• VEUILLEZ LIRE DANS MON COEUR - art. 18 Suzanne

    VEUILLEZ LIRE DANS MON COEUR

    Susanne-art-18.jpg Arthur en prière aux Carcéri - Assise 8ème centenaire

     

    Les commandements du Christ nous enseignent comment être.

    Ils sont le chemin et nous apprennent à nous exercer dans le désir de grandir dans notre relation et dans notre union profonde à Dieu, toujours plus accomplie, et non dans un rapport d’esclave ou dans l’espoir d’une récompense.

    Rappelons-nous ces paroles du Christ : « Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat ». (Mc 2,27) La loi a été donnée pour permettre à l’homme de grandir, de vivre, d’avoir un esprit créateur dans ses actions, de construire sa vie. C’est en nous unissant à ce que Paul nomme « L’Esprit du Christ » (1 Co 2,16), en nous unissant à l’action, à l’intelligence de Dieu, que nous pouvons nous sauver car, se sauver, signifie s’unir à la vie divine. En effet, ce qui nous est présenté dans le Nouveau Testament sous forme de commandements, ne représente pas en réalité des règles de vie, mais des indications sur ce qui, en nous, dans notre cœur, dans notre esprit, devrait constituer une force capable de mettre notre vie en mouvement et de fortifier « l’homme intérieur » dont parle Paul. (Rm 7,22)

    Ainsi, la loi de la vie en Christ  dépasse largement notre façon de nous conduire ou de nous comporter, dans la mesure où elle devient réellement notre être profond, lorsque nous ne saurions agir en dehors d’elle parce que nous nous sommes unis à la pensée et au dessein de Dieu. S’unir à la vie divine, entrer dans ses désirs, participer à la vie intime de Dieu relève de notre désir et de notre choix posés en toute liberté d’amour.

    Nous ne sommes donc pas de simples exécutants restés en marge de l’expérience spirituelle que nous propose le Christ et qui appliqueraient les règles néotestamentaires dans l’esprit des lois vétérotestamentaires. Prenons un exemple : Celui de cet homme, chrétien, reflétant une belle âme. Il ne laissait jamais passer un pauvre sans lui faire signe et lui donner de quoi manger, le tout accompagné d’une pièce de monnaie. Mais il ne laissait jamais un pauvre pénétrer dans sa maison de peur que celui-ci la souille. Il l’arrêtait sur le pas de la porte et l’engageait à repartir, aussitôt sa bonne œuvre accomplie. Il manquait à cet homme la véritable charité, celle qui vient du cœur du Christ, de « l’Esprit du Christ ».

     Cet exemple nous montre la frontière entre l’application de la loi dans un sens strictement juridique et la croissance de l’homme pour lequel le vrai commandement constitue un appel à la vie … devenir un homme qui ne saurait agir en dehors d’elle ! Si nous répondons à l’amour de Dieu, alors, selon l’apôtre Paul, tout nous est possible, dans le Seigneur Jésus-Christ qui nous fortifie. (Ph 4,13) 

    Le péché contre l’Esprit Saint.

    Dans un autre passage de l’Ecriture, nous trouvons : « La lettre tue, mais l’esprit vivifie » (2 Co 3,6) Assujettir l’homme à la loi de telle sorte que la loi l’empêche de vivre, c’est une faute, un péché, une impiété. L’esprit, c’est l’intelligence du cœur, le sens mis dans la loi, la profondeur de ce qui y est dit, le dessein qui la sous-tend. Les pharisiens et les scribes, qui accusaient le Christ de faire le bien en étant inspiré par un esprit impur, ne démontraient nullement par là que sa prédication était le fruit d’une œuvre impie. Ils étaient bien conscients, par leur expérience de vie intérieure et par leur savoir, qu’il ne se dressait en aucune façon contre l’enseignement des Saintes Ecritures, des Ecritures en tant que Révélation divine. En fait, en repoussant le Christ, ils blasphémaient cet Esprit Saint qui avait inspiré les écrits de l’Ancien Testament, qui avait fortifié les prophètes et qui, à l’instant présent, parlait par la bouche du Christ Sauveur.

