HE
La lettre hé, cinquième de l’alphabet hébraïque, symbolise le souffle fondamental, le rouah traduit par souffle autant que par esprit.
C’est une lettre féminine. En hébreu le féminin se construit avec le suffixe hé qui est aussi. Placé devant le mot il fait office d’article défini comme pour nous enseigner que c’est par le souffle divin que tout ici bas est défini que c’est par la qualité de notre souffle que nous sommes définis. Retrouver ce souffle, s’en imprégner totalement jusqu’à ce qu’il devienne notre respiration. C’est un appel, une prière au souffle de sainteté, à l’Esprit saint.
Cette lettre se retrouve deux fois dans le Tétragramme YHWH montrant la circulation d’amour qui souffle du Père dans le Fils puis du Fils dans le Père en un divin baiser. Elle est aussi présente dans un autre des noms de Dieu, Yah comme dans le mot alléluia qui signifie louez Dieu. Dans ce nom, nous glorifions l’union du principe masculin yod et du principe féminin hé.
On la retrouve également deux fois dans le joli mot d’ahavah, amour comme pour nous enseigner que l’amour est une question de souffle, d’échange et de juste distance. Le premier hé, l'expire, on se vide soi, on donne, le second hé l'inspire on accueil, on reçoit. Dialectique du vide et du plein et entre ces deux mouvements, le silence, le rien d’où nait le souffle langage. Pas de fusion, pas de confusion, l’air dit se renouveler et passer librement dans la relation.
Cette lettre est comme une injonction à ouvrir les fenêtres de notre maison après en avoir ouvert les portes. Renouveler nos pensées, notre inspiration, notre respiration en remettant en question nos croyances, en sortant de nos habitudes, en acceptant d’écouter le nouvel air qui entre par notre fenêtre…
Songeons aussi à tout ce que cet air invisible que nous respirons transporte : le souffle de toute la création, plante, animaux et de toutes les créatures hommes et bêtes.
Le hé c’est le chiffre 5 comme les cinq sens ou les 5 doigts de la main. C’est par notre incarnation que nous appréhendons le monde et que nous l’aimons et c’est par nos mains que la tendresse, la consolation et l’amour passent quand les mots ne suffisent plus.
Élisabeth