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Un franciscain, une franciscaine séculier-ère, c'est qui, c'est quoi ? -rassemble tous les hommes et toutes les femmes - suivre le Christ à la manière de François d'Assise. - étudier la Parole de Dieu - passer de "l'Évangile à la vie et de la vie à l'Évangile". Si François d'Assise vous inspire ou si vous désirez mieux le connaître... consultez les pages ci-dessous.

Méditation : le ciel ouvert de la prière - Stéfan Thériault

Méditation : le ciel ouvert de la prière - Stéfan Thériault

(source de l'image cetad)

« Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » (Jean 1, 45-51)

Méditation : le ciel ouvert de la prière

En lien avec l'apôtres Barthélémy, 

Nous sommes donc devant Jésus qui appelle cet homme à sa suite.
Et, dans tous les appels, Jésus se révèle de manière unique
à la personne qu'il appelle. Car, comme toute personne est unique
et toute personne est un don unique de Dieu, aucun appel n'est semblable.
C'est là la caractéristique même de l'incarnation,
celle d'épouser chacun-e dans sa nature unique.
Alors qu'est-ce que cet appel a de particulier ?

Ce qui caractérise Nathanaël, Jésus nous le dit :
« Voici vraiment un Israélite, il n'y a pas de ruse en lui. »
Nathanaël est donc non seulement un juif convaincu
mais un homme de foi profonde.
Un homme sans ruse est assurément un homme sans mensonge
et un homme réellement de prière.
C'est pourquoi Philippe, qui semble bien le connaître l'attire en lui disant
qu'il a trouvé « celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les prophètes »,
à savoir le Messie. Mais Nathanaël pose immédiatement une question :
« De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? »
De fait, pour un Israélite, Nazareth ne veut rien dire,
car cette ville n'est citée nulle part dans l'Ancien Testament.

Philippe répond : « Viens, et vois. » Cette réponse convainc Nathanaël
d'au moins venir, car, pour un homme de prière, « voir » avec écouter est la clef. La contemplation demeurera toujours un regard ravi devant le mystère de Dieu dans une intimité de la rencontre avec Lui.
Nathanaël est donc immédiatement conduit à écouter et à regarder dans son cœur, à y chercher la réponse, si bien que lorsqu'il rencontre Jésus,
qui parlera d'un Israélite sans ruse, il demande : « D'où me connais-tu ? »

Cette question a une profondeur que les personnes autour, peut-être,
ne comprennent pas, car Nathanaël n'est pas simplement un pratiquant de la Loi mais un homme qui a rencontré Dieu.
Et c'est sur la base de cette rencontre qu'il vit sa vie,
discerne et juge de la vérité des choses et des événements.
Jésus lui dit alors :
« Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël est immédiatement convaincu, car, sous le figuier, il a éprouvé,
comme tant de fois auparavant, d'être vu et connu par Dieu dans la prière.
Il sait alors que Jésus est Dieu :
« Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! »
Il connaît ce regard et reconnaît Celui qui le voit.

Ce texte évangélique nous rappelle que l'appel de Dieu
se fait toujours dans l'intime du cœur.
C'est dans cette expérience de la prière que nous apprenons à connaître Dieu
et tout autant à nous connaître, mais d'une connaissance éternelle.
Le regard de Dieu éclaire d'une profondeur divine notre identité véritable.
C'est là que nous sommes « vus », reconnus, connus, révélés à nous-mêmes.

Si les études psychologiques ont leur valeur dans la connaissance de nous-mêmes, la vraie connaissance nous vient de Dieu.
Dans l'intime, nous nous voyons des yeux même de Dieu
et percevons alors la grandeur du don de Dieu que nous sommes.
Nous savons, sans nul doute que Jésus est le Fils de Dieu, le Messie,
car nous nous percevons comme fils et fille dans le Fils,
parole de Dieu dans l'unique Parole qu'il est.
Nous sommes pris alors dans un mouvement d'Amour
que nous n'aurions jamais cru possible ou même exister.

Unis au Christ, nous vivons ce que Jésus décrit :
« Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert,
et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »
En Jésus, Fils de Dieu et Fils de l'homme,
nous voilà entraîner dans sa relation d'Amour au Père.
Nous voyons alors « le ciel ouvert », l'intime de la vie du Père nous être révélé. Nous ne sommes plus seulement dans l'expérience restreinte
d'un Dieu tout-puissant qui, du ciel, descend vers nous
mais d'un humain dont la prière « monte » vers Dieu portée par les anges.
C'est « au-dessus du Fils de l'homme »,
et donc au-dessus de tout fils et filles d'homme que nous sommes,
que l'Amour monte vers le Père.
Ce n'est plus un mouvement unidirectionnel de descente mais de montée.

La prière, c'est l'expérience de cet échange amoureux entre le ciel et la terre.
Dans le Christ, pour la première fois et pour chacun-e de nous,
nous sommes conviés à tout faire monter vers le Père.
Rien de nos vies n'échappent maintenant à cette prière mais, ce,
dans la mesure où nous acceptons, au cœur de la prière, d'être vus et connus.
La contemplation de Dieu, dans cette optique,
implique toujours de nous laisser contempler par Dieu,
nous laisser voir dans la nudité de notre nature et de notre mal, sans ruse.

Si nous voulons nous « lever », nous devons redécouvrir le chemin de la prière
et s'y laisser contempler, car seul ce regard de Dieu nous met debout.
Ce regard est d'autant plus puissant que, chacun-e de nous, nous souffrons,
à un plus ou moins grand degré, de ne pas avoir été reconnu,
vu pour qui nous étions vraiment.

Voilà un regard, celui de Dieu, qui permet de nous découvrir vraiment
et de co-naître
(de naître à nous-mêmes dans une connaissance réelle de nous-mêmes).

Continuons donc à méditer, et à nous laisser voir par Dieu « sous le figuier ».


Stéfan Thériault, directeur du Centre « Le Pèlerin »
stheriault@lepelerin.org (www.lepelerin.org)24 août 2020

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