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    Le village de Taybeh est construit autour de son ancien sanctuaire ; croix byzantine et clochers modernes se répondent.
    (photos © Marie-Armelle Beaulieu / CTS)

    Taybeh, un bijou et un trésor

    Claire BurkelCLAIRE BURKEL | 7 JUIN 2021

    En un même lieu plusieurs lectures, archéologique, scripturaire et contemporaine. Le village palestinien de Taybeh offre des fouilles historiques, une foule de références aux textes bibliques et un regard sur la vie paysanne d’aujourd’hui.

    Lire l’Évangile là où il a été entendu et composé est un des buts principaux de tout pèlerinage en Terre sainte. Si l’on vient écouter Jésus au plus près, on mesurera les distances qu’il parcourait d’un bourg à l’autre, on vivra dans la même nature des monts pelés de Judée ou des champs de Galilée, on dormira sous le même ciel qu’Abraham qui comptait les étoiles (Gn 15,5) et on se rafraîchira aux mêmes sources que Jacob et la Samaritaine (Jn 4,12). Au cœur du pays, en pleine montagne, est un village où sont donnés des éléments très simples et concrets pour appréhender la Bonne Nouvelle. On peut arriver à Taybeh par une route sinueuse depuis la sortie nord de Jéricho ou depuis Jérusalem, au-delà de Ramallah.

    Sa position élevée (915 m) lui vaudra un cantonnement de garnisons romaines en 69 ap. J.-C. et l’édification d’un château croisé, le Castel Saint-Élie. Des fouilles en 1986 ont établi une première occupation du site dès le Bronze moyen (2300 à 1550 av. J.-C.). Une tribu israélite s’y installe au Bronze récent : « Le lot des fils de Joseph partait du désert qui monte de Jéricho dans la montagne de Béthel puis de Béthel vers Luz et vers la frontière des Arkites à Atarot. » (Jos 16,1-2)

    À l’époque du Fer, elle est connue sous le nom d’Éphraïm (2 S 13,23) et plus tard Ephrône (2 Ch 13,19). Sous la période hellénistique, elle est désignée Apharéma (1 M 11,34), objet d’échanges entre les souverains Démétrius (145-140 av. J.-C.) et Jonathan (160-142 av. J.-C.) L’évangile n’en fait qu’une seule mention, après la résurrection de Lazare, quand les pharisiens, les grands-prêtres et surtout Caïphe ont décidé d’éliminer Jésus : « Il cessa de circuler en public parmi les juifs, il se retira dans la région voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm, et il y séjournait avec ses disciples. » (Jn 11,54)

    Selon l’Onomasticon d’Eusèbe de Césarée (265-339), le guide touristique de l’époque, elle est appelée Éphrem par les Byzantins qui édifient au IVe siècle, en souvenir du séjour de Jésus, une petite église à plan tréflé. Détruite au VIIIe siècle, elle est réédifiée dans le style roman au XIIe par les Croisés qui feront du village une place-forte. Lorsqu’en 1187 Saladin reprend aux Francs le territoire, il lui donne le nom de Taybeh. Mais un séisme ébranle toutes ces structures en 1202. Ce petit bijou de ruines de deux églises imbriquées l’une dans l’autre présentait une lecture difficile qui a été déchiffrée par l’archéologue français Vincent Michel entre 2000 et 2009.

    sanctuaire de Taybeh

    Après les fouilles, le sanctuaire retrouvé.
    La nef de l’église byzantine et croisée, chœur surélevé tourné vers l’est, petit baptistère en croix tréflée.

    Trois étymologies pour un seul lieu    (pour lire la suite c'est ICI)

    source http://www.interbible.org/

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