• 3ème dimanche de l’Avent

    Abbé Jean Compazieu

    Noël, une fenêtre qui s’ouvre à l’amour
    Un amour espéré et reconnu : changez vos cœurs !

     

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire

    En ce 3ème dimanche de l’Avent, nous entendons des appels à la joie. Alors beaucoup se posent la question : comment être dans la joie avec tout ce qui nous arrive ? Ma maladie, la solitude, la précarité, les violences, les guerres, les persécutions ? Ils sont nombreux ceux et celles qui vivent dans le désespoir. Et pourtant, c’est là au cœur de nos épreuves et de nos inquiétudes  que la voix des prophètes vient nous rejoindre.

    C’est ce message que nous retrouvons dans la première lecture : bien avant la venue de Jésus, le prophète s’adresse à un peuple qui vient de vivre une situation dramatique. Ce peuple a été déporté en terre étrangère. Pendant cinquante ans, il y a souffert de l’injustice, de l’oppression et de la pauvreté. Or c’est là que le prophète Isaïe intervient : il annonce la bonne nouvelle aux pauvres, réconforte les cœurs brisés, libère les captifs et annonce un temps de grâce pour ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur.

    Cette bonne nouvelle est toujours d’actualité dans le monde tourmenté qui est le nôtre : le Seigneur est là, au cœur de nos vies. Il est la bonne nouvelle annoncée aux pauvres, aux exclus et à tous ceux et celles qui souffrent. Il est venu rendre à tous les hommes leur liberté et leur dignité d’enfants de Dieu. Comme disait le pape Jean-Paul II, “il est celui qui a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu”. C’est un don que lui seul peut nous faire.

    Voilà une bonne nouvelle qu’il faut faire circuler de toute urgence : “le Seigneur fera germer la justice devant toutes les nations”. Cette justice, cette paix et cette fraternité, c’est comme des graines qu’il nous faut cultiver avec beaucoup de soin. Cela se traduit par des gestes d’accueil et de partage envers celui qui est exclu. La joie chrétienne est un don de Dieu. Mais Dieu ne l’accorde qu’à ceux qui remportent la victoire sur leur égoïsme.

    La deuxième lecture est une lettre de saint Paul écrite pour une communauté persécutée. Il exhorte les chrétiens à puiser aux sources de la joie qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Pour obtenir cette joie, il faut prier sans relâche et la demander. C’est important car elle est avant tout un don de Dieu. C’est pour cela que Paul nous recommande de prier sans cesse. Il nous faut parvenir à faire de la prière une habitude quotidienne. C’est là que nous apprenons à être présents à Dieu dans nos paroles, nos silences, nos manières d’agir et de ressentir. Le Seigneur est toujours là, bien présent, mais trop souvent nous sommes ailleurs. En ce temps de l’Avent, il nous appelle à revenir à lui. C’est dans le contact régulier avec lui que nous trouverons la vraie joie.

    L’Évangile de ce dimanche est une annonce de Celui qui apporte la vraie joie au monde. Non, il ne s’agit pas de Jean Baptiste ; ce dernier n’est que le témoin de la Lumière. Sa mission, c’est de la montrer et de lui rendre témoignage : “Au milieu de vous, se tient celui que vous ne connaissez pas”. De même que l’arbre de vie était au milieu du jardin d’Éden, de même Jésus est au milieu de nous. Il se propose à tous. Tous peuvent avoir accès à lui. C’est l’abaissement d’un Dieu qui s’est fait homme et qui a vécu trente ans comme un homme.

    Jean Baptiste est venu annoncer la Lumière dans un monde de ténèbres. Il est venu annoncer la Parole dans un monde de silence. Il faut savoir que, depuis longtemps, il n’y avait plus de prophète pour parler de la part de Dieu. Mais l’Évangile de ce dimanche nous annonce le changement : En Jésus, c’est Dieu qui vient à nous. Il est le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu. Avec lui, la bonne nouvelle sera annoncée aux pauvres, aux exclus, aux prisonniers. Plus tard, Jésus dira que le Fils de l’homme n’est pas venu pour les bien-portants mais pour les malades.

    Voilà ce message de joie qui nous rejoint dans un monde qui souffre de la violence, de l’injustice et de l’égoïsme. Mais comme Jean Baptiste, nous sommes appelés à rendre témoignage à Celui qui est la source de toute joie. Notre mission c’est de les conduire à Jésus ; mais si nous voulons être crédibles, il faut que son passage dans notre vie l’ait transformée, libérée, illuminée. Pour resplendir de la lumière de Dieu il nous faut rester en relation constante et intime, “prier sans relâche”, toujours revenir à Dieu.

    Dans quelques jours, nous allons fêter Noël. Le plus important n’est pas de préparer une fête mais d’accueillir Celui qui vient chercher et sauver ceux qui étaient perdus. C’est là, dans le désert de nos vies, qu’il nous faut réentendre ce message de Jean Baptiste : “Au milieu de vous, se tient Celui que vous ne connaissez pas”. Notre mission, c’est de révéler cette présence du Christ dans notre monde. Les plus beaux cadeaux, les plus fastueux réveillons ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est seulement auprès du Seigneur que nous trouverons la vraie joie. Lui seul peut nous aider à évangéliser Noël car il en est le principal acteur. Nous sommes tous invités et attendus à la crèche. Que le Seigneur nous donne de répondre généreusement à son appel.

    Télécharger : 3ème dimanche de l’Avent B

    Sources : “La joie de l’Évangile (Pape François), Revues liturgiques, Commentaires de Claire Patier, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes B (JP Bagot), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot), Répertoire ADAP

    source https://dimancheprochain.org/

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  • L’objet de plomb du mont Ébal (photo © Michael C. Luddeni)

    Une inscription de malédiction retrouvée sur le mont Ébal?

