• Notre amie Suzanne publie de nouvelles réflexions en lien avec St-François d'Assise.

    Edité par :  SALVATOR - éditions franciscaines - éf

    L'ouvrage sortira en librairie le 14 novembre prochain. Son titre est le suivant :

    François d'Assise, Un cœur qui écoute     

    Livre ; Notre amie Suzanne publie - François d'Assise - UN COEUR QUI ÉCOUTE

    Préface du cardinal
    François Bustillo

     

    Au fil des ans et des ouvrages – La déposition ayant été le premier paru, en 2009 –, la fidélité de Suzanne Giuseppi Testut à saint François d’Assise ne se dément pas. Suzanne nous fait ainsi profiter de son parcours franciscain, de sa proximité et de sa familiarité avec saint François, dans son cheminement vers Dieu.

    Aujourd’hui, l’ouvrage que Suzanne nous propose est le fruit d’une grande audace et d’autant de liberté, puisqu’il s’agit d’un dialogue avec François d’Assise, dont l’auteur fait les questions et y apporte les réponses fondées sur les écrits de François, dans la continuité de sa fidélité au saint.

    À travers sa solide connaissance des textes bibliques, des Pères de l’Église, des écrits de saint François et de nombreux livres sur l’homme d’Assise, l’auteur construit un dialogue cohérent, efficace et éclairant, sur de nombreux thèmes essentiels.

    Parmi ces questionnements sont abordés, notamment, le mystère de la profondeur de l’homme, le sens de la vie et le sens de la mort, la connaissance de l’homme, de sa grandeur et de sa pauvreté, le dur apprentissage de l’obéissance et de l’humilité avec son corollaire – la condition de minorité désirée ardemment par saint François –, ainsi que la place de l’action et de la contemplation dans notre vie, le don de soi, l’inébranlable confiance du saint en la divine providence. Tant d’enseignements utiles, propres à nous familiariser avec la spiritualité franciscaine.

    Pauvreté, humilité, simplicité, fraternité universelle, paix, joie, charité, pureté, obéissance, persévérance : que n’a-t-on déjà écrit sur ces vertus ? Et pourtant, ce dialogue permet à chacun de les confronter à sa propre expérience, à son propre cheminement. Ainsi, ces « cœurs à l’écoute » sont un véritable itinéraire pédagogique, qui nous invite à explorer et à descendre dans l’intériorité de notre âme pour mieux y accueillir la transcendance divine.

    Suzanne Giuseppi Testut nous démontre, tout au long de ce livre, comment l’amour de François pour Dieu se manifeste par un amour de toutes les créatures, humaines, environnementales et cosmiques, notamment à travers le Cantique des créatures, dans l’intuition d’un Tout créé par Dieu.

    Cette contemplation et cette approche du mystère de Dieu, vers lesquelles l’auteur nous entraîne à la suite de François d’Assise, sont d’une intemporalité et d’une actualité pérennes et sont sources, depuis huit siècles, de nombreux attraits de la voie franciscaine, tant religieux que laïques, pour lesquels l’amour fraternel, la joie et la simplicité sont une des façons de vivre le saint Évangile.

    Alors, en toute confiance, mettons-nous à l’écoute de cette aventure qui parlera à « des milliers de cœurs en chemin », et n’hésitons pas à mettre ce livre entre toutes les mains : celles de ceux qui cherchent Dieu avec l’aide de l’histoire sainte de François d’Assise, mais aussi celles de ceux qui, simplement attirés par la vérité d’un homme dans toute sa profondeur, ont le désir d’œuvrer pour que le monde trouve la paix.

    Cardinal François Bustillo

     Évêque d’Ajaccio

    *Le tout publié avec les autorisations demandées par l'auteure, Suzanne Giuseppi Testut.

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  • « L’amour » comme vérité de ma vie

    Ceux qui découvrent « l’amour du Christ », ne peuvent qu’aller plus loin sur le chemin de liberté. Peut-être même est-ce par la gravité de la difficulté à surmonter nos aspérités, nos nœuds pulsionnels obscurs, ou encore dans une extrême difficulté à vivre que se découvre ce qui, à d’autres moins éprouvés, demeure voilé. Prenons par exemple Paul dont la violence du fanatisme contre le Christ et les chrétiens s’exerce.

