Newsletter - Franciscans International - Juillet 2015 | ||
Salutations du Bureau de FI!
Nous vous remercions pour votre soutien et votre intérêt pour le travail de FI, qui vise à influencer les responsables politiques à promouvoir les droits de l'homme pour les groupes désavantagés et marginalisés. Voici quelques-unes des activités récentes de FI. Pour de plus amples informations, ou si vous avez des questions, veuillez nous contacter à communication[at]fiop.org. Crise des Migrants en Amérique Centrale : Le Méxique Doit Protéger les Migrants sur son TerritoireLa crise des réfugiés en Amérique Centrale est grave : on estime à 400 000 le nombre de personnes qui transitent du Méxique aux Etats-Unis annuellement. Le programme « Frontera Sur, » mis en place à la mi-2014 pour répondre à la crise ne fait qu’exacerber les violations des droits de l’homme à travers l’Amérique Centrale, laissant les migrants sans protection et vulnérables à toutes sortes de crimes, extorsions et violences perpétrés en toute impunité. Par ailleurs, le nombre de mineurs non-accompagnés et de femmes et d’enfants qui arrivent aux refuges augmente rapidement. Ceux-ci tentent désespérément d’échapper à la violence subie dans leur pays d’origine. Ces migrants n’ont accès à aucun mécanisme de protection, et les autorités sensées les protéger se montrent de plus en plus violentes à leur égard. Franciscans International (FI) approche les questions concernant les migrants et demandeurs d’asile du point de vue des droits de l’homme. FI concentre ses efforts sur la protection des migrants et de leurs droits, et travaille avec le refuge pour migrants « La 72 » depuis plus d’un an, cherchant à sensibiliser la communauté internationale à la situation des migrants en Amérique Centrale. Le 15 juin, FI s’est associé à un grand groupe d’ ONGs pour animer un débat à l’ONU de Genève sur les questions relatives à la migration en Amérique Centrale. FI a cooronné la venue de Ramon Marquez, directeur de « La 72 », pour qu'il présente son expérience au sein d’un groupe d’experts. De même que le directeur national de Caritas au Salvador, Antonio Banos, Mr Marquez a souligné l’augmentation de la criminalité et des violations des droits humains qui affectent les migrants cheminant vers le Nord à travers le Méxique. Il a noté que parmi les 10 000 migrants reçus à « La 72 », plus de 1 000 ont confié avoir souffert de violations de droits humains sur le territoire mexicain, et que sur les 150 cas reportés, seuls 14 ont reçu une protection. Qualifiant la situation de crise humanitaire, le groupe d’experts à appelé le gouvernement mexicain à prendre des mesures claires pour s’adresser aux droits des migrants sur leur territoire, afin de leur assurer une meilleure protection et un accès efficace à la justice. Ils ont noté à quel point la violence était devenue structurelle et généralisée à travers le pays, et ont plaidé pour une action rapide. FI a profité de la visite de Mr Marquez pour lui permettre de développer ses relations avec des ONG partenaires clés à Genève. Il a également participé à des consultations du HCR (Haut Comissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) et de l'OIM (Office International pour la Migration) sur la meilleure approche à adopter pour faire face aux questions de migration, et s’est réuni avec des fonctionnaires du Bureau du Haut Commissaire pour les Droits Humains. Lire la déclaration présentée par « La 72 » et FI au Conseil des Droits de l’Homme le 14 juin. Lire l'histoire complète sur notre site web. Les Philippines : Appliquez votre Loi sur les Droits des Peuples Autochtones !Les Philippines souffrent des conséquences d’une industrie extractive agressive et des nombreuses violations des droits humains qui dérivent de celle-ci. La mine de cuivre et d’or de Tampakan, propriété de Sagittarius Mines Incorporated (SMI), située à Tampakan dans le Cotabato-Sud, Mindanao, aux Philippines tente d’opérer depuis les années 90. Le projet aura un impact direct sur les bassins versants, de grandes étendues de forêt, et des terres ancestrales considérées sacrées par la population locale. On estime à 5000 le nombre de personnes, majoritairement autochtones, qui devront être ré-installées lorsque le projet débutera ses opérations. L’extraction minière mettra en danger les sources de nourriture et d’eau, affectant les conditions de vie. Les risques de pollution, d’érosion, de sédimentation, de crues soudaines, de glissements de terrain et autres évènements géo-sismiques sont très élevés. Pour ces raisons, les communautés autochtones Bla’an protestent contre le projet minier. En réponse à la forte opposition de