• DEPOSER ET CHOISIR DE TRAVAILLER AVEC DIEU - art. 31 -Suzanne

    DEPOSER ET CHOISIR DE TRAVAILLER AVEC DIEU[1]

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    Chaque fois que la tentation rôde auprès de nous, nous devons l’accepter, non comme un mal ou une calamité, mais comme une situation au cœur de laquelle nous allons pouvoir témoigner à Dieu de notre fidélité et sortir vainqueurs, tel Jésus au désert qui a dit « NON ! » à la tentation.

     

    Voici la très belle réponse de saint François d’Assise à l’un des ses frères :

    « Un frère, qui était la proie d’une tentation, dit au saint, un jour qu’ils étaient seul à seul : ’Père, prie pour moi… car je suis tourmenté au-delà de mes forces …’ Saint François lui dit : ‘Mon fils, crois-moi : c’est pour cela justement que je te considère davantage comme un serviteur de Dieu et tu sauras que plus tu es tenté, plus tu m’es cher. Je te le dis en vérité, personne ne doit se croire serviteur de Dieu, tant qu’il n’a pas traversé les épreuves et les tentations. Une tentation vaincue est comme une alliance que le Seigneur passe au doigt de son serviteur. Certains se vantent des mérites accumulés au cours de nombreuses années ; ils se félicitent de n’avoir pas été soumis à l’épreuve ; qu’ils se disent que c’est la faiblesse de leur âme qui a été prise en considération par le Seigneur : dès avant la première passe d’armes, la peur aurait suffi à les vaincre, les rudes combats sont réservés aux âmes fortes’. »  (Thomas de Celano  Vita Secunda 118)

     

    Bien souvent, il nous arrive de désirer que la tentation s’éloigne de nous. Nous aimerions ne pas avoir à affronter la difficulté. Or, il ne peut en être ainsi. Nos forces spirituelles doivent être mises en action. En effet, comme en témoigne saint François, lorsque la tentation fond sur nous et que nous la surmontons, non seulement nous nous mettons à la hauteur de notre vocation d’homme, mais nous nous rapprochons encore plus de Dieu par ce combat que nous avons mis au service du Tout-Puissant et des hommes.  Le mal que nous avons vaincu dans nos propres profondeurs, dans notre âme, a été vaincu dans tout l’univers.

     

    Il arrive aussi que nous luttions sans relâche et que les forces nous quittent. Dans ces moments là, nous pouvons nous demander : Où est Dieu ? Est-il possible qu’il nous refuse son aide ? Est-il possible qu’il reste indifférent à ce qui nous arrive ? Un exemple de la vie de saint Antoine le Grand nous montre comment un jour, après avoir lutté sans relâche contre la tentation et, comment après l’avoir vaincue, il gisait sur la terre nue. Soudain le Christ lui apparut et Antoine, n’ayant plus de force pour se relever, lui dit : « Seigneur, où étais-tu pendant tout ce temps où les passions fondaient sur moi ? » Et le Christ lui fit cette réponse : « J’étais invisible auprès de toi, prêt à m’engager dans le combat au cas où tu aurais capitulé ». Voilà avec quel courage, quelle force, quelle foi nous pouvons nous comporter face à la tentation.

     

    Où prendre des forces pour lutter ?

    Nous pouvons d’abord les puiser dans notre foi si seulement nous nous rappelons Celui que nous servons. Dans notre fidélité, si nous nous rappelons à quel point Il nous aime, tels que nous sommes, comme nous sommes et où nous en sommes.

    Nous pouvons user de la « Sainte colère » envers le Malin en le repoussant énergiquement par ces mots par exemple : « Ce n’est pas toi, espèce de voyou, que je veux suivre mais Jésus, le Christ » Le simple fait de prononcer le Nom de Jésus le fait reculer. La prière de Jésus tant aimée par saint François peut alors être prononcée : « Seigneur, Jésus, Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur »


    Nous pouvons faire preuve d’autorité envers les passions qui nous habitent. Entre celui qui se perd et celui qui se sauve il y a une seule différence, c’est l’esprit de décision, qui s’appuie justement sur notre foi et sur notre fidélité. Tant que les passions qui nous habitent nous gouvernent et nous tyrannisent elles nous maintiennent en exil et en esclavage, elles nous aliènent et font de nous leur jouet, entraînant alors une rupture dans la relation. Faisons appel à la vertu de patience pour inverser le processus et entrer dans une ascèse qui nous aidera à faire preuve de la véritable autorité, celle qui relève de l’humilité.

     

    Il ne s’agit pas de rentrer dans un rapport de forces, mais d’opposer à nos passions une détermination toute de douceur, cette douceur capable de panser les blessures et qui permet d’accomplir nos différents pardons. Cela est possible si nous avons le désir de faire de notre vie un chemin de sainteté. La sainteté est une qualité de Dieu et l’homme peut y participer. Pour cela faisons à nouveau appel à la déposition, acte qui doit s’accomplir véritablement dans une attitude de profond respect tant au niveau du corps que de l’âme et de l’esprit. La main de Dieu est le symbole de son autorité, mais autorité de l’amour ! Dieu aime poser sa main sur nous pour nous dire avec douceur : « Change de route, n’avance plus sur le chemin du mal, je t’ai créé pour le bien. » Il dépend de chacun de nous de nous engager dans une vocation qui nous conduit, par étapes, avec l’assistance de la pédagogie divine, de la vie terrestre à la vie en Christ.

     

    Voici en partage un extrait de l’homélie du 15 août, prononcée par le Père Bernard Mallet, sj, dans notre petite église de Llo.

