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Méditation : « Sur ta Parole » Laissant tout, ils le suivirent » (Luc 5, 1-11)


Méditation : « Sur ta Parole »

Stéfan Thériault 

Méditation : « Sur ta Parole » Laissant tout, ils le suivirent » (Luc 5, 1-11)

Les  dernières méditations nous ont montré un Jésus qui guérit
et qui chasse les démons.
Ces gestes sont autant de signes de son autorité sur le mal
et du salut qu'il est venu apporter.
Toutefois, ce qui est l'essentiel de sa démarche, ce ne sont pas ces signes
mais de nous appeler chacun-e par notre nom pour que nous participions,
chacun-e de manière unique, à sa mission.

Le texte commence avec une scène qui semble banale.
Jésus, pressé par la foule, remarque deux barques et des pêcheurs
et est obligé de se réfugier dans l'une d'elles.
Jésus y ressent sûrement une joie spirituelle,
car il y reconnaît là la touche particulière du Père
qui lui confie ses premiers disciples.

À la demande de Jésus, Simon pose le premier geste de sa mission :
il « s'écarte un peu du rivage ».
Dans une progression évidente dans le texte,
Jésus lui demande un acte encore très simple.
Puis, il se met à enseigner aux foules donnant à Simon
d'entendre ses enseignements.
Ce dernier est assurément remué de manière particulière
même s'il ne peut encore pressentir qu'il sera appelé un jour, lui-même,
à enseigner. Ces paroles lui descendent donc dans le cœur et commencent,
sans qu'il le comprenne, une transformation intérieure.

Jésus accélère l'expérience : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. »
La première partie de cette citation s'adresse directement à Simon, « avance »,
et la seconde lui montre déjà que sa mission il ne pourra la porter seul, « jetez ». Alors Simon de répondre : « Maître, nous avons peiné toute la nuit
sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
Simon connaît bien la pêche et il doit bien se demander
ce que ce prédicateur en sait.
« Mais sur ta parole », celle qu'il vient d'entendre et qui l'a remué intérieurement, il « accepte d'avancer au large ».
Il accepte de ne plus savoir et de se laisser guider,
plus loin qu'il était prêt lui-même. Un pas dans la foi...

N'est-ce pas une expérience que nous vivons toutes et tous ?!
« Seigneur, je suis malade depuis si longtemps,
mais "sur ta parole, je vais jeter les filets" ».
« Seigneur, je trouve difficile la charge que je porte, mais "sur ta parole..." ». « Seigneur, j'ai donné ma vie pour toi et en vieillissant,
je me sens inutile, oublié-e mais "sur ta parole..." »

Nous traversons toutes et tous des nuits où la pêche est sans résultats.
C'est du lieu même de cette nuit que Jésus nous appelle et nous demande de croire. C'est au cœur de nos nuits que nous devons apprendre à dire
dans la confiance à Jésus : « mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »

Notre mission se révèle et la grâce de notre mission nous est offerte uniquement
au cœur de cet abandon à Dieu. Simon est pris alors d'un « grand effroi »,
car alors le mystère de Dieu s'entrouvre pour lui avec la pêche miraculeuse,
une œuvre à taille divine.
Comme toute personne qui s'approche de Dieu,
Simon perçoit avec acuité et crainte le péché qui l'habite
et qu'il ne peut prétendre être l'origine de ce qui s'est passé
mais, surtout, qu'il n'est absolument pas digne que Dieu s'approche de lui.

Il éprouve le poids de la grâce et de la mission
au point où les filets se déchirent et la barque semble s'enfoncer.
Cette expérience est nécessaire à toute mission et, principalement,
au ministère pétrinien (celui de Pierre).
Tout ce qui surviendra par la suite sera l'œuvre de Dieu
et jamais il ne pourra se l'attribuer.
Cette mission pèsera sur lui, comme un « trop grand »,
l'œuvre d'un « Tout-Autre », et toujours il s'étonnera
et sera dans l'action de grâces.
Mais si, par orgueil, il pensera avancer au large (de la mission) par lui-même,
il chutera lourdement.

Devant une telle pêche, Simon tombe en adoration (« tomba aux genoux »)
devant Dieu, devant Jésus.
Et c'est à ce point qu'un pas essentiel dans l'élection de Simon survient :
« Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Par l'élection, une mission est confiée mais sans explications,
car c'est la foi d'un « avance au large » qui est demandée.
En d'autres mots, c'est la confiance et l'abandon à Dieu qui sont exigés.

La pêche dans la « nuit » ne cessera pas mais, maintenant,
Simon apprendra à la vivre de plus en plus avec Jésus,
car cette pêche est une participation à la mission de Jésus.
Je sais que chacun-e de nous nous traversons des nuits.
Notre prière, alors, devrait avoir la simplicité de celle de Simon :
« Maître, j'ai peiné toute la nuit sans rien prendre ;
mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »

Nous apprendrons, ainsi, à découvrir la puissance de l'Esprit qui, par Jésus,
nous donne toutes les grâces nécessaires pour opérer la pêche qu'il nous demande, et ce, même s'il ne nous en donne pas l'explication.
Dans l'humilité, nous donnons à Dieu de disposer de nous comme il le désire
afin d'accomplir sa mission...

« Se lever » pour avancer au large sera toujours le fruit d'une grâce divine...

Stéfan Thériault, directeur du Centre« Le Pèlerin »
stheriault@lepelerin.org (www.lepelerin.org)3 septembre 2020

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