André Racine, ofm : La Justice, La Paix et L’Intégrité de la Création sont au cœur de notre mission.
André Racine
Crédit photo : Richard Chartier
Le frère André Racine, OFM, a été nommé animateur de JPIC (Justice, Paix et Intégrité de la Création) de la Province Saint-Joseph du Canada en août 2014. La dimension JPIC est intégrée dans le Secrétariat pour les missions et l’évangélisation de la Province. Selon les Statuts généraux de l’Ordre des Frères Mineurs (Les Franciscains), l’animateur JPIC « favorisera l’intégration et la coordination de la JPIC et l’organisera dans la vie et les services de la Province; et en premier lieu, il soutiendra les initiatives de la JPIC à tous les niveaux » (article 45).
Dans cette entrevue, nous avons le plaisir de nous entretenir avec le frère Racine sur son travail de JPIC dans la Province.
R.C. (Richard Chartier) : Frère André Racine, pouvez- vous nous expliquer l’importance de JPIC pour les Franciscains ?
A.R. (André Racine) : Nous puisons notre intérêt pour la question JPIC à la source même de la spiritualité du fondateur, François d’Assise. Il transmettait une attitude franciscaine particulière, celle de voir Dieu dans tout ce qui est, de tout traiter avec respect, de comprendre comment l’humanité fait partie de la création. Il voyait toutes les créatures comme des frères et des soeurs. Gardant cela à l’esprit, les Franciscains cherchent à promouvoir la dignité humaine, une dignité qui s’accompagne de la justice de l’environnement. En fait, pour moi, c’est comme respecter l’oeuvre d’un grand artiste !
R.C. : Quelle a été votre première tâche en tant qu’animateur de JPIC ?
A.R. : Je me suis d’abord informé sur la question par des recherches et de la lecture. J’ai pris connaissance du livre de Michel Hubault et Jean Bastaire, « Approche franciscaine de l’écologie » (éditions Franciscaines, 2008). Il s’agit d’un ouvrage très intéressant qui, comme le mentionne le titre, apporte une réflexion sur l’apport de la spiritualité franciscaine à la question écologique. Il est important de prendre conscience que la dimension JPIC, et en particulier l’intégrité de la création, fait partie de la réalité des Franciscains, c’est au coeur de notre mission.
R.C. : Quelles sont les activités que vous avez entreprises ?
A.R. : Ma priorité est de rencontrer les frères et les fraternités afin d’examiner avec eux leurs perceptions de JPIC, les actions à effectuer, les gestes posés, comment intégrer cette dimension dans la vie des fraternités. Il a été décidé, avec le responsable de l’évangélisation, de visiter les fraternités afin de partager et discuter de JPIC. Nous avons rencontré les cinq fraternités de la Province. J’ai bien apprécié l’expérience, les frères ont participé avec enthousiasme et nous avons vécu de fructueux échanges fraternels. Maintenant, nous travaillons à faire une synthèse de ces rencontres et à dégager des pistes d’action.
R.C. : Selon vous, qu’est-ce qui se dégage pour l’avenir en ce qui concerne la dimension JPIC ?
A.R. : Je suis frappé par l’interdépendance entre les êtres vivants. Par exemple, les arbres captent le gaz carbonique et le transforme en oxygène, c’est ce qui nous permet de respirer. À notre tour, nous produisons du gaz carbonique. Il est fascinant de constater ce processus de l’existence de la vie qui dépend de l’interdépendance entre les espèces. J’aimerais découvrir et mieux connaître l’interdépendance entre les êtres vivants, il me semble qu’il s’agit d’un sujet qui invite à la réconciliation.
Afin de conclure cet entretien, nous vous présentons une réflexion du journal La Croix qui a publié un dossier intitulé Chrétiens et écologie : la réconciliation ? : Nous sommes invités à redécouvrir les concepts franciscains de « Terre mère » ou de « Terre soeur ». « Avec François d’Assise, on peut parler d’une relation fraternelle de l’être humain avec tous ses écosystèmes » souligne Jean-Hugues Bartet. « Par le fait qu’il est une représentation vivante de Dieu, l’être humain est appelé à témoigner de l’agir de Dieu devant les autres créatures, considère Fabien Revol. Or le Christ a clairement montré qu’être le premier, c’est se faire serviteur, poursuit le théologien. L’homme a donc pour mission de se mettre au service de la Création. » (Extrait de « Chrétiens et écologie, la place de l’homme dans la Création »,
site Internet de La Croix, www.la-croix.com)
Source : Revue Missions des franciscains : http://missionsfranciscains.blogspot.ca/