Je désire témoigner en ces pages du fait invraisemblable et étonnant, que si je n’ai pas guéri de ma maladie, j’ai guéri là où je ne savais pas que j’étais malade, là où nous tous, sans exception, bien portant ou mal portant, nous sommes malades sans le savoir : dans « notre être en relation ». (LIVRE- Journal d’un malade ordinaire - Elisabeth Smadja)
(...) En Janvier 2009, j’ai subi une deuxième intervention chirurgicale, cette fois ci une prothèse totale du genou droit. Compréhension à cette occasion en ma chair torturée de l'incarnation : l'important c'est le corps physique, la matière. Descendre dans ce fini et révéler son exceptionnelle grandeur puisqu'il est à la fois le réceptacle et le véhicule de l'infini.
Tu es mon Dieu, en Christ, ta parole faite chair, partout et partout l'on peut te prier et te parler, qui que nous soyons, Israël ou les nations ; où que nous soyons, dans ton Temple ou dans la plus misérable des prisons. Ainsi moi, en cet instant, dans ma misère physique, je ne suis pas lavée et je vais en gémissant dans les toilettes et je te sens, comme c'est étrange, au plus intime de mon corps : je sais que tu es là. Je sais que cela risque de choquer plus d’un ce que je raconte et ressens mais c’est ainsi. Je me permets de leur dire ce que Jésus a dit à la samaritaine : « Si tu savais le don de Dieu ! », si nous savions ! Qu'il est grand ton amour et ton abaissement pour nous rejoindre, nous porter et nous étreindre, là où nous sommes, tel un père ou une mère. Tu acceptes de me rejoindre là où je suis. Peut-être que ce niveau de proximité pourrait correspondre à un autre de tes noms, mon Dieu, le maquom. Mot hébreu qui signifie « le lieu, l’endroit ». Tu es, mon Dieu, « mon lieu ».
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