-
L'esprit franciscain ?
L’ESPRIT FRANCISCAINde "Luc" Pierre Mathieu, ofm
**UN ESPRIT DE FAMILLE.-
Peux-t-on qualifier l’esprit franciscain de... ? - Tempérament ; Psychologie ; convictions, attitudes, comportement... A la base, une spiritualité, et une expérience communautaire
-
A l’origine : la vie et l’expérience spirituelle de saint François d’Assise (XIII°s)
-
Une spiritualité...?C'est à dire la mise en pratique d’une théologie, d’une vision spirituelle du Mystère Chrétien (la Foi chrétienne), une conception de l’homme. Il existe de multiples spiritualités, dans l’Église, pour exprimer une même foi, et la mettre en pratique. Chacune repose sur l’expérience religieuse des grands spirituels. Légitimité de ce pluralisme, déjà visible, dans les écrits apostoliques, et même dans nos 4 évangiles.Un “abord” concret, de la spiritualité franciscaine-
Une certaine façon de rencontrer Dieu (la relation personnelle aux Personnes divines)
-
Une certaine façon de connaître et de suivre le Christ.
-
Une certaine façon d’être libres, sous la mouvance de l’Esprit-Saint.
-
Une certaine façon de rencontrer les autres.
-
Une certaine façon de contempler la création
-
Une certaine façon de vivre le Mystère de la Croix
-
Une certaine façon d’être heureux
-
Une certaine façon d’aimer l’Église.
... de rencontrer Dieu...-
Non pas une divinité anonyme, mais le Père de Jésus-Christ, le Fils bien-aimé du Père, l’Esprit d’amour qui nous vient du Père et du Fils. Importance de la doctrine trinitaire, pour François et ses disciples.
-
La prière franciscaine..., pas nécessairement une méthode ,
mais gratuité, simplicité, confiance, familiarité, appuyée sur la prière du Christ et de l’Eglise.-
Non pas un Dieu redouté, mais un Père confiant, miséricordieux, aimant et aimé
…de suivre Jésus-Christ...-
avec un élan joyeux et définitif : l’adhésion sans retour. ;: suivre, plus qu’imiter.
-
Le Fils bien aimé du Père, le Très-Haut, le Seigneur
-
Notre Frère, qui a choisi humilité et pauvreté, qui s’est rendu proche des pécheurs.
-
Jésus contemplé dans son humanité humble et servante : l’enfant de Bethléem , le Seigneur Ressuscité, disponible pour nous “sous la modeste apparence du pain partagé” , l’homme souffrant par amour pour les pécheurs. Le Ressuscité qui accomplit la condition humaine, promise à la gloire.
-
La Tradition franciscaine contemple le Christ comme Premier voulu et premier-aimé de Dieu, parmi toutes les créatures. «Tout a été créé par lui et pour lui...» (Col. 1, 15 ss).
-
... d’être libres sous la mouvance de l’Esprit-saint...-
L’Esprit qui sanctifie, qui atteste que nous sommes “enfants de Dieu”,
-
mais aussi l’Esprit qui “renouvelle toute chose” : l’esprit des Prophètes, qui continue d’animer l’Eglise, qui suscite des voies nouvelles, dans l’évangélisation, la vie chrétienne, l’affrontement au monde. - Tradition prophétique de la famille franciscaine.
-
L’apostolat “aux frontières” - Les initiatives nouvelles
-
La liberté des Fils de Dieu se vit en communion avec l’Eglise, dans le respect des charges et des charismes, dans la concertation avec les personnes, la confiance dans la bonne volonté des autres.
-
L’autorité vécue dans l’humilité, comme un service des personnes, pour les faire exister libres et les voir grandir.
... de regarder les autres...-
Toutes les créatures sont sorties de la main de Dieu ; les créatures spirituelles, pour nous les personnes humaines , ont du prix aux yeux de Dieu. Respect absolu des personnes, bienveillance “a priori” ; confiance dans la capacité de chacun de “devenir meilleur” , de se convertir, de devenir un saint, avec la grâce de Dieu. «Personne n’a le pouvoir de détruire en lui l’image de Dieu, il peut seulement la voiler ou la défigurer...» (St Bonaventure)
-
La Fraternité universelle ; Tous les hommes sont aimés de Dieu, tous ont été rachetés par le Christ, tous sont invités à entrer en communion avec les personnes divines.