    Éric BellavanceÉRIC BELLAVANCE | 11 DÉCEMBRES 2023

    En mars 2022, l’archéologue Scott Stripling et une équipe de l’Associates for Biblical Research (ABR) ont tenu une conférence de presse à Houston pour déclarer qu’ils venaient de trouver le plus ancien texte utilisant un alphabet proto-hébraïque qui, de plus, contenait le nom du Dieu d’Israël en forme abrégée (YHW).

    L’objet en question est une minuscule « tablette » de plomb d’à peine 2 cm par 2 cm qui, pour des raisons que l’on ignore, aurait été pliée en deux. L’inscription daterait d’environ 1200 av. J.-C., date à laquelle on situe habituellement la conquête de Canaan, à l’époque de Josué. Elle contiendrait des écritures tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est grâce à une technique d’imagerie, la tomographie, que le contenu à l’intérieur de la tablette aurait été obtenu. Pas moins d’une quarantaine de lettres auraient été identifiées! Je vous rappelle que l’objet est très petit. Selon la traduction de l’équipe de l’ABR, nous aurions un texte de malédiction qui se lirait ainsi : « Vous êtes maudits par le dieu YHW, maudits! Vous allez mourir, maudits ; maudits, vous allez assurément mourir. Vous êtes maudits par YHW, maudits! »

    Si la découverte s’avère véridique, il s’agirait d’un objet tout à fait exceptionnel qui démontrerait que les Israélites maîtrisaient l’écriture avant même leur installation dans le pays de Canaan. Et que des textes bibliques auraient pu être mis par écrit à l’époque de l’Exode, de la « conquête » de Canaan, etc. [1] Cette découverte remet donc en question la tendance en études bibliques qui suggère que la majorité des textes bibliques n’ont pas été écrit avant le 8e siècle av. J.-C.

    Comme toujours, il faut être prudent et ne pas s’emballer trop rapidement. C’est pourtant le piège que l’équipe d’archéologues et d’épigraphes de l’ABR ne semblent pas avoir évité en annonçant la découverte de l’objet dans les médias traditionnels avant même d’avoir publié les résultats dans une revue scientifique. Cette hâte contribue à soulever des doutes quant l’authenticité de la tablette et de sa véritable valeur historique. Il est même possible, selon certains spécialistes, qu’il n’y ait tout simplement pas d’inscription sur l’objet en question…

    Avant de parler de la découverte et de l’objet lui-même, il est nécessaire de revenir brièvement sur les fouilles qui ont eu lieu sur le mont Ébal dans les années 1980. Ces travaux se sont déroulés sous la conduite de l’archéologue israélien Adam Zertal (1936-2015)  de l’Université de Haïfa. L’archéologue et son équipe ont découvert les fondations de ce qui pourrait avoir été un autel au sommet du mont Ébal. Le site aurait été occupé au 13e siècle pendant une brève période. Même s’il est à peu près impossible de déterminer la fonction exacte de cette construction, Zertal est d’avis qu’il s’agit de l’autel construit par Josué peu après l’entrée des Israélites en Canaan (voir Josué 8,30). Cette interprétation ne fait évidemment pas l’unanimité [2].

    L’annonce de la découverte

    Habituellement, avant de faire une déclaration publique, surtout pour une nouvelle de cette ampleur, les chercheur.e.s publient leurs découvertes dans une ou des revues spécialisées pour avoir l’avis de leurs pairs. Cette procédure n’a pas été respectée ici. Les résultats préliminaires ont été annoncés avant qu’une analyse sérieuse et indépendante ait été effectuée. Pourquoi avoir procédé ainsi? Selon les membres de l’équipe de Stripling, c’est parce que la découverte était trop importante et il fallait que le grand public en soit informé aussitôt. Encore une fois, cette manière de faire est plutôt inhabituelle. Par ailleurs, l’équipe a fait l’annonce d’une découverte et non pas d’une possible découverte. Lorsque la nouvelle a été annoncée, personne ne pouvait commenter. Parce que personne n’avait accès à l’objet et à la supposée inscription.

    Il a fallu attendre un peu plus d’un an pour que l’équipe de l’ABR publie le fruit de ses recherches dans la revue Heritage Science [3]. Mais seulement une partie de l’inscription y est présentée : celle à l’intérieur et non pas à l’extérieur. L’article est hautement spéculatif si bien que bon nombre de spécialistes sont toujours (ou encore davantage) sceptiques après la publication des résultats. Certains vont même jusqu’à prétendre qu’il est impossible d’identifier une seule lettre avec certitude! C’est le cas de l’épigraphe Christopher Rollston de l’Université George Washington qui est catégorique : il ne s’agit pas d’une inscription israélite du 13e siècle. Et le chercheur va encore plus loin : aucune lettre n’est réellement perceptible. Tout ne serait que spéculation puisque les lettres proposées ne correspondent pas aux images publiées…

    Mais la controverse ne s’arrête pas là. Le fait que l’équipe ait découvert une minuscule inscription contenant selon leurs dires une formule de malédiction, sur le mont Ebal, a de quoi faire sourciller. Qu’un texte de malédiction ait été trouvé sur un mont associé aux malédictions (voir Deutéronome 11,29) pourrait se justifier et constituer une découverte extraordinaire. Mais la rapidité avec laquelle Stripling l’a associée à un texte de malédiction est, à mon humble avis, un peu suspecte. En voyant la tablette – dont l’intérieur est illisible sans une analyse tomographique – lui et son équipe ont immédiatement su qu’ils avaient trouvé un texte de malédiction. Sur la montagne de la malédiction par surcroît [4]. Il faut savoir que l’objectif de l’ABR est de « démontrer la fiabilité historique de la Bible à travers la recherche archéologique et biblique ». Leur agenda n’est pas caché!

