• Un fleuve de joie parfaite dans lequel succombent nos défaites - Bruno

    Un fleuve de joie parfaite dans lequel succombent nos défaites

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    J’entendais ses pas approcher dans l’herbe fraîchement coupée. Il ne voulait point me sortir de ma méditation intérieure. Le bruit de ses sandales faisaient le même son qu’un oiseau sur une branche. Je vis au loin la sérénité de son visage. Il s’assit, à plusieurs mètres de moi, puis pria profondément dans un silence serein.

    Il est moine et je suis éducateur. Il est loin, apparemment de ce monde, et je mets mes deux pieds dans la glaise. Et pourtant, cette prière intérieure, nous rapprochait mystérieusement.


    Les arbres coiffaient leurs longs cheveux verts au peigne du vent de l’été.

    Mon corps était en symbiose avec la terre qui m’a vu naître et me recueillera à ma mort.

    Je sentais l’Esprit du Christ entrer dans mes alvéoles pulmonaires, comme une respiration d’un subtil parfum éternel.


    L’Amour réchauffait mes os telle une source chaude, voire bouillante qui traverse votre corps.

    Je vivais Dieu. Je ne Le priais plus depuis longtemps, Il habitait en moi comme un léger souffle me procurant une paix viscérale sans égale.

    J’ouvris doucement les yeux et vis le moine sourire. Pas un sourire stupide, niais, non un sourire de félicité.


    Et je me dis, qu’il devait aussi respirer la présence de l’Esprit saint et savourer les fruits de Sa joie.

    Et le silence nous parlait encore de la venue divine dans nos cœurs.

    Il était certes, cinq heures du matin, et le soleil commençait à montrer son visage rayonnant.


    Il fallait désormais goûter à la nourriture terrestre. Un solide petit déjeuner s’imposait.

    Tout cela, est existentiellement à la fois transcendant et d’une réalité déconcertante.

    L’Esprit n'annihile en rien notre corps. Il vient faire sa demeure aussi bien dans nos désirs, nos scories, nos blessures, nos pleurs autant que notre bonheur de vivre.


    Le moine se leva pour aller déjeuner aussi et me dit : j’ai vécu la Joie parfaite.

    Je peux dire aussi que cette Joie, que l’on dit chrétienne, je la connais grâce à l’Esprit depuis des années de retraites spirituelles. Elle vient toujours m’habiter lorsque mon âme murmure dans le quotidien.


    L’Esprit saint est le feu de notre amour pour Dieu qui fait consumer toutes les différences.

    La prière est l’aliment du chrétien qui veut acquérir la Force promise par le Christ.

    En fait, prier ne sert à rien, dans le sens utilitariste du terme, il faut parler à l’Esprit comme à un ami.


    Le temps qui passe avec ses secondes infernales n’existe plus.

    Dans l’adoration, la prière, le silence nous devenons intemporels.

    Nous sentons la profondeur de notre éternité qui s’élance comme un corbeau vers le ciel bleuté. Nous sommes réellement des étoiles qui jaillissent de leurs nuits pour faire éclater la beauté de la Vie.


    L’Esprit nous donne tant d’énergie que nous pouvons chanter, danser et nous battre pour que chaque injustice soit ressentie comme vous étant adressée.

    Nous possédons la Force de Dieu pour toujours et à jamais, jusqu’à notre souffle dernier où nous verrons sa bonté nous tendre la main.


    Alors peu importe demain, hier sauf pour ce qu’il nous apprend, l’instant d’allégresse est suffisant à notre bonheur d’être des chrétiens spirituels, c’est-à-dire, vivant effectivement une spiritualité de roc.


    La Joie, oui la joie immense et délicieuse, comme un océan aux vagues spumeuses. Cette joie contagieuse qui nous tient debout, énergiques et libres. Nous devons la partager, afin que chacun déguste le fruit de l’Esprit dont découle une Force invincible face aux adversités.

    Joie, la vie d’un chrétien ou d’une chrétienne, qui vit de façon effective sa spiritualiser, est un fleuve de joie parfaite.


    C’est à cela que l’on reconnaît le chrétien du pharisien, n’est-ce pas ?

    Alors, transpirons d’allégresse même face à la mort qui nous attend tous, elle n’est que le marche-pied vers une résurrection parfaite de notre être. Le corps est souvent la lourdeur qui empêche notre âme de s’envoler vers un ailleurs merveilleux. Mais, il faut que nous instaurions sur Terre, une saveur d’Éden. Dieu n’est pas dans l’éther d’un firmament sans nuages. Il est en nous. Il vit en nous. La prière silencieuse permet de mieux le rencontrer. Le bruit détruit tellement notre vie intérieure, qu’il faut parfois se retirer pour se retrouver, dans un face à face avec l’Esprit de Vie.

     

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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