-
Nombreux exemples, dans la vie de François, de son accueil bienveillant des autres.
...de contempler la création...C’est ce trait qui apparaît le plus souvent quand on interroge quelqu’un sur l’esprit “franciscain”. Mais souvent avec un certain contre-sens. Ni sentimentalisme excessif, ni optimisme béat, ni pur esthétisme. - L’attitude de François vis-à-vis du monde des créatures est une attitude de foi ;
Foi en Dieu créateur, de qui tout vient, dans un dessein éternel, d’amour, de bonté, de partage. Dieu a tout créé par son Verbe : c’est dire que toute créature porte en elle-même une signification, un message, qui nous renvoient à l’auteur de toute chose.
« Notre frère le Soleil...qui de Toi, Très-Haut, porte la signification...»
L’homme est invité à contempler les créatures, comme des miroirs de la Puissance, de la Bonté , de la Beauté divines.
L’action de grâces pour les dons de Dieu accompagne tout usage des créatures, pour le bien de l’homme. - Le respect pour les œuvres de Dieu prépare le respect pour les créatures spirituelles qui contractent ainsi entre elles toutes une fraternité universelle, venue d’une filiation unique.
La création est le “lieu” de notre salut.
Cf François, déclaré “Patron de l’écologie”. - Sens de l’écologie chrétienne.…de vivre le Mystère de la Croix…La suite du Christ passe par ce mystère de rédemption, non pas comme une fatalité malheureuse, mais comme une volonté de purification, d’accueil de la volonté de Dieu, de participation au Mystère du Christ-Sauveur. La contradiction, la souffrance, le renoncement ne sont pas recherchés, mais accueillis quand ils se présentent, comme des occasions d’offrande de soi-même par amour de Dieu et du prochain. Mais rien ne saurait nous ôter la joie de vivre en communion avec le Christ, et d’attendre de lui notre salut.….d’être heureux...-
Le bonheur d’exister est une forme d’action de grâce pour la bonté de Dieu, Père-Fils-Esprit-Saint.
-
cf Claire d’Assise , sur son lit de mort : «Merci, mon Dieu, de m’avoir créée...!»
-
La simplicité dans le mode de vie, la confiance dans les autres, et surtout l’abandon entre les mains du Père, procurent la paix du cœur;
-
L’Evangile comme “règle de vie”, permet d’ordonner toutes choses et tous les événements, en les relativisant.
-
Partager son bonheur avec les autres est une forme de charité. Cela implique aussi la compassion avec ceux qui souffrent.
-
Suivre le Christ suppose une volonté habituelle de rectifier sans cesse sa vie, une conversion permanente, non-contradictoire avec la quête du bonheur.
...de se situer dans l’Église et de l’aimer...Les baptisés constituent l’Eglise du Christ : il n’y a pas lieu de distinguer l’Eglise pour désigner les responsables et le Peuple qui serait ses sujets. La dimension mystique de l’Eglise-Peuple de Dieu, c’est qu’elle est ici-bas la présence du Christ ressuscité, auquel nous adhérons pour notre sanctification. . Les médiations du Salut et de la Grâce viennent du Christ lui-même, dont l’Eglise et ses sacrements sont les signes.
Mais François d’Assise invite à aimer l’Eglise et tous ceux qui la constituent, l’animent et la gouvernent./
Il vénère dans les prêtres, non-pas l’homme pécheur, mais Celui dont ils sont le signe et qui agit par eux.-
L’Eglise est une communauté en continuelle “réforme”, sous l’action de l’Esprit Saint. Entrer dans cette réforme, et y consentir, c’est d’abord se convertir soi-même. Mais c’est aussi prendre des attitudes prophétiques et se laisser conduire par l’Esprit.
Là encore, le thème de la fraternité universelle éclaire la foi en la destinée de l’Eglise : l’Église visible, ici-bas, prépare son avenir : le Peuple de Dieu parvenu au Salut, grâce à l’unique médiation du Christ, Premier-né des créatures, Premier-né de l’humanité nouvelle.
-