    Le fait que Zertal (qui a d’abord fouillé le site dans les années 1980) n’ait pas identifié l’objet pour en faire une analyse plus poussée pose aussi problème. Comment Zertal aurait-il pu manquer une inscription aussi importante? S’il s’agit bien d’une inscription… Et le fait que la découverte de l’objet ne s’est pas faite dans le cadre d’une fouille archéologique en bonne et due forme pose aussi problème. L’objet est donc impossible à dater avec certitude. Mais ce n’est pas assez pour ébranler les convictions de Stripling et de son équipe. Il affirme que les débris où l’objet a été trouvé devaient provenir de l’endroit où l’autel que Zertal datait du 13-12e siècle a été retrouvé. C’est possible, mais impossible à prouver. Le fait que lui et son équipe ne donnent pas dans les nuances est aussi problématique. Ils sont convaincus de la date, du contenu de l’inscription, etc. Et l’équipe rejette systématiquement toute critique ou remise en question. À leur défense, la communauté scientifique est généralement critique envers les découvertes potentiellement spectaculaires. On peut penser aux manuscrits de la mer Morte. Certains ont d’abord suggéré qu’il s’agissait de faux. On peut également penser aux « faux de Shapiro [5] ». À mettre dans la même catégorie? Sans doute, mais avec des nuances. L’objet retrouvé n’a pas été fabriqué. Mais il se pourrait que l’on ait « fabriqué » une signification à cet objet. Impossible à lire à l’extérieur, mais possible à lire à l’intérieur avant d’en faire l’étude…

    Reconstitution du texte

    Reconstitution du texte à l’intérieur de la tablette par Gershon Galil

    Les enjeux théologiques

    Il faut voir les enjeux théologiques derrière cette découverte. Les auteurs semblent vouloir démontrer que les anciens Israélites savaient écrire beaucoup plus tôt qu’on pouvait le penser. Et donc prouver que les récits bibliques sont plus anciens que ce qu’on affirme bien souvent. Bref, que certains récits auraient pu être composés directement à l’époque de Moïse, de Josué, etc. C’est clairement l’objectif de cette équipe. Selon le directeur des fouilles de l’ABR, Scott Stripling, cette inscription prouve que les Israélites avaient la capacité d’écrire les textes bibliques à partir d’une date très ancienne. Lors de la conférence de presse initiale, il affirmait que l’on ne peut plus prétendre sans détour que les textes bibliques n’ont été écrits qu’à l’époque perse ou à l’époque hellénistique. C’est un peu simplifier les choses, mais bon… En se basant sur cette inscription à peu près illisible, l’un des épigraphistes du projet, Gershon Galil de l’Université de Haïfa, va plus loin. Peut-être un peu trop loin même en affirmant que le scribe de cette tablette aurait pu écrire tous les chapitres de la Bible. Déjà à cette époque. Et tout cela basé sur un petit carré de plomb, à peu près illisible… Ne contenant que quelques lettres. Si ce sont bien des lettres…

    Il faut admettre que cette inscription pose problème. La mise en doute de la datation d’une inscription ou de son authenticité est chose courante. Mais, remettre en doute le fait qu’il y ait bel et bien une inscription sur un objet, une tablette, etc., est plutôt rare. Très rare. En fait, je n’ai pas d’autres exemples! Il faut admettre que les photos ne permettent pas de lire quoi que ce soit. Il faut vraiment faire preuve d’imagination. Au mieux, on pourrait dire qu’il y a des signes qui pourraient ressembler à des lettres, mais de là à faire la traduction d’un texte suivi, il y a une différence. Je conclurai en disant ceci : pour le moment, il y a peu de faits et beaucoup de spéculation… Et très peu d’objectivité de la part des « découvreurs ». Désolé chers lecteurs, chères lectrices, mais l’historien/exégète en moi n’est pas convaincu. Donc, à suivre!

    Éric Bellavance est historien et bibliste. Il est chargé de cours aux universités de Montréal, McGill et Concordia.

    [1] Nous mettons le terme « conquête » entre guillemets puisque l’idée voulant que les Israélites aient conquis militairement le pays de Canaan a été abandonnée depuis plusieurs années.
    [2] À ce sujet, vous pouvez lire l’article de Ralph K. Hawkins « Israelite Footprints. Has Adam Zertal Found the Biblical Altar on Mt. Ebal and the Footprints of the Israelites Settling the Promised Land? », Biblical Archaeology Review 42:2, Mars/Avril 2016, pp. 44-49.
    [3] Scott Stripling et al., « “You are Cursed by the God YHW:” an early Hebrew inscription from Mt. Ebal », Heritage Science 11:105 (2023).
    [4] Le contenu pourrait faire référence à la cérémonie du renouvellement de l’alliance sur le mont Ébal, décrite au chapitre 27 du livre du Deutéronome et du chapitre 8 dans le livre de Josué.
    [5] À ce sujet, lire mon autre article : « Archéologie et contrefaçon : d’hier à aujourd’hui ».

    Archéologie

    Archéologie

    Initiée par Guy Couturier (1929-2017), professeur émérite à l'Université de Montréal, cette chronique démontre l'apport de l'archéologie à une meilleure compréhension de la Bible. Au rythme d'un article par mois, nos collaborateurs nous initient à la culture et à l'histoire bibliques par le biais des découvertes archéologiques les plus significatives.