    C’est à cause de cela que, découvrant « l’amour du Christ », il ne peut qu’aller plus loin sur le chemin de liberté entrant même en conflit avec d’autres piliers du christianisme primitifs, plus timorés. C’est parce que fasciné plus que d’autres par la perfection selon la loi qu’il lui faut dégager la liberté de l’homme nouveau, où le règne de la loi cesse. C’est parce qu’il est violence prise dans le faux remède de la culpabilité infinie, qu’il parle si fortement de « l’agapè », « l’amour » et qu’il annonce la fin du péché.

    Mais il reste Paul, comme chacun de nous, marqué de son passé, de ses épreuves et de ses impasses. C’est par et à travers ce qu’il doit combattre en lui, que ce qui se dit par lui prend une force exceptionnelle. Ce qui commande tout Paul, ce qui commande chaque « découvreur » c’est la nécessité de l’Evangile dont la substance est précisément la bonté, la charité : la nécessité de l’amour.

    L’amour du Christ. Croire au Christ et l’aimer. C’est par cette relation au Christ que notre vie peut être, indissociablement, amour du Dieu qui s’est manifesté en lui et amour de notre prochain, fût-il ennemi : aimons comme il nous a aimés le premier. Langage usé à fond d’avoir trop servi. Pourtant, dès qu’on l’entend avec attention, ce langage est tout sauf banal. Ce que le Christ propose à l’homme et lui indique comme le vrai chemin de la vie, ce n’est rien moins que changer son désir. Au lieu de chercher satisfaction et plaisir, se faire don : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » Au lieu de prétendre se tenir en soi-même, n’exister que par un autre : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » Au lieu de mesurer sa demande à la dure réalité, croire à l’amour fou de Dieu : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, vous le recevrez. ». Par le Christ, pour qui découvre relation juste avec lui, s’ouvre le chemin de vie.

    La puissance de la Parole.

    Cette parole est plus vaste que les mots, elle les précède et les porte. Pour défaire ou vaincre la force de mort, elle ne peut que parler avec puissance. Elle dit : A travers dons et épreuves, naissances et morts, t'est donnée la vie. Tu connais l'amour dont tu viens, tu le sais par ce souffle de vie qui t'anime mais que tu ne domines pas, par cette vérité qui t'est donnée comme pain quotidien. Tu n'en as jouissance que par l'amour que tu donnes. Alors, aucune emprise ne peut te séparer de la joie d'être né. La parole qui parle à pleine force est affrontée à ce qui se cache de mensonge et détresse derrière l'ordre des choses et le courant de la vie. C'est pourquoi cette parole "l'Evangile", annonce, exige ce qui est perçu comme l'impossible : vivre par amour, sans être régi par la violence.

    Suzanne Giuseppi Testut - ofs

     

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  • Suite et fin - III - « Péché », culpabilité, béatitude du ciel 

    Suite et fin - III - « Péché », culpabilité, béatitude du ciel - SuzanneLa fin commencée de la déviance - cette nouvelle naissance par « l’amour » - peut paraître paradoxalement comme transgression majeure.

    L’intervention du Christ thérapeute peut-elle être refusée ? Elle introduit le trouble et ébranle l’équilibre illusoire. Par ce qu’elle opère, elle met en cause toutes les évidences. Celle de la loi car la loi y paraît faite pour l’homme et non l’inverse (Mc 2, 27) ; elle n’a vérité que par ce qui la dépasse et en un sens y met fin ; et l’homme libre est juge de sa vie : « L’homme spirituel juge de tout et n’est jugé par personne » (1 Co 2, 15). Scandale, et scandale encore que les transgressions passées soient renvoyées à rien ! Les évidences de la violence établie ; aucun pouvoir, même grandiose, n’en sort indemne ; les arrangements de la violence n’y ont aucune place. Avec la fin commencée de la déviance, ce sont toutes nos fureurs et nos lois compromises avec elles, qui se trouvent menacées. Ainsi, peut-on comprendre que la thérapie proposée par le Christ provoque des résistances. On tient aux évidences acquises, chacun à sa place, et plutôt mon mal que j’ignore que cet arrachement où tout change.

