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Compte rendu de mission au Maroc avril/mai 2013 (2 de 7) - Suzanne
Compte rendu de mission au Maroc avril/mai 2013 (2 de 7)
Notre sœur Suzanne Giuseppi-Testut, ofs, arrive d’une mission au Maroc et nous partage ses découvertes, Merci Suzanne.
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Petit rappel historique
Je remercie sœur Francesca Léonardi, Provinciale du Maroc, qui a mis à ma disposition les archives de la Communauté.
En 1912, les frères franciscains (ofm) de la province espagnole, installés au Maroc depuis deux décennies puis ceux de France qui les rejoignent, lancent un appel aux Franciscaines Missionnaires de Marie : « Venez nous rejoindre au Maroc »
L’épopée missionnaire des FMM au Maroc commence. Une épopée missionnaire se vit en Eglise et dans un pays donné. C’est la marche d’un peuple au passé très riche, confronté à une présence étrangère sur son sol, avant d’arriver à sa pleine indépendance. C’est la vie d’une Eglise remontant aux premiers siècles de l’ère chrétienne qui, si elle ne peut proclamer à haute voix en cette terre musulmane la Parole de Dieu fait chair, témoigne de ce Dieu aimant les plus pauvres et Le rayonne. Elle aspire à être icône du Christ par une vie de prière au milieu d’un peuple de priants et par une vie de charité, de disponibilité et d’ouverture à tout ce qui peut être entrepris pour soulager et faire grandir ceux que l’on côtoie chaque jour. Elle marche avec eux vers une maturité qui, peu à peu, leur fait prendre en mains leur destinée et leur avenir. Vie de partage des épreuves et des joies, vie de confiance et d’estime réciproque, vécue dans l’humble quotidien, avec ce peuple en marche.
De 1912 à 1985, plus de 800 Franciscaines Missionnaires de Marie sont venues au Maroc. A ce jour, elles sont une cinquantaine.
Les liens entre le christianisme et les peuples du Maghreb sont très anciens : « Le jour de la Pentecôte, des gens venus de Libye, proche de Cyrène » (Actes, 2.10) étaient présents à Jérusalem et écoutaient le discours de Pierre. L’origine de l’Eglise en ce pays est mal connue. On trouve trace de premiers martyrs, le centurion Marcel en 298, et celui de Cassien en 306. Ces régions ont donné à l’Eglise les Pères Latins Tertullien et Cyprien et, un peu plus tard, Augustin, sans oublier trois Papes venus d’Afrique du Nord : Victor, Miltiade et Gélase.
A la fin du IIIè siècle, l’Eglise, en Afrique du Nord, est prospère et dynamique. Il y a des chrétiens dans certaines tribus berbères et dans les principaux centres urbains. A Volubilis on a trouvé quatre inscriptions funéraires chrétiennes datées de 559 – 605 – 653 – 655. On trouve aussi le signe de la croix dans les dessins des tapis berbères du sud comme aussi au front des femmes de certaines tribus berbères du Tafilalet. En ce temps là, on compte jusqu’à 16 évêchés en Afrique du Nord dont six au Maroc.
L’époque suivante voit l’arrivée des Vandales (convertis à l’arianisme) qui jettent l’effroi dans la population. Les Evêques sont éloignés de leurs diocèses sous prétexte qu’ils sont les alliés des Romains.
Avec l’arrivée de l’Islam (campagne d’Oqba Ben Nafi entre 681 et 683), c’est la disparition de l’ancienne Afrique du Nord qui s’annonce. Les Evêques disparaissent. Cette mort lente de l’Eglise trouve aussi à se nourrir dans les divisions internes des chrétiens, l’attachement à la langue latine, la désurbanisation des régions et le retour au nomadisme. Nombreux son ceux qui passent à la religion de l’envahisseur. Peu à peu les chrétiens vont disparaitre ; il ne restera que des marchands, des mercenaires résistant encore surtout dans la région de Ceuta, mais la présence chrétienne aura pratiquement disparue sous les Almohades.
Malgré cette disparition de « l’Eglise instituée », l’Evangile ne manquera pas de témoins : diplomates, religieux franciscains, dominicains, trinitaires, esclaves faits prisonniers par les barbaresques qui sillonnent les mers ou encore militaires comme ces 12000 soldats chrétiens envoyés par le roi de Castille pour faire partie de l’armée du Sultan et qui avaient leur Eglise – Sainte Marie- à Marrakech. De grands noms émergent de ces périodes : François d’Assise qui y envoie ses premiers compagnons. Raymond Lulle et plus tard Vincent de Paul.
Pour tous les fils et filles de saint François d’Assise, le Maroc reste une terre franciscaine chère à leur cœur depuis le martyr des premiers frères mineurs à Marrakech en 1220 et à Ceuta en 1227, et de bien d’autres inconnus.
Une lettre du Pape Innocent III au Sultan Mohamed Ben Noceir, datée de 1218, lui recommande la mission des Trinitaires : racheter les captifs, soit avec de l’argent, soit en prenant la place des prisonniers. Pour ces derniers est érigé en 1226 l’évêché de Fès dont le frère franciscain Angello sera le premier évêque de 1227 à 1229.
Quand arrive le Père Jean de Prado en 1630, l’évêché n’est plus qu’une simple Préfecture Apostolique dépendant directement de la Sacrée Congrégation de la Propagande. Elle est confiée aux Frères Mineurs de la province San Diego d’Andalousie qui sont chargés d’y envoyer le personnel religieux nécessaire pour assister spirituellement et matériellement les prisonniers chrétiens.
Depuis lors, la présence franciscaine au Maroc sera continuelle, même si, à certaines époques, elles s’est réduite à un seul frère, comme ce fut le cas, pendant un an, pour le Frère José Bavon et, pendant plusieurs années, pour le frère Francisco Palma, au prix de bien des difficultés et de bien des souffrances.[1]
(La suite suivra au 3- 4 jours)« La foi et la rencontre du Christ (14/20) - InterBibleL'Esprit : un allié de taille ! - InterBible »
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