    SOURCE http://www.interbible.org/

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  • Ézéchias (à droite), Manassé et Amon. Michel-Ange, 1508.
    Fresque de la chapelle Sixtine, Vatican (Wikipédia).

    Angoisse de l’agonie, joie de la guérison – AT 23

    Paul-André DurocherPAUL-ANDRÉ DUROCHER | 30 OCTOBRE 2023

    Référence biblique : Isaïe 38, 10-20 (cantique d’Ézéchias)
    Liturgie des Heures : Mardi II – Laudes

    10Je disais : Au milieu de mes jours, je m’en vais ;
    j’ai ma place entre les morts pour la fin de mes années.
    11 Je disais : Je ne verrai pas le Seigneur sur la terre des vivants,
    plus un visage d’homme parmi les habitants du monde !

    12 Ma demeure m’est enlevée, arrachée, comme une tente de berger.
    Tel un tisserand, j’ai dévidé ma vie : le fil est tranché.
    Du jour à la nuit, tu m’achèves ; 13 j’ai crié jusqu’au matin.
    Comme un lion, il a broyé tous mes os. Du jour à la nuit, tu m’achèves.

    14 Comme l’hirondelle, je crie ; je gémis comme la colombe.
    À regarder là-haut, mes yeux faiblissent : Seigneur, je défaille ! Sois mon soutien !
    15 Que lui dirai-je pour qu’il me réponde, à lui qui agit ?
    J’irais, errant au long de mes années avec mon amertume ? "

    16 Le Seigneur est auprès d’eux : ils vivront ! Tout ce qui vit en eux vit de son esprit ! "
    17 Oui, tu me guériras, tu me feras vivre : mon amertume amère me conduit à la paix.
    Et toi, tu t’es attaché à mon âme, tu me tires du néant de l’abîme.
    Tu as jeté, loin derrière toi, tous mes péchés.

    18 La mort ne peut te rendre grâce ni le séjour des morts, te louer.
    Ils n’espèrent plus ta fidélité, ceux qui descendent dans la fosse.
    19 Le vivant, le vivant, lui, te rend grâce, comme moi, aujourd’hui.
    Et le père à ses enfants montrera ta fidélité.

    20 Seigneur, viens me sauver ! Et nous jouerons sur nos cithares,
    tous les jours de notre vie, auprès de la maison du Seigneur.

    Sens original. Le prophète Isaïe fut témoin d’une époque dramatique dans l’histoire d’Israël. Il vécut sous trois rois, dont un seul, Ézéchias, lui donna une raison d’espérer. Ézéchias, en effet, accueillait les conseils d’Isaïe. Il rétablit son royaume sur la base de l’Alliance en recentrant le culte yahviste au Temple de Jérusalem. Lorsque le roi de l’Assyrie dressa un siège contre Jérusalem, Ézéchias confia sa cause au Seigneur qui intervint et dispersa les forces ennemies de façon miraculeuse.

    Il n’est donc pas surprenant qu’Ézéchias se soit tourné encore vers le Seigneur lorsque, dans la force de l’âge, il se trouva gravement malade. Sa prière — notre cantique AT 23 — est rapportée au chapitre 38 du livre d’Isaïe. Elle comporte deux sections : une première (versets 10 à 15) décrit l’angoisse qu’il ressent à la pensée de mourir ; une seconde (16-20) loue le Seigneur pour sa guérison. L’angoisse d’Ézéchias est d’autant plus grande qu’il partage la conviction commune à son époque que la mort est un cul-de-sac. Seul le Shéol nous attendrait, un état végétatif où aucune relation ne survit, pâle reflet de la vie actuelle. Le texte nous offre une image saisissante de la mort : elle ressemble à une tempête qui arrache sa tente au berger et l’emporte au loin. Pour le berger, c’est la catastrophe.

    Cent cinquante ans plus tard, le royaume de Juda tomba aux mains de l’empire de Babylone et les résidents de Jérusalem furent déportés à leur tour. Parmi eux se trouvaient des disciples d’Isaïe qui continuèrent son œuvre. Dans ce contexte, la prière d’Ézéchias prit un nouveau sens. Elle devint la prière de tout un peuple qui se sentait mourir. Leur tente commune — la Terre promise — leur avait été arrachée. La tente particulière de Dieu — le Temple — avait été saccagée et détruite. La guérison d’Ézéchias prit alors l’allure d’une promesse que Dieu n’abandonnerait pas son peuple. Les successeurs d’Isaïe ont entretenu cette espérance par leurs prédications et leurs écrits. Ce sont peut-être eux qui, en rêvant à la restauration éventuelle du Temple, rédigèrent les derniers mots de ce cantique : « Seigneur, viens me sauver ! Et nous jouerons sur nos cithares, tous les jours de notre vie, auprès de la maison du Seigneur. »

    À la lumière des Évangiles. Les disciples d’Isaïe ont eu raison, le Temple a été reconstruit quelques décennies plus tard. Mais cinq siècles après, un autre prophète annoncerait la destruction de ce second Temple : « Amen, je vous le dis : il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit. » (Matthieu 24,2) Le prophète était Jésus et sa prophétie s’est réalisée. L’Empire romain a rasé le sanctuaire de Jérusalem en l’an 70 de notre ère, une tragédie qui entraîna une transformation importante du judaïsme. Quant aux chrétiens, convaincus de la résurrection de Jésus, ils ont vécu cet événement d’une façon différente. Ils comprirent que Dieu avait établi une nouvelle demeure sur la terre en la personne même de son Fils. Comme le dit l’évangéliste Jean : « Le Verbe s’est fait chair, il a demeuré parmi nous, et nous avons vu sa gloire. » (Jean 1,14) L’original grec dit littéralement : « Il a établi sa tente parmi nous ! » De plus, cette tente a été érigée pour l’éternité dans la puissance de la résurrection du Christ. Comme il l’a dit : « “Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai.” […] Lui parlait du sanctuaire de son corps. » (Jean 2,19.21)

    Qui plus est, les chrétiens eux-mêmes se sentaient engagés dans cette nouvelle réalité. Jésus n’avait-il pas dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure » ? Oui, grâce au don de l’Esprit, la jeune Église devenait elle-même la demeure de Dieu, sa tente sur la terre, signe précurseur de la demeure éternelle qui attend les disciples au-delà de la mort.