    La satisfaction d’un désir interdit peut servir de prétexte. Le refus de l’intervention du Christ peut aussi prendre forme d’une défense de la loi, de l’ordre, de la raison, contre ce qu’on juge subversion, confusion, folie. Refus et défense se lient alors secrètement puisque défendre l’ordre est ici refuser ce que nous avons nommé « amour », c’est-à-dire répéter par ce refus la déviance initiale. Refus tragique et redoutable puisqu’il redouble et scelle ce qui est au principe de toute faute et toute culpabilité. La dureté, l’accusation, la colère, venant du Christ, ne sont point l’attitude première envers l’homme, fût-il, aux yeux de tous, le pécheur, le coupable (ainsi la femme adultère, Jn 8, 1-11). Autant Jésus est d’une bienveillance et patience infinies envers ceux qui, simplement, souffrent ou sont pris dans les filets de leur « péché », autant, pour les mêmes raisons, lui faut-il être intraitable envers ceux qui, contre cette bienveillance même, tirent prétexte de la Loi, de la vérité, de Dieu.

    Le refus peut prendre la forme de l’adhésion apparente, il prétend réaliser ce qu’annonce la parole nouvelle pour l’exterminer et sans que cette parole puisse plus rien y opposer puisqu’elle s’y trouve reprise et répétée. Refus de l’intervention du Christ mais qui use de son intervention en la dénaturant. Ce qui s’y cache est le refus complet de ce qui est étalé : l’amour, le don, le pardon et tout le reste. C’est infiniment plus que l’hypocrisie, qui est transgression camouflée par bienséance, vanité, intérêt. C’est plus que l’opposition simple, même cachée. C’est la perversion : intolérance et dureté sous le masque de la bonté et de l’implacable volonté de faire du bien. Mais ces passions passent toute mesure envers qui découvre l’abîme qui le sépare de ce qu’il prétend être. Culpabilité sans issue mais en même temps, monstrueuse innocence puisqu’on est « dans le vrai », que « c’est pour Dieu », « pour les autres », « pour le bien » etc. Ainsi, la frénésie de perfection peut dissimuler des transgressions essentielles (le moucheron et le chameau).

    Toutefois, il se peut que rien ne soit vain puisque sortir de là est chance de retrouver « l’amour ».
    Il faut bien que l’homme, s’impute le mal qu’il reconnait en lui, pour se connaître aussi capable d’y mettre fin. Ainsi la culpabilité « bloquée » en nous, ouvre à l’homme le bel et dur espace où faire le travail de vérité : ni déculpabilisation simple et massive ou aveuglement complaisant sur nous-mêmes, ni condamnation puisque, dès qu’engagé hors de la déviance, tout ce que l’homme vit est vivant. Il y a à la culpabilité une issue toujours offerte, c’est de ne point juger autrui. Ce n’est pas ignorer ce qu’il fait, ce qui est parfaitement idiot et impossible, c’est de ne pas le juger, lui. Je suis hors de la sphère de la condamnation, si je n’enferme pas l’autre en sa faute, lui laissant ainsi le plus grand espace où vivre, lui manifestant mon primordial désir qu’il soit.

    C’est pourquoi, il n’y a pas d’homme condamné. Quel que soit son enfoncement dans ce qui nous semble le pire, qui pratique le non-jugement est déjà hors du mal où il se croit peut-être lui-même enfermé. « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. »


    Suzanne Giuseppi Testut - ofs

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  • (suite) II - « Péché », culpabilité, béatitude du ciel


    II - « Péché », culpabilité, béatitude du ciel - SuzanneLa déviance aime la mort, ou plus, elle hait la naissance. Elle révèle une méfiance fondamentale envers l’Autre et, « parce qu’il n’est de vie qu’à L’aimer » elle introduit le refus de la vie, masqué en affirmation de puissance : la non-naissance. La substance de la vie, la richesse du réel sont l’objet profond de sa haine. Telle est l’essence du « péché », le meurtre suicidaire. L’enfermement dans l’impuissance à vivre. Le « péché », c’est donc l’acte de mort, sous le mirage du contraire. Dans la Genèse, c’est ne pas croire la Voix, (la voix de Dieu) et croire plutôt le Satan « menteur et meurtrier à l’origine ». (Cf. Jn 8, 44). C’est par la déviance, ou transgression primordiale que l’homme « sort du Paradis », le lieu de paix, espace infini, et qu’il naît à son existence : mort, séparation, angoisse… Paradis perdu, épée de feu de l’ange qui veille à ses portes afin de nous interdire à jamais, bien heureusement, de revenir en arrière. Dès lors, si quelque chose du Paradis est possible, ce n’est pas par retour imaginaire en arrière, ce ne peut être que devant nous, par une naissance à nouveau. Par « l’amour ».


