• Sommet de Copenhague - Pas le choix –Le Devoir

    Copenhague-2009.jpg Sommet de Copenhague - Pas le choix –Le Devoir

    JOSÉE BOILEAU   12 décembre 2009  Actualités sur l'environnement

    Le sommet de Copenhague est passé à une vitesse supérieure hier alors qu'un nouveau projet-cadre était dévoilé, aussitôt accueilli par des objections américaines. La Chine, la Russie, les pays africains ont aussi précisé leurs espoirs et leurs craintes, qui font bien voir les énormes différends qui ont cours. Mais puisque, comme l'a dit un économiste au New York Times, le coût de l'inaction c'est l'extinction de la race humaine, qui a le choix de ne pas bouger?

    Il y a les pays qui ont les pieds dans l'eau et qui la voient littéralement monter, comme le petit Tuvalu, île du Pacifique en voie d'être noyée pour cause de réchauffement climatique. L'Alliance des petits États insulaires, dont le Tuvalu est membre, a donc marqué un coup symbolique jeudi à Copenhague en voulant limiter à 1,5 °C plutôt qu'à 2 °C la hausse de la température moyenne sur la planète.

    Un objectif devenu impossible à atteindre vu la quantité de gaz à effet de serre actuellement présente dans l'atmosphère, ont rétorqué les scientifiques. Peu importe, «ce que nous négocions ici, c'est notre survie», comme l'a dit le chef de la délégation du Cap-Vert.

    À ces voix, jusque-là bien faibles, s'ajoute maintenant l'Union africaine (UA), dont les 53 États membres ont décidé, et c'est une première, de parler d'une même voix à Copenhague, tant l'enjeu est pour eux fondamental. L'Afrique, dont «la capacité à dérégler le climat est proche de zéro», selon les mots du représentant de l'UA, le premier ministre éthiopien Meles Zenawi, est la plus touchée par le réchauffement climatique. «Ignorer le plaidoyer de l'Afrique est moralement inacceptable», plaidera-t-il auprès des autres chefs d'État cette semaine.

    Qui d'autre, dans cinq ans, dans dix ans, se sentira à son tour bousculé, irrité, quand on lui répondra «trop tard»? La Chine peut-être, qui vit aujourd'hui le paradoxe d'être le plus grand pollueur de la planète, mais qui, face aux dégâts, se montre subitement curieuse et acheteuse de technologies vertes?

    Mais ne sera-t-il pas trop tard pour tous s'il faut attendre que les géants de l'économie — l'Inde, le Brésil, les États-Unis — soient ainsi acculés?

    C'est pourquoi, au-delà de la négociation de Copenhague, il faut poser aujourd'hui les questions difficiles, aborder de front la signification, dans nos pays revenus de tout, de la croissance économique. Jusqu'où peut-on la préserver tout en sauvant la planète? Une récente étude britannique démontre que si les émissions de GES ont augmenté de 3 % par année depuis 2000 (comparativement à 1 % annuellement entre 1950 et 2000), leur hausse a ralenti en 2008, et probablement en 2009 aussi, en raison de la crise. Mais on prévoit que la hausse reviendra dès que la reprise sera là...

    De tels constats nourrissent le discours du «tout économique» que le gouvernement Harper caricature à outrance, mais qui est aussi véhiculé par des syndicats ou des partis de gauche. À quoi bon sauver le monde dans cent ans si les gens y perdent leur emploi aujourd'hui? Le questionnement est légitime, et il appelle des réponses exigeantes. Il ne s'agit plus de produire plus, mais de produire mieux: c'est là un tournant bien plus radical que de simplement implanter des éoliennes! Nos dirigeants ne sont pas encore prêts à y faire face.

    Comme toujours, il faudra donc que l'impulsion vienne de la base — de nous qui nous apprêtons encore à consommer Noël mais qui aurons la bonne volonté d'en trier les déchets... Il n'y a pas qu'à Copenhague où des choix difficiles, déchirants devront finir par être faits.

    ·                                 » conférence de Copenhague

    Source www.ledevoir.com

    « Copenhague : Entretien avec Mgr Migliore, chef de la délégation du Saint-SiègeUne soeur franciscaine participe à la conférence de Copenhague »

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