    « Sur ce chemin spirituel, le disciple doit réaliser un double effort, à l’image de la terre qui tourne d’abord sur elle-même et qui accomplit ainsi sa révolution autour du soleil avec les autres planètes. Comme elle, nous avons à accomplir un tour nous nous-mêmes qui permet de nous améliorer en découvrant nos forces et nos faiblesses, en faisant la part de la vérité et de l’erreur, et en même temps nous participons à un enseignement universel marqué par la fraternité. A l’image de la terre comportant une partie dans l’ombre pendant qu’une autre est éclairée par le soleil, en nous, à chaque instant, il existe une partie qui est éclairée et une partie qui se trouve dans les ténèbres. Par exemple, quelquefois tout va bien sur le plan matériel qui est dans la lumière, mais pas sur le plan sentimental qui se trouve dans la nuit, et à d’autres moments, c’est l’inverse. Il y aura toujours un manque dans l’homme. La terre ne peut jamais être éclairée pendant vingt-quatre heures et il en est ainsi pour nous-mêmes. Et cela est une miséricorde. Si nous agissons, si nous faisons un effort, il nous est possible d’éclairer alternativement tous les aspects de nous-mêmes, mais jamais en même temps. La nuit et le jour resteront présents en permanence. Nous recommandons toujours la patience, cette alternance il nous faut l’accepter. Si certains aspects de nous-mêmes ne sont pas encore mûrs, ils prendront le temps de mûrir (…)

     

    Si nous acceptons notre état en nous disant : « Une partie de moi est éclairée en ce moment et une autre ne l’est pas », à un moment donné un changement va pouvoir s’opérer. La partie qui était dans l’ombre hier et qui est aujourd’hui dans la lumière, je vais pouvoir la voir et la comprendre. Et si demain cette partie retourne dans l’ombre, elle me fera moins mal car je l’ai vue, je connais ses besoins, je l’ai identifiée. Je dois donc comprendre ces désirs qui m’agitent, ces regrets, ces faiblesses, ces forces et ces passions. Si ces aspects de nous-mêmes ne peuvent se révéler, nous somme malheureux. Les problèmes sont engendrés par ces parties qui sont restées dans l’ombre et que nous n’avons pas pu connaître (…)

     

    Tourner autour de soi, c’est anoblir son caractère, voir sa partie terre, sa partie eau, sa partie feu et sa partie air. Cela existe en l’homme, donc il doit savoir qui il est, connaître ses qualités et aussi ses défauts qui l’alourdissent et le font trébucher. Plus l’homme se purifie, plus il polit son cœur et plus la lumière pourra s’y réfléchir. Cette connaissance, c’est au disciple de la réaliser. Personne ne pourra faire ce travail à sa place (…) » 

     

    Par les vertus, dans l’esprit de fidélité et sous la conduite du Christ, nous nous entraînons à vivre en vérité.

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

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    -  Au Québec en Octobre 2010

      

    Sherbrooke le mercredi 13 octobre, Rencontre de ressourcement au Monastère Sainte Claire, 313 Queen, Sherbrooke. Accueil 8h30 fin 16h30, il y aura Eucharistie.  On vous suggère d'apporter votre diner et votre tasse, il y aura la possibilité de commander du poulet (env.10$)
    Contribution suggérée de 10$ et plus si c'est possible pour vous. Pour plus d'informations richard372000ARROBASyahoo.ca (remplacer ARROWBAS par @ )

     

     

    autres endroits au Québec et un en Ontario

     

    Samedi 2 octobre : Rencontre des OFS (Montréal : Responsable : Gilles Métivier).

    Dimanche 3 octobre : Messe de 9h00 (Sainte-Julie) et Messe de 10h30 : Fête paroissiale de S.F.A. (Saint François d’Assise) et repas communautaire avec les bénévoles.

    Mercredi 6 octobre : 19h30 Soirée de rencontre avec les Filles d’isabelle et Chevaliers de Colomb. Paroisse Sainte-Julie.

    Vendredi 8 octobre au dimanche 10 octobre : Horeb Saint-Jacques.  (Responsable : Nicolas Tremblay).

     
    Mercredi 13 octobre - Sherbrooke détails plus haut


    Vendredi 15 octobre : Fin d’après-midi : Rencontre fraternelle des M.S.A. (Province du Canada).

    Dimanche 17 octobre : Messes de 9h00 ; 9h30 et 10h30 : (Unité pastorale Est Montagne)

    Dimanche 17 au mercredi 20 octobre : 19h30 retraite de l’Unité de l’Est de la Montagne.

    Vendredi 22 octobre : 19h30 : Rencontre avec le Groupe de partage de foi Renouveau- Paroisse de Saint-Constant.

    Samedi 23 octobre : 15h30 : Rencontre à Orléans ONT. Groupe de responsables nationaux de l'OFS (Responsable : Gilles Métivier).

    Dimanche 24 octobre : Visite du Sanctuaire Marie-Reine-des-Cœurs (Chertsey).

    Jeudi 28 octobre : 10h30 : nous aurons la messe à la Résidence Saint Louis et à 14h, une rencontre spéciale conférence sur la spiritualité avec François d'Assise

    Vendredi 29 octobre : 19h30 Café-Rencontre Séminaire de Saint-Hyacinthe avec les couples membres de Week-End Amoureux.

    Samedi 30 octobre : Fondation Père Ménard (40è anniversaire). 10h30 Messe à la Cathédrale Marie-Reine du Monde. Lunch-Conférence à l’Hôtel Reine Élisabeth.


    [1] Cf. Articles « Le processus de tentation », « Les mouvements intérieurs de l’âme » n° 1 et 2, et « Le processus de séduction »

     

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