LA SAINTE MESSE
Il existe trois religions monothéistes dans le monde dont le rabbin, le curé ou le pasteur et l’imam sont les représentants respectifs. Cependant, seul le curé est prêtre. Il est prêtre parce qu'il offre un sacrifice.
La messe est un sacrifice.
Le livre du Lévitique, nous décrit toutes les sortes de sacrifices qu'il fallait apporter en expiation selon la faute commise pour se réconcilier avec Dieu. On peut cependant tous les regrouper tous sous le terme général de korban, du verbe karov: approcher. Le sacrifice permettait à l'homme pécheur de se reconnecter avec la transcendance. Il devait confesser sa faute devant le Cohen, s'en repentir et l'animal mourrait à sa place, en rançon. Depuis la destruction du Second Temple, l'exil, les sacrifices ont été remplacés par les prières. La notion de rançon n'a cependant pas disparue pour autant. Les rabbins expliquent que les souffrances, la maladie et la mort des justes rachètent les fautes des hommes de leur génération fidèles en cela à l’enseignement du prophète Isaïe, « son serviteur souffrant » qui meurt pour nos péchés.
Revenons sur le mot qorban, sacrifice, mais aussi offrande. Si je permute et coupe ce mot en deux, je peux lire: raq uniquement, ben , le Fils. Seul le Fils est l'offrande parfaite et définitive.
Il donne sa vie pour chacun d'entre nous, une fois pour toute par son entrée dans notre temps historique et à chaque instant, jusqu'à la fin des temps, dans notre histoire personnelle par sa mort et sa résurrection. Il est le grain de blé qui tombe en terre. Semence du Christ dans nos terres intérieures.
A mettre au monde.
C'est dans la nuit, du 15 du mois de Nissan, au cours du repas pascale que Jésus a institué la sainte messe. Il a pris une matsa, pain sans levain , corps livré et rompu, puis une coupe de vin, sang versé, élevée en coupe du salut pour Israël et pour la multitude. ..A l'aube de cette nuit le Christ s'est fait korban pessah, agneau immolé, renouvelant le sens de la Pâques juive, temps de notre libération de la maison d'esclavage où Dieu en personne et pas un ange, précise les Écritures, est venu nous sauvé , alors que nous n'avions aucun mérite, par pure grâce. Les maîtres du Talmud commentent: la rédemption n'est pas un bienfait accordé à cause d'un acte mais par clémence divine.
Chaque messe est une Pâque où le Christ se fait à la fois korban offrande et nourriture.
Dans la liturgie de la messe, nous apportons une offrande qui devient, écoutons attentivement les paroles de l'officiant, sacrifice, don de notre vie, corps et sang de Notre Seigneur... Il nous est fait la grâce de participer à ses souffrances, à son œuvre de rachat et rassemblés par l'Esprit Saint en un seul corps, nous devenons Son Corps de résurrection.
Élisabeth