Les surprises du voyage de Benoît XVI
Voici le début d'un excellent article du Journal La Croix (réf. au bas)
De Paris à Lourdes, ces quatre jours auront modifié le regard des Français sur le pape mais aussi le regard du pape sur l’Église de France
Le pape Benoît XVI dans sa papamobile, dimanche 14 septembre à Lourdes (photo AP/Tarantino).
«La politique n’est pas la religion et la religion n’est pas la politique. » La voix est douce, le ton celui de la conversation. Il surprend les Français, du moins ceux qui, la tête
pleine d’images toutes faites, s’attendaient à un pape fort de ses certitudes, prêt à en découdre avec qui ne pense pas comme lui. Dès la
conférence de presse tenue dans l’avion qui l’emmène à Paris, les télévisions vont au contraire saisir
un pape souriant, ouvert, au fait des subtilités politico-institutionnelles de la laïcité française, et s’exprimant de manière agréable.
En France, Benoît XVI avait un atout précieux : la langue, qu’il maîtrise parfaitement et qui lui a permis d’imposer, sans l’écran de la traduction, une expression particulièrement sereine. Non,
explique-t-il encore dans l’avion, la laïcité n’est pas contraire à la foi. Elle est même l’un de ses fruits. Et le pape, quelques heures après, de se réjouir,
à l’Élysée, du « dialogue serein et positif » qui se consolide toujours un peu plus. Au passage, il
s’inquiète des difficultés de la société française, une jeunesse marginalisée, souvent abandonnée à elle-même ou au « communautarisme religieux ». Benoît XVI préoccupé par nos banlieues ! On est
bien loin du « père la rigueur » que d’aucuns annonçaient…
Le charme de la gentillesse et de l’amabilité du pape prend. Benoît XVI surprend, intéresse. Avec cette capacité déconcertante de n’être jamais là où on l’attend. On pensait que dans les
voûtes somptueuses des Bernardins, le pape, devant le monde de la culture, dresserait un grand
panorama des défis du monde moderne. Tout le « gotha » de la culture française s’y était donné rendez-vous et attendait avec gourmandise Benoît XVI. Mais celui-ci a préféré faire un
long exposé sur « les origines de la théologie occidentale et des racines de la culture
européenne ».
Source et suite :
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2349865&rubId=1098