En attendant l’encyclique promise sur l’écologie, l’exhortation apostolique du pape François publiée aujourd’hui, Evangelii gaudium, sur la nouvelle évangélisation, évoque à deux reprises le souci environnemental.
Il est inscrit dans une contestation assez frontale des excès du capitalisme néolibéral et du modèle sur-consumériste qui l’entretient. Ainsi qu’une très intéressante réflexion sur le devenir humain et social des villes… Extraits :
56 Alors que les gains d’un petit nombre s’accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d’une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette heureuse minorité. Ce déséquilibre procède d’idéologies qui défendent l’autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. Par conséquent, ils nient le droit de contrôle des États chargés de veiller à la préservation du bien commun. Une nouvelle tyrannie invisible s’instaure, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable. De plus, la dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par leur économie et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. S’ajoutent à tout cela une corruption ramifiée et une évasion fiscale égoïste qui ont atteint des dimensions mondiales. L’appétit du pouvoir et de l’avoir ne connaît pas de limites. Dans ce système, qui tend à tout phagocyter dans le but d’accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue. (…)
74. Une évangélisation qui éclaire les nouvelles manières de se mettre en relation avec Dieu, avec les autres et avec l’environnement, et qui suscite les valeurs fondamentales devient nécessaire. Il est indispensable d’arriver là où se forment les nouveaux récits et paradigmes, d’atteindre avec la Parole de Jésus les éléments centraux les plus profonds de l’âme de la ville. Il ne faut pas oublier que la ville est un milieu multiculturel. Dans les grandes villes, on peut observer un tissu conjonctif où des groupes de personnes partagent les mêmes modalités d’imaginer la vie et des imaginaires semblables, et se constituent en nouveaux secteurs humains, en territoires culturels, en villes invisibles. Des formes culturelles variées cohabitent de fait, mais exercent souvent des pratiques de ségrégation et de violence. L’Église est appelée à se mettre au service d’un dialogue difficile.
Source www.zenit.org