Je profite de cette période plus calme pour reprendre pied dans les nombreuses actualités qui pourraient intéresser ce blog (E&E). Je retrouve un mail d’Arnaud (merci à lui) qui a traduit le discours du pape François adressé à des mouvements populaires le 28 octobre dernier. Il en a extrait les principaux passages évoquant la question écologique. Les voici.
Au début de la création, Dieu créa l’homme gardien de son œuvre, en lui confiant la charge de la cultiver et de la protéger. Je vois qu’il y a ici des dizaines d’agriculteurs et d’agricultrices et je veux les féliciter, parce qu’ils gardent la terre, la cultivent, et le font en communauté. Je suis préoccupé par le déracinement de tant de frères agriculteurs qui souffrent à cause de cela, et non pas à cause des guerres ou des désastres naturels. La spéculation de terrains, la déforestation, l’appropriation de l’eau, les pesticides inadéquats, sont quelques-uns des maux qui arrachent l’homme à sa terre natale. Cette séparation douloureuse n’est pas seulement physique, mais également existentielle et spirituelle, parce qu’il existe une relation avec la terre, qui fait courir à la communauté rurale et son style de vie particulier le risque de décadence évidente, et même d’extinction. […]
Au cours de cette rencontre, vous avez parlé de Paix et Écologie. C’est logique : il ne peut pas y avoir de terre, il ne peut pas y avoir de travail si nous n’avons pas la paix et si nous détruisons la planète. Ce sont des thèmes si importants que les peuples et leurs organisations de base ne peuvent pas les ignorer. Ils ne peuvent pas demeurer seulement entre les mains des dirigeants et des hommes politiques. Tous les peuples de la terre, tous les hommes et les femmes de bonne volonté, tous nous devons élever la voix en défense de ces deux précieux dons : la paix et la nature. Notre sœur la mère terre, comme l’appelait saint François d’Assise. […]
Un système économique axé sur le dieu argent a aussi besoin de piller la nature pour soutenir le rythme frénétique de consommation qui lui est propre. Le changement climatique, la perte de la biodiversité, la déforestation font déjà apparaître leurs effets dévastateurs dans les grandes catastrophes auxquelles nous assistons, et ceux qui en souffrent le plus c’est vous, les humbles, vous qui vivez près des côtes dans des logements précaires ou qui êtes vulnérables économiquement, au point de tout perdre lors d’une catastrophe naturelle. Frères et sœurs, la création n’est pas une propriété dont nous pouvons disposer selon notre bon vouloir ; et encore moins la propriété de quelques personnes seulement, d’un petit nombre. La création est un don, c’est un cadeau, un don merveilleux que Dieu nous a donné pour que nous en prenions soin et l’utilisions au profit de tous, toujours avec respect et gratitude. Peut-être savez-vous que je prépare une encyclique sur l’écologie : soyez certains que vos préoccupations seront présentes dans celle-ci. Je remercie, j’en profite pour remercier pour la lettre que m’ont faite parvenir les membres de la Vía Campesina, la Fédération des cartoneros et tant d’autres frères à ce propos.
Source : vatican.va
et https://ecologyandchurches.wordpress.com