    Sommes-nous vraiment coupables ? Nous sommes tentés de faire de la déviance, un trait de notre condition humaine, malheur essentiel qui nous hante, culpabilité intenable qui reflue sur la naissance même, jusqu’à faire croire à l’homme qu’il n’est pas justifié d’être. La tentation est alors grande de nous faire innocents de la chute que nous ne pouvons cerner. Dès lors, prétendre à l’innocence c’est refuser de reconnaître ce que nous portons en nous de puissance « meurtrière », c’est alors la non représentation, le non dévoilement de ce mal premier qui finit par triompher en l’homme : non coupable. L’être humain se perd ainsi dans les filets des pouvoirs de mort. Par rapport à quoi, la loi, en tant qu’interdit, devient malheur pédagogique. Elle peut certes éveiller la culpabilité – culpabilité négative - comme conscience nécessaire d’une vérité, sans pour cela l’accomplir.


    Christ est là, Il advient et agit. Il vient pour un recommencement, pour nous ramener à la vie. C’est souvent dans l’actualité d’un évènement que la relation s’établit et que peut prendre vie un désir autre. Les transgressions y révèlent leur portée, la déviance prend sens, nous en découvrons le piège mortifère sans pouvoir en rejeter la cause ou le tort sur un autre que soi-même. L’esclavage atteint la liberté elle-même. Dès lors, la prétention de s’en tenir à l’observation d’une loi ou à compenser les transgressions, ne suffit plus, à ce petit jeu, nous restons à l’ombre de la mort.

     
    Christ est là qui, par sa présence donne la vie possible et met fin à la puissance du « péché ». Dès qu’un pas est fait sur le chemin de vie, si l’amour enfin peut être, les transgressions antérieures ne sont rien1 , la déviance n’est plus qu’un mauvais rêve, même s’il faudra et pendant encore longtemps, mettre fin à ses séquelles.


    L’espace est ouvert. L’homme quitte ce lieu de sa prison – don, pardon - tout est pardonné, c’est-à-dire, le monde ancien est mort, chacun est justifié de vivre. Tout prendra sens, même le pire, et les traversées seront encore chemin de vie.2 La culpabilité – non niée - est alors sans force, sans poids devant la relation « d’amour » où l’homme est libre de la déviance fondamentale. Il sait maintenant que la déviance est la tristesse, le goût de mort caché peut-être sous la frénésie de ses appétits par lequel il refuse le mode de relation mettant fin au jeu sans issue de la répression-transgression et aussi de la domination et de l’avilissement. L’homme restauré, se sait bon et il lui est donc bon d’être né.


    Suzanne Giuseppi Testut - ofs

    1- Scandale que les transgressions passées soient renvoyées à rien ! Revenir à l’Evangile, au Christ thérapeute.
    2- Cf. notre livre « La déposition » Ed. Nouvelle Cité

    Revoir 

    I - « Péché », culpabilité, béatitude du ciel - Suzanne

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  • (Premier de trois articles)

     I - « Péché », culpabilité, béatitude du ciel 

     

    A l'origine de tous les aspects de l'amour, est l'éros. L’Eros qualifie l’élan vital, la relation, l’élan amoureux, le désir. Il n’est pas un poison. « Tu aimeras ». Pourtant cet élan peut être dévié. Au lieu de s'appliquer à sa finalité naturelle : la croissance selon l'être intérieur, il s'investit dans l'horizon existentiel et extérieur ; au lieu de chercher l'infini, il s'enferme dans le fini (la  matérialité). Porteur d’ambiguïté, il fait de l’homme un être asservi par une illusion du désir qui se retourne en auto-accusation infinie. La culpabilisation de la sexualité en est un exemple radical, péché toujours renforcé dans la religion chrétienne. Le christianisme est-il la religion du péché ? Cela paraît étrange car l’Evangile se présente comme fin du péché ce qu’affirme particulièrement Paul, avec force.