la population locale, des forces militaires et paramilitaires ont été déployées dans la zone et agissent en défense de l’investissement. De la militarisation a résulté le meurtre de leaders autochtones opposés au projet, et autres violations des droits de l’homme. L’entreprise soutient qu’elle reconnait et réspecte les Principes Directeurs de l’ONU sur les Entreprises et les Droits de l’Homme, mais dans la pratique, elle utilise la force militaire pour s’assurer le contrôle de la zone d’exploitation. Cela fait plusieurs années que Franciscains International (FI) travaille avec des ONG philippines et les communautés affectées à Tampakan pour attirer l’attention sur ce cas à l’ONU, et exiger du gouvernement des Philippines qu’il mette en œuvre sa Loi sur les Droits des Peuples Autochtones (Loi LDPA) afin de protéger les droits des peuples autochtones dont les terres sont convoitées par les entreprises d’extraction minière. Le 20 juin 2016, lors du Conseil de l’ONU sur les Droits de l’Homme, FI a travaillé en partenariat avec Fastenopfer pour organiser un débat sur l’impact des projets de développement sur le déplacement des peuples autochtones, prenant pour exemple le projet de la mine de cuivre et d’or de Tampakan. Le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les Droits des Peuples Autochtones, Dr Chaloka Beyani, qui a visité Tampakan en juillet 2015 et a présenté son rapport au Conseil, a ouvert le débat avec le compte-rendu de sa visite à Tampakan. Il a attiré l’attention sur les violations des droits humains engendrées par le projet, et a décrit la complicité entre le gouvernement et l’entreprise d’exploitation minière. Madame Nora Polie Sukal, représentante de la communauté Bla’an, a témoigné et a partagé son expérience personnelle de la façon dont l’entreprise d’exploitation minière a profondément perturbé sa tribu, causant désunion et déculturation, sans mentionner les violations des droits de l’homme impunies et les dégâts environnementaux potentiels. Elle a appélé à une mise en œuvre véridique de la Loi LDPA qui est censée protéger les peuples autochtones, au respect des Principes de Consentement Libre, Préalable et Eclairé, et à une consultation authentique du peuple autochtone sur le projet proposé. Madame Sukal a terminé son intervention avec l’expression de son inquiétude pour sa propre sécurité, et de sa crainte de subir des représailles ou des pressions à son retour à Tampakan. Finalement, Madame Cécila Jimenez a donné un aperçu des cadres juridiques et politiques qui entourent la question des droits des peuples autochtones aux Philippines, et a expliqué le besoin de continuer à faire pression sur le gouvernement philippin pour qu’il assume ses responsabilités vis à vis des peuples autochtones. Lire la déclaration faite par Madame Nora Polie Sukal au Conseil des Droits de l’Homme ici. Une Nouvelle Base de Données Aide à Mieux Protéger les Droits des Demandeurs d’AsileLa mobilité humaine et la migration globale sont l’objet d’une attention et d’une visibilité toujours croissantes, alors que les vies et la sécurité des personnes déplacées de force connaissent une crise sans précédent. Le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a noté que l'année 2016 se montre particulièrement meurtrière pour les migrants et chercheurs d’asile, et a appelé la communauté internationale à s’adresser aux causes profondes de tels mouvements, à protéger les personnes en chemin et aux frontières, à prévenir la discrimination, et promouvoir l’inclusion. Dans le contexte de son engagement à protéger les migrants et chercheurs d’asile avec une approche basée sur les droits de l’homme, FI s’est associé à ses partenaires Destination Justice, Edmund Rice International, et ICJ pour sponsoriser la présentation d’une nouvelle base de données en ligne. Celle-ci a été développée par le Projet de Détention Global, afin de suivre l’évolution des données d’immigration à l’échelle globale. L’évènement a pris place aux Nations Unies à Genève, le 14 juin 2016, en parallèle au Conseil des Droits de l’Homme. La détention d’immigrants est souvent un processus bien moins transparent que celui de la détention criminelle. Il est obscurci par l’utilisation d’une terminologie opaque (« centres de rétention », « postes de migration », « centres d'accueil frontaliers », etc...) et une législation constamment en évolution. La base de données représente un grand pas en avant pour documenter avec transparence les pratiques gouvernementales de détention de migrants. C’est une ressource riche pour les décideurs politiques, les acteurs de la société civile, et les institutions de défense des droits de