    C’est pourquoi saint Paul pouvait écrire : « Même si notre corps, cette tente qui est notre demeure sur la terre, est détruit, nous avons un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui n’est pas l’œuvre des hommes. » (2 Corinthiens 5,1)

    Dans ma vie. J’ai été bien engagé dans le scoutisme à l’adolescence. J’en ai monté et démonté, des tentes ! Je me souviens d’un jamboree international qui vira à la catastrophe lorsqu’un millier de tentes furent renversées par un vent d’ouragan. Une tente, c’est fragile, provisoire, vulnérable. Heureusement que de bonnes gens nous ont ouvert leurs portes pour que nous passions la nuit à l’abri, sains et saufs.

    Face à la mort qui s’approchait de lui, Ézéchias a senti que sa tente lui était enlevée, emportée par le vent. Convaincu qu’aucune autre demeure ne s’ouvrirait pour lui, il a paniqué et, dans sa panique, il a crié vers le Seigneur qui exauça sa prière. Avec lui, nous pouvons nous en réjouir. Mais ce n’était qu’une grâce temporaire. La mort a éventuellement rattrapé le pauvre Ézéchias, comme elle nous rattrapera tous et toutes.

    Croire que la tente que j’habite présentement n’est pas mon ultime demeure me permet d’accepter sa fragilité et sa vulnérabilité. Je sais qu’une autre demeure — permanente, celle-là — m’est promise et m’attend. D’ailleurs, elle se construit déjà en moi si j’accepte de devenir la demeure de Dieu lui-même sur cette terre en aimant Jésus et en gardant sa parole.

    Dans le plan de Dieu. Le cantique d’Ézéchias peut être compris comme une prière personnelle d’action de grâces pour une guérison ou comme l’expression d’un peuple exilé qui espère retrouver sa patrie et son Temple. Mais à la lumière du mystère pascal, on peut y voir les pleurs anxieux d’un petit enfant qui ne comprend pas encore la puissance amoureuse de son père qui peut le délivrer de toutes ses craintes. On ne se moque pas d’un tel enfant. Mais tout en respectant sa peur, on veut l’aider à grandir et à comprendre qu’il n’a pas besoin de s’inquiéter. Ainsi sommes-nous envoyés vers nos frères et nos sœurs humains pour leur annoncer la Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ et sa conséquence en nos vies : nous sommes créés pour vivre dans la joie éternelle.

    Avec Job, prophète à sa façon, nous pouvons proclamer : « Je sais, moi, que mon rédempteur est vivant, que, le dernier, il se lèvera sur la poussière ; et quand bien même on m’arracherait la peau, de ma chair je verrai Dieu. » (Job 19, 25-26) Ce jour-là, l’espérance d’Ézéchias se réalisera d’une manière qu’il n’aurait jamais pu imaginer : « Nous jouerons sur nos cithares, tous les jours de notre vie, auprès de la maison du Seigneur. »

    Mgr Paul-André Durocher est archevêque de Gatineau (Québec).

    SOURCE  http://www.interbible.org/

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    Paul de Tarse :
    L'enfant terrible du christianisme

     

    Chers amis de SOCABI,

    C'est avec plaisir que nous vous informons que notre prochain Séminaire connecté aura lieu le mercredi 25 octobre à 14h (heure de Montréal).

    Nous aurons alors le plaisir de recevoir Daniel Marguerat, professeur honoraire de l’Université de Lausanne, qui nous entretiendra au sujet de Paul de Tarse, cette figure marquante de l’Église naissante.

    Paul est une figure contestée qui fait encore débat. Célèbre parmi tous les apôtres, il est aussi le moins bien connu. On le dit colérique, doctrinaire, antiféministe, hostile au judaïsme. Derrière les textes de ce grand théologien, il y a un homme qui aime, qui lutte, qui peine et qui souffre. Qui est l’homme Paul? Qu’a-t-il vécu, expérimenté, souffert — au point que, de cette vie, a surgi une pensée fulgurante? Dans ce séminaire, le professeur Daniel Marguerat présentera son dernier livre, fruit d’une trentaine d’années de recherche sur Paul.

    Les Séminaires connectés sont offerts gratuitement et on y participe via son ordinateur.

    Pour se connecter, il suffit de se rendre, le 25 octobre peu avant 14h (heure de Montréal; 20h, heure de Paris), au : https://ulaval.zoom.us/j/9581530478

    Pour toute question, n’hésitez pas à communiquer avec nous à directeur@socabi.org ou au 514 677-5431.

    Au plaisir de vous y retrouver!


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  • Quatre épées romaines quasi intactes découvertes près de la mer Morte

     

    Vieilles de 1 900 ans, ces 4 épées ont été découvertes lors de fouilles archéologiques
    dans le désert de Judée ©Yonatan Sindel/Flash90
     

    La découverte de ces armes, probablement volées aux romains par des rebelles juifs il y 1900 ans, est aussi rare que spectaculaire étant donné leur excellent état de conservation.