    Péché et culpabilité. Transgression. On conçoit souvent le péché comme une force inerte, qui ne donne pas signe de vie, sorte  de masque d’où le sourire disparait, nous entrainant naturellement vers le sentiment de culpabilité, quitte à distinguer des degrés de la culpabilité  et même à repérer les fausses culpabilités. Mais la chose est plus complexe. Le péché, c’est d’abord faire ce qui n’est pas permis, ce que la loi défend. La culpabilité est alors la conscience douloureuse, malheureuse de la transgression. La culpabilité révèle que le désir, divisé, mal orienté, nous sépare de « l’amour du Père ». Elle nous confronte à la jouissance sans limite et à la soumission à la loi de l’Autre, nécessaire à la relation où le désir lui-même trouve vie. La culpabilité peut avoir un sens positif : s’imputer à soi-même la transgression, ne pas se décharger sur les choses ou les autres, c’est pouvoir modifier ses comportements. Le malheur serait de s’y enfermer et de faire de la transgression l’échec radical qu’est l’accusation. L’homme s’éprouve alors coupable d’être ainsi coupable. Or, la transgression peut être expérience de vie, processus d’initiation où l’homme s’éprouve en son autonomie, par rapport à une toute-puissance des interdits qui le laisserait, en quelque sorte, en enfance. Prise en cette fonction, la transgression est, si l’on peut dire, sans gravité, ainsi l’enfant qui « désobéit » est puni, mais la punition n’ôte rien à l’amour des parents pour lui. Dès lors, si nous situons avec justesse la transgression, en sorte que l’interdit y demeure dans sa fonction fondatrice, la culpabilité n’est qu’un moment de notre vie qui ne devient malheur que lorsqu’on s’y enferme. En sortir demande toutefois un long et dur travail.

    La transgression n’est pas le fond du péché, qui est la déviance. Transgression primordiale qui détourne l’homme entièrement du chemin de vie. Puissance par laquelle il a la prétention de se faire maître, de réduire l’autre en lui-même à rien, qui refuse la loi en ce que la loi veut signifier qui est justement la présence et le droit de l’autre. La déviance s’exerce tout particulièrement au niveau de la sexualité qui représente précisément en l’homme cette puissance de communiquer pour donner la vie mais qui lui signifie en même temps sa limite et sa puissance de relation. Voilà en quoi, il y a perversion de l’Eros : L’homme veut posséder les sources de la vie, il refuse et nie toute origine où il ne voit plus qu’esclavage et non positive filiation. La déviance est la source empoisonnée, elle a donc une bien plus grande profondeur en l’homme que les simples transgressions. (Cf. texte capital de la Genèse). Cette déviation fait perdre à l'homme le sens de la profondeur, elle engendre la haine, la violence et disloque ce qui fonde les rapports humains : la fraternité, la relation, le respect de l’autre, l’amour, l’amitié, la générosité, le don de soi etc. Toutes les formes de l’amour viennent à tourner. Pourtant, tout ce qui parait se lier à la déviance, contaminé par elle, peut prendre sens sur le chemin de vie et où l’amour donnera enfin vie. Il n’est pas de vie humaine sans le don d’une parole qui introduit à la vie. Cette parole (« l’Evangile ») dit l’amour, sans quoi l’homme meurt.  

    Suzanne Giuseppi Testut – ofs

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  • La tristesse et la joie - Suzanne

    La tristesse et la joie


    Ce duo de sentiments que sont la joie et la tristesse ne sont pas de simples états affectifs éphémères mais des modes d’exister primordiaux, une des clés de notre bien-être. Dualité au cœur de laquelle s’opposent le vivifiant et le mortifère, la fécondité et la stérilité, la communication et l’isolement, le chemin et l’impasse. François d’Assise a fait de la joie une puissance de vie dans laquelle il a puisé au cœur même de ses plus grandes tristesses.

     
    La vie céleste est joie terrestre. Cette affirmation ne tient-elle pas du paradoxe ? Ne heurte-t-elle pas le bon sens commun ? La joie est vérité, la tristesse est illusion. Là encore, affirmation que rien n’étaie, que la joie même. Devant les désillusions de l’expérience on la voit trop simple et naïve au point parfois de la discréditer – comme l’amour d’ailleurs - par des fadeurs édifiantes, des discours sans saveur et sans piquant ou pire, par le mimétisme qui impose aux hommes et aux femmes un devoir de bonheur qui finit par masquer des tristesses inavouables. Pourtant, la joie revêt une grandeur et une gravité sublimes.
     

