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LAUDATO SI – Quand les moralistes regardent le ciel - E&E

Ce 26 août s’est ouverte la troisième conférence international du «Catholic Theological Ethics in the World Church» à Sarajevo (en Bosnie Herzégovine). A cette occasion, le pape François leur a adressé un message, revenant notamment sur leur soucis de protéger la planète.

 Ce réseau de théologiens moralistes, né il y a seize ans, se retrouve pour débattre d’éthique théologique appliquée à différents domaines politique, médical, sexuel ou environnemental. Un monde complexe où le pape François insiste pour bâtir  «des ponts et non des murs». « Sans renoncer à la prudence, il s’agit de profiter de tout signal et mobiliser toute les énergies (disponibles) pour éliminer dans le monde les murs des divisions et construire des ponts de fraternité». Le pape souligne que le défi écologique est en ce sens tout à fait singulier mettant en péril à la fois le rapport entre l’humain et la nature mais même les liens entre générations et entre peuples.

«Ce n’est pas un défi parmi d’autres, mais l’horizon de compréhension de l’éthique écologique et dans même temps de l’éthique sociale ». (…) «Nous avons besoin de personnes et d’institutions qui assument un leadership renouvelé. Nous n’avons pas besoin de déclarations bruyantes qui souvent restent vaines, ni d’antagonismes entre ceux qui veulent se montrer les plus forts, nous avons besoin d’un leadership qui aide à découvrir et à vivre d’une manière plus juste d’être dans le monde comme membre d’un destin commun».

On pourra retrouver le programme très riche de cette rencontre ici

Je souligne notamment la conférence d’un confrère assomptionniste, le P. Vincent Leclerc, sur le thème  » Survivre au changement climatique: souci des pauvres ou problème de riches? Les enjeux éthiques et théologique d’un changement de paradigme en écologie. »

Dans La Croix, le P. James Keenan, jésuite organisateur du colloque, a répondu aux questions de Constance Vilanova. Extraits.


James Keenan : (…) Le plus gros défi auquel nous nous heurtons aujourd’hui c’est le fait que nous ne fonctionnons pas en communauté globale. Nos dirigeants politiques ne sont pas intéressés par la coopération supranationale. Le retrait de Donald Trump du Traité de Paris est un exemple, le Brexit, un autre, alors que nous avons intérêt à travailler ensemble pour résoudre deux problèmes contemporains majeurs. Le premier, l’écologie et l’environnement, le deuxième, l’impact de la crise climatique sur les migrations. Nous sommes face à des phénomènes de migrations massifs auxquels nous n’avons jamais fait face auparavant. (…)

Depuis quand les théologiens se sont-ils emparés de la question de l’écologie et du changement climatique et pourquoi ?

J. K. : La question de l’écologie en théologie existe depuis que nous interrogeons la Création, donc depuis toujours. Cela fait vingt-cinq ans que nous l’abordons différemment car nous savons que le changement climatique a été créé par l’être humain. Ceux qui enseignent l’éthique, à l’université ou dans les séminaires, doivent impérativement faire réfléchir leurs élèves à l’écologie, pas seulement d’un point de vue national, mais dans un contexte global. Tous les participants à la conférence de Sarajevo sont des professeurs qui souhaitent revenir à la rentrée scolaire plus armés intellectuellement pour transmettre l’urgence écologique à leurs étudiants. Par ailleurs, ce lien entre théologie et écologie est perceptible sur un autre plan. Si vous lisez ce qu’a dit le pape François dans son encyclique en 2015, Laudato si, vous verrez que les voix les plus fortes et portantes concernant l’environnement viennent des leaders religieux.

Comment avez-vous fait de l’écologie un sujet central pendant vos cours à Boston ?

J. K. : Mes étudiants ont vu Trump se retirer de l’accord de Paris et se demandent tous quand est ce que nous allons faire quelque chose de concret pour l’environnement. Finalement, plus le président des États-Unis s’oppose à l’immigration et refuse de reconnaître le réchauffement climatique, plus nous abordons ces sujets en classe. (…)

DL

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