    C’est par un communiqué bien mystérieux que l’Autorité des Antiquités d’Israël (AAI) a convié la presse au dévoilement, ce mercredi 6 septembre, d’une « découverte impressionnante, rare et importante » faite dans les grottes du désert de Judée plus tôt cette année.

    Et c’est avec une grande solennité, dans le crépitement des appareils photos, que le drap recouvrant les trouvailles a été soulevé, laissant apparaître quatre épées romaines et un pilum (sorte de javelot romain), parfaitement conservés. Trois des épées possèdent encore leur lame en fer à l’intérieur de leurs fourreaux en bois.

    « Nous parlons d’une découverte extrêmement rare, comme on n’en a jamais faite en Israël », a déclaré le Dr Eitan Klein, l’un des directeurs du Projet d’étude du Désert de Judée. Depuis 6 ans, les archéologues de l’AAI travaillent à recenser, fouiller et répertorier toutes les grottes du désert, dans l’idée d’éviter les vols d’artéfacts antiques.

    Révolte de Bar Kochba

    C’est au cours d’une mission de ce type, visant à mieux documenter une inscription hébraïque découverte il y a 50 ans sur une stalactite d’une grotte surplombant Ein Gedi, que les archéologues ont trouvé les épées, dissimulées dans une fissure de la paroi.

     
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    Écoute : Dieu parle
    Lire la Bible en milieu autochtone

     

    Chers amis de SOCABI,

    C'est avec plaisir que nous vous informons que le premier Séminaire connecté de la saison 2023-2024 se tiendra le vendredi 29 septembre à 14h (heure de Montréal), la veille de la journée nationale pour la vérité et la réconciliation.

    Nous aurons alors le plaisir de recevoir Laurette Grégoire, enseignante retraitée et aînée innue d'Uashat sur la Côte-Nord. Plusieurs d'entre vous ont déjà eu la chance, depuis un an, de lire sa chronique dans la revue Parabole. Lors de cette rencontre, elle nous parlera de la lecture de la Bible en milieu autochtone. Ce sera une occasion pour autochtones et non-autochtones d'apprendre à mieux se connaître mutuellement.

    Dès les premières pages de la Bible, Dieu parle à l’être humain. Il lui donne l’ordre de se multiplier, de gouverner la terre et de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais l’être humain n’a pas écouté la voix de Dieu et s’est égaré. De la même manière, Laurette Grégoire reconnait que la voix qui a occupé le plus de place dans sa vie ne fut pas celle du Seigneur, mais la sienne et celle du monde. Pour ce Séminaire connecté, elle racontera comment la Parole de Dieu est entrée dans sa vie, comment elle l’a rejointe dans son identité propre de femme autochtone habitant la Côte-Nord et comment elle l’a relevée.

    Les Séminaires connectés sont offerts gratuitement et on y participe via son ordinateur.

    Pour se connecter, il suffit de se rendre, le 29 septembre peu avant 14h (heure de Montréal; 20h, heure de Paris), au : https://ulaval.zoom.us/j/9581530478

    Pour toute question, n’hésitez pas à communiquer avec nous à directeur@socabi.org ou au 514 677-5431.

    Au plaisir de vous y retrouver!

    source https://www.socabi.org/

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  • Sur la route. Arcabas, 1993-1994. Premier de sept tableaux (Les pèlerins d’Emmaüs) de l’église Torre de Roveri, Bergame.

    Le chemin d’Emmaüs

    Patrice BergeronPATRICE BERGERON 

    L’apparition aux disciples d’Emmaüs : Luc 24,13-35
    Les lectures : Actes 2,14.22b-33 ; Psaume 15(16) ; 1 Pierre 1, 17-21
    Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

    Voilà la plus dynamique des apparitions de Jésus ressuscité de toutes celles que rapportent les évangiles! Unique à Luc, cette manifestation « itinérante » du Ressuscité est aussi la plus élaborée des trois qu’il relate. Contrairement à ce que rapportent les évangélistes Matthieu et Jean (et même Marc qui y allude dans sa finale courte Mc 16,7), aucune « christophanie » ne se tient en Galilée chez Luc. Tout se passe autour de Jérusalem et le même troisième jour après la crucifixion de Jésus. En effet, selon la théologie de Luc, c’est à Jérusalem que le ministère de Jésus trouve son accomplissement et c’est de la Ville Sainte que doit naître l’Église et débuter l’évangélisation devant rejoindre toutes les nations. La trame du deuxième tome de Luc, les Actes des Apôtres, respecte bien ce plan divin tel qu’il le conçoit : débutant par la Pentecôte à Jérusalem, il se termine à Rome au terme de la vie de Paul qui l’a consacrée à l’évangélisation des « nations ».

    Le scandale de la croix

    Deux disciples, par ailleurs inconnus de la tradition chrétienne, s’en retournent penauds vers leur village après les évènements de la crucifixion de Jésus et, par surcroît, la découverte de son tombeau vide. Pour eux, comme pour bien d’autres de leur compatriotes, l’aventure exaltante avec Jésus – « prophète puissant en action et en parole devant Dieu et devant tout le peuple » – s’est terminée avec sa mort ignominieuse emportant, du même coup, leur espérance messianique et nationaliste. Malgré les nombreuses annonces que Jésus a pourtant faites de sa passion aux disciples, sur son chemin de Jérusalem, ils ne peuvent dépasser le scandale de la croix. De leur désarroi, ils s’ouvrent à un compagnon de route mystérieux qui les rejoint.

    Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître

    « Étaient empêchés ». Nous sommes devant ce qu’on appelle en exégèse un « passif divin ». Cet usage du passif évoque l’action divine sans avoir à le nommer directement. En fait, si Jésus s’était simplement réveillé de la mort, comme la fille de Jaïre (Lc 8,49-56) ou le fils de la veuve de Naïm (Lc 7,11-17), ils l’auraient reconnu sans peine. C’est que la résurrection de Jésus n’est pas que réanimation et retour à la vie normale. La résurrection de Jésus est toute autre, elle est une entrée dans le monde de Dieu, dans une condition radicalement nouvelle. C’est bien le même, l’homme de Nazareth qui a été crucifié et qui en portent les marques (Lc 24,39) et pourtant, les disciples ont du mal à le reconnaître. Il a bien un corps, le Ressuscité mange devant eux (Lc 24,41-43), pourtant on le prend pour un fantôme (Lc 24,37). Tous les témoins des manifestations du Ressuscité – de Marie Madeleine, aux Onze en passant par Cléophas et son compagnon – « sont empêchés » de le reconnaître d’emblée, non par caprice de Dieu, mais par le fait de cette frontière que Jésus a franchie en basculant dans ce monde de gloire, un certain matin du troisième jour.

    L’exégèse de Jésus

    Pour lire la suite voir ICI

    Source http://www.interbible.org/

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  • Vue de la vallée de Beth Shean (photo : A. Sobkowski / Licence GNU)

    1. Beth Shean : un site stratégique

    Robert David ROBERT DAVID | 10 AVRIL 2023

    Certainement l’un des sites archéologiques les plus importants d’Israël, Beth Shean occupe une position stratégique de premier plan, au carrefour de routes commerciales et militaires. Situé à l’extrémité orientale de la plaine de Yzréel, le site contrôle l’entrée de cette plaine qui conduit à la Méditerranée, ou à la passe de Megiddo, direction Ouest. Par ailleurs, le site permet aussi de contrôler la voie qui monte le long de la vallée du Jourdain, depuis la mer Morte jusqu’à Damas. Qui plus est, il bénéficie d’un apport en eau considérable grâce à la rivière Harod. Les plaines fertiles qui bordent le site apportent une donnée supplémentaire à qui pense s’installer ici. Ces facteurs stratégiques et hydrographiques ont contribué dans une large mesure à faire de Beth Shean l’un des sites les plus convoités au cours de l’histoire ancienne.

    Photo aérienne du tell prise en 1937

    Photo aérienne du tell prise en 1937, après les premières campagnes de fouilles (Wikipédia).

    Les fouilles sur le site

    Deux grandes périodes marquent l’histoire des fouilles de Beth Shean. Une première période s’étend de 1921 à 1933 (Université de Pensylvanie). C’est durant ces campagnes que l’on a réussi à identifier pas moins de 18 strates différentes sur l’ensemble du site. L’essentiel des fouilles s’est concentré, à cette époque, sur le tell lui-même et sur le cimetière situé au Nord. Un problème cependant devait assombrir ces découvertes : les publications scientifiques de ces fouilles se sont révélées tout à fait inadéquates et ont souvent pris beaucoup de temps à paraître. Or, si les publications sont déficientes, c’est la possibilité de reconstituer l’histoire du site lui-même qui s’en trouve affectée.

    Cette lacune dans les publications, et dans l’interprétation des résultats, a conduit les autorités à mettre sur pied une deuxième campagne de fouilles dans les années 1980. Sous la gouverne de Yagel Yadin, on entreprit de vérifier, sur le site, la validité des résultats antérieurs. Les conclusions permirent de corriger le tir en ce qui a trait à la période israélite.

    Une troisième période de recherches archéologiques a été entreprise à la fin des années 1980 sous la direction de l’archéologue israélien Amihai Mazar (Université hébraïque). On reprit cette fois les fouilles à grande échelle dans la portion romaine et byzantine, ainsi que sur le sommet du tell pour les périodes du Bronze et de Fer. Cette dernière campagne a permis de vérifier que les fondations du temple exhumé lors des premières fouilles recouvraient un lieu de culte plus ancien dans les niveaux inférieurs du tell. En 1990, le professeur Mazar écrivait :

    « En creusant sous le temple inférieur découvert par l’expédition américaine, nous avons mis au jour un temple plus ancien, que nous avons pu dater du XVIe siècle av. J.C. Ce temple apporte un éclairage tout à fait nouveau sur l’architecture religieuse du milieu du second millénaire. Cette découverte confirme notre hypothèse concernant la longévité de ce lieu de culte et, si les fouilles continuent, on peut espérer mettre au jour d’autres temples encore plus anciens. » [1]

    Reconstitution isométrique du temple

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    Source http://www.interbible.org/

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  • Voici l’homme. Le Titien, c. 1568-1560. Huile sur toile, 73,4 x 56 cm. Galerie nationale, Dublin (Wikimedia).

    Regards de Matthieu sur la passion de Jésus

    Yves GuillemetteYVES GUILLEMETTE | DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION (A) – 2 AVRIL 2023

    La passion : Matthieu 26, 14 – 27, 66
    Les lectures : Isaïe 50, 4-7 ; Psaume 21 (22) ; Philippiens 2, 6-11
    Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

    N’eût été de la résurrection, la mort de Jésus n’aurait pas eu l’impact que l’on sait. À partir du moment où les disciples attestent qu’ils l’ont rencontré vivant après sa mort sur la croix, la résurrection s’impose comme le pivot de la foi chrétienne. Elle devient du même coup le point de départ d’une réflexion sur le sens de sa mort. Par exemple, c’est après la résurrection que l’on proclame Jésus comme un Messie glorieux mais souffrant, alors que durant son ministère, on évitait d’associer Jésus au messie pour éviter toute politisation de l’Évangile. En effet, le messie crucifié, comme le dit saint Paul, est scandale pour les Juifs et folie pour les païens (1 Corinthiens 1,23). Il était donc impérieux, pour les premiers chrétiens, de s’atteler à la tâche de discerner le sens de la mort de Jésus, le Juste par excellence (Actes 3,14). Il fallait donc expliquer comment cette issue tragique faisait partie du dessein salvifique de Dieu.