    La joie est comme la naissance acceptée, voulue, réitérée, elle est du côté du désir le plus grand. La joie est amour toujours naissant, c’est pourquoi elle fait parfois surgir en nous la souffrance, refuse la résignation et nous rend plus vulnérable à la déception. La joie est simple, mais dans la complexité immense des parcours et détours où elle va, à travers les désirs, les interdits et les épreuves. Elle peut n’être même plus sentie, sinon comme cette pure puissance d’être et d’avancer où se fait en l’homme la vérité de Dieu, du « Dieu Bon », du « Dieu Amour ».


    La joie ne peut pas ne pas modifier la vie humaine, elle ne se résigne pas à l’ordre du monde. Elle n’attend pas que le monde soit changé pour animer la vie, et heureusement puisque c’est d’elle que sourd le bon changement. Elle donne toute sa vivacité à la relation car elle n’est pas repli sur soi, jouir narcissique mais position ou la communion précède tout. Bien sûr, ce n’est jamais accompli mais quel qu’en soit le prix, la joie même, est au cœur de ce mouvement.


    La joie peut être pervertie par la fausse mystique ou le fanatisme. Ainsi, y a-t-il vérité de l’ascèse et du plaisir ? L’ascèse vraie est joie, c’est-à-dire, par sa déprise, plénitude. Le bon jeûne est nourrissant, la bonne continence est désir épanoui, le bon dépouillement de soi est autonomie et affirmation de puissance. Tout plaisir, comme joie, est bon ; le bien manger, le bien boire, le bon amour des corps. Il n’est donc pas question de séparer plaisir et relation, le plaisir n’est ni échec ni absence de l’amour, il peut être aussi ascèse.


    La joie est au commencement, comme l’enfance qui vit en nous, elle annonce un espace différent après tous les méandres des systèmes de morale ou de perfection.


    Suzanne Giuseppi Testut - ofs

    * Merci Suzanne et reviens nous plus souvent !!

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  • Le combat spirituel tel que l'a vécu
    François d'Assise

    Présentée par Véronique Alzieu 

     DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

     
    Le combat spirituel tel que l'a vécu François d'Assise
    Le combat spirituel concerne tous ceux qui souhaitent vivre de l'Évangile à la suite du Christ. Pour Suzanne Giuseppi Testut, "l'arme essentielle du combat spirituel, c'est l'amour".
     
    © éditions Nouvelle Cité - "La force de François d'Assise c'était d'être habité par ces entrailles féminines et c'est pour ça qu'il pouvait parler du combat avec beaucoup de tendresse, avec beaucoup d'amour", pour Suzanne Giuseppi Testut

    ".


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  • Bonne nouvelle

    Les lectriceBonne nouvelle - de Suzanne s et lecteurs qui apprécient les écrits de Suzanne Giuseppi Testut seront TRÈS HEUREUX d'apprendre qu'elle vient de publier....
    LE COMBAT SPIRITUEL

    DESCRIPTION

    Il n’y a pas de vie sans combat. L’auteur, Suzanne Giuseppi Testut, en décrit dans cet ouvrage un des aspects essentiels, le combat spirituel. Pour ce faire, elle nous invite à une méditation autour du propre combat de saint François d’Assise, mais surtout de l’homme François qui, à travers ses désirs, ses luttes, ses échecs et ses victoires, révèle à tous ceux qui l’approchent et l’écoutent, un puissant message d’espérance.
    Le combat spirituel à la lumière de St François” est une méditation qui renvoie l’homme vers ce à quoi il est appelé en profondeur :”recevoir et donner la vie en abondance”. N’est-ce pas le “Pour-Qui ?” et le “Pour-Quoi ?” du combat que nous avons à mener ? Nous ? Tout homme ou toute femme, quelle que soit son origine, ses forces, ses limites ou ses faiblesses, mais désireux de devenir véritablement artisans de paix en ce monde.
    Cette méditation confronte l’homme à son agir et à sa responsabilité et l’aide à découvrir ce qu’il peut réaliser concrètement. Elle entraîne le lecteur dans une nécessaire et profonde écoute du cœur.

    Plus d'informations ICI

    Ou télécharger le document PDF suivant : Télécharger « combat_spirituel S.F-Suzanne-.pdf »

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    Voir les écrits de Suzanne sur ce site ICI

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  • (en reprise, originale mars 2011)

    Les pharisiens veulent le prendre...

    La perle du jour -audio- 2.13

    (crédit KT42 - PORTAIL POUR LE CATÉ

    La perle du jour

     

     

    avec Suzanne G Testut ofs

    en collaboration de

    RCF

    La Radio dans l'âme

     

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