
© Epithète Films
Les petits secrets de la vie intime, la libre disposition de son propre corps, l’union charnelle des amoureux, cèdent encore trop souvent la place à l’inhibition, au puritanisme ou, au contraire, à la dépravation et la perversité la plus abominable. La morale sexuelle enseignée par le magistère de l’Église entraîne trop fréquemment les effets contraires au but qu’elle poursuit. Selon la formule de Thierry Boutet, l’amour humain vient « de plus loin et de plus grand que l’homme… Face à ce mystère, inscrit dans notre propre chair, nous ne cessons pas depuis les origines, d’osciller entre le refoulement et la sacralisation hystérique ». L’équilibre entre instinct bêtement humain et perfection divine, dont les interdits sont aussi la voie, est à portée de main. La liberté qui est la notre interroge notre capacité à mûrir et à apprivoiser notre part d’ombre.
Vous connaissez tous l’histoire du Petit Chaperon rouge. Le grand méchant loup, célèbre personnage des frères Grimm, illustre cette part de l’être humain tenté par le danger ou l’inconnu. Selon le psychanalyste Bruno Bettelheim, cette histoire oppose les principes de plaisir et de réalité. Les figures féminines sont incarnées par la grand-mère et la fille, dont la première offre à la seconde son bonnet rouge, symbole du transfert du pouvoir de séduction sexuelle et apanage des émotions violentes. Le loup représente la figure masculine ambiguë : il est séducteur, prédateur et meurtrier. La deuxième figure masculine, dans le personnage du chasseur, est plutôt paternelle. C’est lui qui sauve les deux femmes en ouvrant le ventre du loup, symbole d’une deuxième naissance.
Le chasseur fait ici office de ... Lire la suite ICI
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