    Très tôt, la réflexion s’est fixée sur l’interprétation sacrificielle de la mort de Jésus. Il était quasi inévitable que ce modèle s’imposât chez les premiers chrétiens à cause de leur appartenance à l’univers religieux et culturel juif où l’on pratiquait encore les sacrifices au Temple. On voit donc apparaître assez tôt une formule brève de profession de foi que Paul a reçue et qu’il transmet à son tour : Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures. Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures (1 Co 15, 3-4).

    Paul exposera dans les lettres aux Romains (Rm 5-6) et aux Corinthiens (1 Co 15) une réflexion bien articulée sur le sujet. Il en sera de même pour l’auteur de la Lettre aux Hébreux. L’interprétation de la mort de Jésus comme sacrifice apparaît également dans les évangiles, non seulement dans les récits de la passion qui s’ouvrent par le geste prophétique de la dernière Cène, mais aussi dans leur théologie où elle affleure par des touches suggestives.

    Le récit de la passion selon Matthieu

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    SOURCE  http://www.interbible.org/

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  • Icône écrite par Marie-Cécile Windish-Laroche, iconographe de Montréal (image reproduite avec autorisation).

    La Vierge de la Guadeloupe

    Luc CastonguayLUC CASTONGUAY | 27 FÉVRIER 2023

    L’étymologie du mot icône provient d’un terme grec ancien eikonia signifiant « image ». Dans les articles précédents, nous avons vu que dans les traditions religieuses chrétiennes orientales, l’icône est une image sainte porteuse d’une lourde tradition historique, religieuse et picturale.

    Théologie

    Cette icône de la Vierge est peinte sur du bois. On a collé au préalable une toile sur le bois pour ensuite l’enduire de plusieurs couches d’un plâtre particulier appelé levkas pour que la surface puisse être peinte à la tempera. Cette technique rappelle, par son symbolisme, l’image du visage de Jésus qui se serait imprégné sur le linge que sainte Véronique lui aurait présenté pendant sa passion sur le chemin qui l’a conduit au Golgotha. Plusieurs siècles après, cette anecdote a valu à la sainte la charge de patronne des photographes. Parallèlement, une autre légende de la chrétienté orientale s’apparente curieusement à ce miracle. Nous l’étudierons plus particulièrement dans un prochain article consacré à l’icône de la Sainte Face.

    C’est dans cette ligne d’images acheiropoïètes (non faites de main d’homme) que l’icône qui concerne notre article s’apparente, car « l’image vénérée de la Vierge de Guadeloupe ne cesse de donner à la communauté scientifique des raisons de croire que c’est par le pinceau de Dieu qu’elle a été peinte sur le tilma – manteau – de saint Juan Diego [1]»

    « Le cœur de Marie est le plus proche des hommes parce qu’il est le plus proche de Dieu. Elle qui a donné la vie humaine à Dieu, elle donne aussi la vie divine aux hommes. C’est donc par son cœur maternel que Marie est « l’Étoile de la première et de la nouvelle évangélisation », comme l’appelait saint Jean-Paul II [2]. »

    Histoire

    Certains phénomènes (sensations olfactives, auditives ou visuelles, guérisons, etc.) qui ne peuvent être expliqués par la science ou les lois connues de la nature sont considérés comme des actes de présence ou de puissance divine. La Bible en parle comme des prodiges, des guérisons ou des signes. Ces faits extraordinaires et surnaturels passionnent et sont souvent un support de foi pour plusieurs chrétiens et c’est précisément le cas pour l’histoire des apparitions miraculeuses de Notre-Dame de Guadeloupe, car on dit que son sanctuaire est le deuxième lieu de pèlerinage le plus visité après le Vatican.

    Ce serait le 9 décembre 1531, très tôt le matin, que la Vierge serait apparue pour la première fois à Juan Diego, un paysan de 54 ans, sur la colline de Tepeyac, lui demandant d’intercéder auprès de l’évêque de Mexico, Mgr Juan de Zumarraga, pour la construction d’une église à cet endroit. Le pauvre essuya plusieurs suspicions et refus de la part du prélat qui finit par lui demander une preuve. Retournant à chaque rejet à la colline où la Dame lui prodiguait ses conseils, celle-ci le rassurait dans sa charge. Lors de sa quatrième apparition, quelques jours plus tard, elle lui accorda le signe réclamé. L’histoire nous dit que la Vierge lui demanda alors d’aller cueillir des fleurs sur la colline et de les garder dans son manteau pour les apporter à l’évêque. Arrivé au palais épiscopal, « il ouvre son ayate [3] [tilma, cape ou manteau] devant l’évêque, éberlué de voir de si belles fleurs en cette saison! […] Pendant que les fleurs tombent à ses pieds, voici qu’un prodige inouï se produit : le portrait de la Sainte Vierge, telle que Juan Diego l’avait longuement décrit à l’évêque, se trouve soudain imprimé sur la toile rugueuse de la cape [4]! » Maintes fois décrits, les paroles et les faits de cette histoire ne varient que très peu d’un récit à l’autre. C’est en 1548, à l’âge de 74 ans, que mourut Juan Diego.

    source http://www.interbible.org/

    Pour en lire plus vous rendre ICI

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