l’homme à la recherche de données sur l’évolution des pratiques de détention, et sur les centres de détention et autres systèmes de contrôle de l’immigration par pays. Plusieurs ONG et acteurs de la société civile présents à l’évènement ont partagé leur enthousiasme à l’égard de la base de données et se sont engagés à l’utiliser pour leur travail de protection des droits humains des migrants, demandeurs d’asile et rèfugiés. Pour accéder à la bas de Données du Projet sur la Détention Globale cliquer ici. Les Résidents du Plus Grand Quartier Informel s’Organisent pour Contrer les Violations de leurs DroitsMukuru, Nairobi, est l’un des quartiers informels les plus étendus du Kenya. Il compte plus de 100 000 résidents et se caractérise par des réseaux de drainage et d’évacuation des eaux usées inadéquats, des maisons mal bâties situées près de la route, et l’accaparement de terrains pour le développement d’infrastructures. L’expansion de l’infrastructure est devenue une tâche complexe en raison de l’existence de cartels qui contrôlent l’accès au terrain et de gangs qui s’opposent fortement aux initiatives d’amélioration. Les équipements sociaux installés par des ONG ont également été confisqués et sont gérés par des individus puissants au détriment des citoyens pour lesquels ces installations ont été mises en place. « J’avais un kiosque, que m’a donné une entreprise pour m’aider à améliorer ma vie », explique un homme handicapé. « Mais il a été confisqué et ne m’a jamais été rendu. L’ homme qui l’a pris m’a menacé de me faire arrêter. » Depuis le lancement de son manuel « Faire des Droits de l’Homme une Réalité pour les Personnes Vivant dans l’Extême Pauvreté, » en Septembre 2015, FI promeut l’outil et son approche basée sur les droits de l’homme chez ses partenaires sur le terrain. FI développe un matériel pédagogique et anime des ateliers afin de s’assurer que la mise en pratique de l’approche préconisée dans le manuel soit aussi répandue que possible. Les ateliers mettent l’accent sur la planification de mesures pratiques et le développement de stratégies concrètes pour défendre les intérêts des participants. FI a coordonné le premier de ces ateliers à Mukuru les 29 et 30 juin 2016. Parmi les membres de la communauté ayant participé à cet atelier se trouvait un grand nombre de jeunes, sachant se faire entendre et décidés à provoquer le changement dans leur communauté, ainsi que quelques femmes qui ont fait part de détails importants et ont fait part de leur engagement à participer et à assurer un suivi. Le processus d’identification du problème le plus pressant à Mukuru, a amené les participants à choisir de se concentrer sur le droit à un logement adéquat, celui-ci étant intimement lié à la sécurité de la propriété foncière. Guidés par la logique du Manuel, ils ont été amenés à expliquer comment la possession foncière donne accès aux prêts bancaires, permet de monter de petites entreprises et de construire des logements permanents. Ils ont noté le lien entre l’apparition de maladies et leur prolifération rapide due à la congestion des quartiers, et l’insécurité générale qui règne tandis que les personnes ayant été expulsées de force luttent pour regagner l’accès à la terre. Suite au débat, les organisateurs et participants de l’atelier ont décidé que les actions et stratégies pour défendre leurs intérêts se concentreraient principalement sur les questions du logement et de l’accès au foncier. Les sessions ont donné naissance à des plans d’action solides, et les leaders des communautés ont reconnu l’importance de partager l’information sur les droits fonciers et de susciter une prise de conscience du problème causé par les cas d’expulsions et des réponses que peut apporter le respect de la loi. Ils ont établi une liste de leurs alliés, des cibles primaires et secondaires de revendication, et ont commencé à mettre en place des processus de lobbying au niveau national et regional. « Cet atelier sur le plaidoyer et les droits humains m’a permis de comprendre comment mieux aborder les questions de droits de l’homme », a commenté l’un des participants. « Les expulsions forcées sont endémiques à Mukuru, et nous espérons que le Manuel nous aidera à y faire face de manière efficace. » Les participants ont l’intention de rencontrer et d’interagir avec les autorités et autres acteurs concernés à la fin août, lors d’un deuxième atelier organisé à Nairobi. Les prochains ateliers planifiés par FI autour du Manuel sur la pauvreté extrême et les droits de l’Homme auront lieu en Argentine à la fin juillet, et aux Philippines à la mi-août. |
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