    Nous devons comprendre que, non seulement, ce blasphème est dirigé contre la prédication du Christ, mais qu’il donne également à chacun d’entre nous un redoutable et sévère avertissement. Lorsque nous savons que, dans les évènements qui se déroulent dans notre vie ou même autour de nous, la force de Dieu est en action ; lorsque du fond de notre expérience, de notre certitude personnelle, de notre conscience, nous savons que les paroles que nous entendons ne sont pas mensongères mais véridiques, mais que nous ne voulons pas les recevoir parce que celui qui les prononce, quel qu’il soit, nous est « étranger », alors nous nous trouvons aussi sur le seuil du blasphème contre l’Esprit Saint.

    Sur ce point, l’apôtre Paul s’est exprimé avec une audace surprenante. Il dit qu’il se réjouit de la prédication de l’Evangile même lorsqu’elle est entachée d’hypocrisie. Certes, l’hypocrite ira au jugement, pourtant la parole de vérité qu’il aura prêchée touchera l’âme de tous ceux qui auront été capables de la recevoir. (Ph 1, 15-18)

    A ce sujet, rappelons comment les disciples du Christ agirent avec l’homme qui faisait des miracles en son Nom, sans être des leurs. Ils le lui interdisaient « parce qu’il ne nous suit pas » (Mc 9,38). En effet, des foules d’hommes « ne nous suivent pas »,  mais pourtant ils suivent Dieu.

    Dès lors, nous devons réfléchir sur nous-mêmes. Prenons un exemple : Telle personne que nous ne tenons pas en grande estime parce qu’elle est plus ou moins notre adversaire ou bien nous dérange - non en tant que personne mais sur le plan des idées - Nous sommes alors prêts à contester le bien qu’elle fait, à nier la bonne et vivante parole qu’elle émet ou, plus grave encore, à voir en elle le mal.

    Soyons prudents. Ne nous hâtons pas de juger ou de condamner des personnes parce qu’elles ne sont pas des nôtres. Soyons humbles, ne nous persuadons pas que ceux  qui n’appartiennent pas à notre « milieu » ne peuvent parler au nom de l’Esprit Saint. Nous péchons ainsi contre l’Esprit Saint d’une manière beaucoup plus subtile qu’en niant que le Christ est Fils de Dieu. Aussi, écoutons avec précaution ce que dit notre prochain lorsque nous entendons la vérité résonner dans ses paroles, en dépit du fait qu’il n’est pas notre compagnon, notre frère … parce qu’il ne nous suit pas !

    Accueillir l’autre dans sa différence.

    Quand naît l’acceptation mutuelle, les différences deviennent sources de vie. Alors, jaillissent en nous de nouvelles questions. Celles-ci vont nous aider à mieux saisir la particularité de notre propre voie. Par elles, notre capacité à pouvoir mieux vivre avec tous les hommes va s’affirmer. Mais aussi, elles vont nous permettre d’aller au bout de nous-mêmes.

    Les différences ne doivent pas être vues comme source de conflits mais comme source de communion, sans jamais être une intrusion. Elles peuvent être vécues comme un enrichissement mutuel et non comme motifs d’agressivité et causes de souffrance. Dans le rapport avec l’autre, quand la différence est consentie, elle n’est pas un danger. Toutefois, l’accueil de l’autre passe par la transformation profonde du regard que nous portons sur « lui ».

    « Veuillez lire dans mon cœur ; vous y trouverez peut-être bien davantage que dans mes paroles… J’ai eu de nombreuses rencontres avec des chrétiens, appartenant aux diverses dénominations… Nous n’avons pas parlementé, mais parlé ; nous n’avons pas discuté, mais nous nous sommes aimés » (Jean XXIII)

    Suzanne Giuseppi Testut   ofs 

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    Pour votre information voici où vous pourriez rencontrer Suzanne dans les prochaines semaines.


    du 1er au 5 juin - Partage sur la déposition avec les Clarisses Françaises d'Assise.

     

    du 14 au 17 juin - Pèlerinage à Lisieux (Sainte Thérèse de L'Enfant Jésus et ses parents, Louis et Zélie Martin)

     

    les 24 et 25 juillet - Participation au Salon du Livre de Font Romeu et conférences


    -  Au Québec en Octobre 2010

    , plus de détails dans un proche avenir.

     

             - Sherbrooke le mercredi 13 octobre (plus de détails bientôt)

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