Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
«Né d’une femme»: cette expression, tirée de la lettre de saint Paul aux Galates (Ga 4,4), a scandé l’homélie du Souverain Pontife, qui s’exprimait devant une assemblée nombreuse venue à cette première célébration de l’année 2020.
Le Saint-Père a ensuite élargi sa pensée à toutes les femmes, qui sont «source de vie». «Si nous voulons tisser d’humanité les trames de nos jours, nous devons repartir de la femme». Comme le montre la Mère du Sauveur, «la renaissance de l’humanité a commencé à partir de la femme». Mais aujourd’hui, s’est indigné François, les femmes sont trop souvent victimes de multiples violences. Par exemple, «la maternité est humiliée, parce que l’unique croissance qui importe est la croissance économique». Beaucoup de mères sont ainsi «jugées en surnombre par des personnes qui ont le ventre plein, mais de choses, et le cœur vide d’amour». Finalement, a estimé le Pape, «de la façon dont nous traitons le corps de la femme, nous comprenons notre niveau d’humanité».
François s’est ensuite concentré sur l’attitude de Marie, qui «prenait tout à cœur et mettait tout en place dans son cœur, même les adversités», en confiant tout à Dieu. Un exemple du rôle de la femme tel que l’envisage la Bible: «la génération et la protection de la vie, la communion avec tout, le soin de tout».
Ainsi, a continué le Saint-Père, «la femme montre que le sens de la vie ne consiste pas à continuer de produire des choses, mais de prendre à cœur les choses qui existent». Son regard intérieur lui permet de regarder «la personne au-delà de ses erreurs, le frère au-delà de ses fragilités, l’espérance dans les difficultés, Dieu en tout». Le Pape a alors interpellé les fidèles sur leur capacité à adopter ce regard, avant de les inviter à demander «une grâce»: «de vivre l’année avec le désir de prendre à cœur les autres, de prendre soin des autres».
Pour l’Église, suivre Marie signifie poursuivre «la révolution de la tendresse» que Jésus a commencée auprès de sa mère, comme petit enfant. En Marie, l’Église, elle aussi femme et mère, «retrouve ses traits distinctifs». «Elle la voit, féconde, et se sent appelée à annoncer le Seigneur, à l’engendrer dans les vies. Elle la voit, mère, et se sent appelée à accueillir tout homme comme son enfant».
L’Église au «cœur de mère», retrouve grâce à Marie «son centre et son unité». La Mère de Dieu l’aide à combattre «l’ennemi de la nature humaine, le diable». Celui-ci cherche à diviser l’Église, a rappelé le Saint-Père, «en mettant au premier plan, les différences, les idéologies, les pensées partisanes et les partis». «Mais nous ne comprenons pas l’Église si nous la regardons à partir des structures, à partir des programmes et des tendances, des idéologies, des fonctionnalités», s’est élevé François, «nous en cueillerons quelque chose, mais pas le cœur».
Le Pape a conclu cette homélie en adressant une prière à la Vierge Marie: «Ô Mère, engendre en nous l’espérance, apporte nous l’unité. Femme du salut, nous te confions cette année, conserve-la dans ton cœur». Puis il a invité tous les fidèles à se lever pour acclamer par trois fois la «Sainte Mère de Dieu».
source https://www.vaticannews.va/fr/
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