© Andreas SOLARO / AFP
Lors de sa rencontre mémorable du 3 juillet 2015 avec des milliers de personnes réunies place Saint-Pierre à l’occasion du 38e congrès du Renouveau dans l’Esprit, François n’a pas mâché ses mots à vis-à-vis des laïcs qui occupent des responsabilités dans l’Église, et s’incrustent en dominant au lieu de servir. Voici ses propos, souvent vérifiés, hélas, sur le terrain de la vie de l’Église, traduits par Aleteia :
"Chers et sœurs, il existe une grande tentation chez les leaders – je le répète, je préfère le terme de serviteurs, [au sens de] qui servent – et cette tentation qui vient du démon est celle de se croire indispensable, quelle que soit la charge. Le démon les pousse à vouloir commander, être au centre ; et ainsi, petit à petit, ils glissent vers l’autoritarisme, le culte de la personnalité et ne laissent pas vivre les communautés renouvelées par l’Esprit Saint. Cette tentation fait que ceux qui se considèrent comme irremplaçables restent éternellement en place et exercent une forme de pouvoir de domination sur les autres. Que ceci soit bien clair : le seul qui soit irremplaçable dans l’Église, c’est l’Esprit Saint, et Jésus est le seul Seigneur (et le Pape d’insister). Jésus est le Seigneur, il n’y en a pas d’autres : louons-Le ! (...)"
"On doit donner un temps limité aux charges qui en réalité sont des services. Une des taches importantes des leaders – des leaders laïcs – est de faire grandir et mûrir spirituellement et pastoralement ceux qui prendront leur place quand leur service prendra fin. Il est bon que tous les services dans l’Église aient une date limite, il n’y a pas de responsables à vie dans l’Église (...) 'Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur', dit Jésus. Cette tentation, qui vient du diable, fait passer de serviteur à patron. On s’approprie cette communauté, ce groupe. Cette tentation fait également glisser vers la vanité. (...) Excusez-moi, mais combien de leaders deviennent ainsi des paons ? Oui, le pouvoir porte à la vanité ! On devient alors capable de faire n’importe quoi et on glisse facilement dans les affaires, parce que le diable entre toujours par le portefeuille : c’est sa porte d’entrée."
"Il n’en va pas de même, a précisé le Saint-Père, des fondateurs qui ont reçu de l’Esprit Saint le charisme de fondation. Ceux qui l’on reçu ont le devoir de le conserver, pour le faire mûrir dans leur(s) communauté(s) et association(s). Les fondateurs le restent à vie, ce sont ceux qui inspirent, qui donnent l’inspiration, mais ils laissent les choses avancer. J’ai connu à Buenos Aires un bon fondateur qui, à un moment donné, est devenu spontanément conseiller et laissait les autres diriger."
source http://www.aleteia.org/
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