    Acceptation de Joseph de la maternité de Marie

     

    Chacun vient de fêter Noël à sa façon. Pour beaucoup, c’est le temps des cadeaux, l’occasion de faire plaisir à nos enfants et de manifester notre affection envers nos proches. C’est l’occasion aussi de se rassembler en famille autour d’un repas de fête. C’est un temps de réconciliation. Pour d’autres, dans une attitude plus évangélique, c’est l’occasion de « devenir hospitalité » en privilégiant par exemple l’accueil d’un voisin isolé ; c’est de préparer un repas pour des pauvres ou de leur faire une aumône plus conséquente. C’est peut-être aussi d’être plus attentif à la solitude des personnes âgées ou à la souffrance des malades qui nous entourent. C’est l’occasion de prier avec plus de profondeur et de ferveur etc. Tout cela est bien mais ne reflète pas le vrai visage de Noël.


    Bossuet écrivait : « Qui de vous est né dans une étable ? Qui de vous, pour pauvre qu’il soit, donne à ses enfants une crèche pour berceau ? Jésus est le seul qu’on ait délaissé jusqu’à cette extrémité, et c’est à cette marque qu’il veut être connu. »

    Au moment où Dieu leur offre son plus beau cadeau, les hommes se soucient bien peu de cet évènement qui va bouleverser l’Humanité. Il n’y a pas de place pour Lui ! Pas de place à Bethléem pour recevoir celui dont les anges ont annoncé la naissance comme une grande joie pour tout le peuple. Pas de place parmi les chefs religieux. Pas de place plus tard dans le cœur de ses disciples endormis quand il sera dans la plus grande tristesse, ni dans ceux d’une foule en furie qui réclamera sa mort. La seule place qui lui sera réservée est celle sur la croix, entre deux brigands.


    Pourtant, ce petit enfant qui vient de naître est Dieu venu sur terre pour apporter le salut et la vie éternelle. « Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création afin qu’en toute chose il ait la première place. »[2]

    Jésus n’est pas né simplement pour provoquer un peu de générosité car, dans ce cas à quoi bon un tel abaissement de Dieu ? Jésus est venu pour être présent et nous transformer intérieurement. C’est en nous qu’il ne cesse de vouloir naître, afin de faire de nous de nouvelles créatures et autant d’habitations de son amour.


    Ainsi, quelle place a-t-il eu réellement dans notre cœur le soir de Noël ? Quelle place a-t-il eu au sein de notre famille ? Celle d’un « petit Jésus » sorti de sa boîte et placé dans une crèche et que l’on rangera ensuite jusqu’au prochain Noël ? Ou bien, sa contemplation nous l’a-t-il rendu intérieurement présent ? Si nous lui avons réellement fait hospitalité, il habite nos entrailles et ce temps de Noël a mis alors dans notre cœur un peu de compassion. En effet, en hébreu, « entrailles » et « compassion » sont un seul mot.


    Nous sommes parfois tentés de faire comme si Jésus venait de nouveau chaque année. Certes, le Seigneur reviendra. Mais il n’est pas vraiment reparti ! Si nous entrons dans la dimension spirituelle de sa Présence, nous savons qu’il est là et que, jour après jour, il sollicite la place qui lui revient en notre être. Une place qu’il veut occuper et remplir de sa compassion, pour que, sortant du cercle étroit de nos égocentrismes, nous allions, de sa part, dire son amour à ceux pour qui Noël risque de n’être qu’une fête de plus.


    Accueillons Jésus comme l’Emmanuel, « Dieu avec nous », tous les jours de notre vie. Laissons-nous transformer et passons ainsi de la joie à l’offrande de soi. Le voyage des Mages est un bel exemple de ce « passage », il manifeste la puissance de Dieu à l’œuvre chez ceux qui recherchent la vérité. Les Mages se mettent en marche et vont jusqu’au bout de leur recherche. Ils ont mis peut-être un peu plus de temps que les bergers, peu importe, Dieu permet à chacun de suivre sa route et de prendre le temps nécessaire ; mais le moment est venu où eux aussi se sont retrouvés devant Dieu incarné. Notons leurs réactions :

    -         Ils se réjouissent d’une grande joie : la joie est le premier effet de la présence de Jésus.

    -         Ils s’émerveillent et adorent : par ce signe ils reconnaissent la divinité de Jésus-Christ et comprennent que leur propre vie dépend de Lui.

    -         Ils ont le désir de donner et, d’une certaine façon, de se donner.

     

    Comme l’ont fait avant nous les bergers et les Mages :

    Puissions-nous nous réjouir et entrer dans cette joie spirituelle.

    Puissions-nous nous émerveiller devant la grandeur et la beauté du Mystère.

    Puissions-nous adorer et nous engager en donnant et en nous donnant.

     

    Je profite de ce temps béni pour remercier de tout mon cœur, tous mes amis, frères et sœurs canadiens, qui m’ont accueillie avec tant de générosité et d’amour au mois d’octobre dernier et m’ont ainsi permis de « me donner ».

     

    BONNE ET SAINTE ANNEE A TOUTES ET A TOUS.

    Que Dieu vous accorde sa paix et que tout au long de cette nouvelle année, votre vie soit éclairée par Celui qui est la Lumière du monde !

     

    PACE E BENE

     

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

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    [1] Apocalypse 3, 20

    [2] 1 Colossiens 1, 18

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