Prédication de Carême du père Raniero Cantalamessa (ANSA)
Le prédicateur de la Maison pontificale a initié son adresse en présentant les deux approches complémentaires du mystère du Christ, celle de Jean et de Paul. La vision johannique est ancrée dans l’incarnation, le «logos» fait chair, tandis que la paulinienne dans «l’œuvre du Christ», c'est-à-dire le mystère pascal de sa mort et de sa résurrection, explique-t-il. Aucune dichotomie parmi ces deux pôles, mais une continuité, un chemin de foi, estime-t-il.
Dans ce contexte, il est important d’en tenir compte pour comprendre la différence et la complémentarité entre la théologie orientale et la théologie occidentale, souligne le prédicateur de la Maison pontificale.
«Les deux perspectives, la paulinienne et la johannique, tout en se fondant l'une dans l'autre (comme on le voit dans le symbole de Nicée-Constantinople), conservent leur accentuation différente, comme deux fleuves qui, se coulant l'un dans l'autre, conservent chacun la couleur propre de ses eaux sur un long parcours. La théologie et la spiritualité orthodoxes se fondent principalement sur Jean ; l’occidentale (la protestante encore plus que la catholique) se fonde principalement sur Paul», poursuit-t-il avant de préciser: «au sein de cette même tradition grecque, l’école alexandrine est plutôt johannique, l’antiochienne plus paulinienne. L'une fait consister le salut dans la divinisation, l'autre dans l'imitation du Christ».