« Demeurer en Dieu et en son amour, pour annoncer avec les paroles et avec la vie la résurrection de Jésus, en témoignant l’unité entre nous et l’amour envers tous. » Comme les apôtres, a rappelé le pape François il faut « comprendre que la mission d’annoncer le Christ ressuscité n’est pas une tâche individuelle : elle est à vivre de manière communautaire, avec le collège apostolique et la communauté ». Ainsi, tout chrétien se situe dans la lignée des douze apôtres, « témoins oculaires de la résurrection », en liant notre foi à leur témoignage « comme à une chaîne ininterrompue déployée au cours des siècles, non seulement par les successeurs des Apôtres, mais par des générations et générations de chrétiens ».
Pour y parvenir, « il faut demeurer dans le Christ ressuscité et dans son amour », conseille le Pape, rappelant la Première lettre de Jean (4, 16). « Demeurer dans le Christ est le secret des saints », selon lui. L’amour comme fruit, c’est le témoignage donné par la Française Jeanne-Emilie de Villeneuve « qui a consacré sa vie à Dieu et aux pauvres, aux malades, aux prisonniers, aux exploités, devenant pour eux et pour tous signe concret de la miséricorde de Dieu, a relevé François. Cette relation avec Jésus est "l’atmosphère" dans laquelle vit le chrétien et dans laquelle il trouve la force de rester fidèle à l’Évangile » même devant les obstacles et les difficultés.
« Demeurer dans l’amour » : Sœur Maria Cristina Brando l’a fait également selon le Pape. « Elle a été complètement conquise par l’amour brûlant pour le Seigneur ; et, de la prière, de la rencontre cœur à cœur avec Jésus ressuscité, présent dans l’Eucharistie, elle recevait la force de supporter les souffrances et de se donner comme pain rompu à beaucoup de personnes loin de Dieu et affamées d’amour authentique », a-t-il dit.
De ce témoignage à rendre à Jésus, il ne faut pas oublier un aspect essentiel selon François : « l’unité entre nous, ses disciples, à l’image de celle qui subsiste entre Lui et le Père ». L’amour du Père appelle également « à cultiver la prière contemplative », comme l’a fait Sœur Marie Baouardy. « Illettrée, elle a su donner des conseils et des explications théologiques avec une grande clarté, fruit du dialogue continuel avec le Saint Esprit », a estimé François. Une « docilité à l’Esprit Saint » qui lui a également permis de devenir « un instrument de rencontre et de communion avec le monde musulman ».
Enfin, le Pape n’a pas oublié la figure de Sœur Marie Alphonsine Danil Ghattas, qui nous a offert « un exemple clair de l’importance de nous rendre responsables les uns des autres, de vivre l’un au service de l’autre », car elle avait bien compris « ce que signifie irradier l’amour de Dieu dans l’apostolat, en devenant témoin de douceur et d’unité ».
À l’image de ces quatre nouvelles saintes, le Pape a invité chacun à se demander concrètement comment il est témoin du Christ ressuscité aujourd’hui : « Suis-je capable de "semer" en famille, dans le milieu de travail, dans ma communauté, la semence de cette unité qu’il nous a donnée ? », a-t-il lancé à la foule de fidèles place Saint-Pierre. La réponse est dans le chemin emprunté par ces « quatre femmes, modèles de sainteté » dont le Pape nous invite à suivre « les traces ».